[Après-Match] Olympique de Marseille - FC Nantes

Ligue 1. Marseille-Nantes : 2-0. Les Canaris ont tenu une mi-temps. Puis ils ont explosé en dix minutes quand Zenden a accéléré la cadence. MARSEILLE (de l'un de nos envoyés spéciaux).

À chacun ses références. Dix ans après, l'OM a retrouvé, pour 24 heures au moins, les délices d'une place de leader du championnat de France. Un peu moins de deux ans après sa première relégation en Ligue 2, le FC Nantes, toujours 16e, lui, voit poindre le supplice d'une récidive. Bien sûr, cette défaite (2-0) concédée au Vélodrome était prévisible. Quelque part, elle ne bouleverse d'ailleurs pas la problématique, quand bien même des victoires conjuguées de Saint-Etienne à Lorient ou de Sochaux à Lyon pourraient le placer sous la ligne rouge. Mais, psychologiquement, la série qui s'étire commence assurément à devenir pesante pour les hommes du président Kita. Les Canaris en sont en effet à sept matches consécutifs sans victoire.

Pourtant, hier soir, on a cru qu'ils avaient retrouvé le fil de l'idée ayant engendré leur éphémère redressement. Pendant une mi-temps, le FC Nantes était redevenu, à force de discipline collective et d'engagement rationnel, une équipe empoisonnante à jouer. L'OM ne parvenait pas à contourner son bloc et, même si Maréval souffrait face à Koné, il y avait toujours une deuxième lame pour couper l'initiative. Certes, les Nantais étaient assez timides avec le ballon, mais avec un zest de réussite, Bagayoko, un poil trop court sur un centre de N'Daw, aurait presque pu ouvrir le score (18e).

D'un Z qui veut dire Zenden

Mais il apparut par la suite que, si Nantes était aussi bien installé dans son match, c'est principalement parce que Marseille sommeillait. Et Gerets trouva les leviers pour réveiller son équipe. Ceux dont ne dispose pas Elie Baup. En remplaçant Koné par Ben Arfra et Niang par Zenden, le technicien Belge gagna tout simplement le match. Le Néerlandais fut impliqué dans les deux buts. Le premier en tirant un coup-franc accordé pour une faute peu évidente de Moullec, sur la tête de Civelli, incroyablement libre de tout marquage (55e). Le deuxième en semant la panique dans la source nantaise, battue dans une partie de billard conclue par Brandao de la tête (59e). Bref, en dix minutes, car Alonzo avait retardé l'échéance d'une belle parade face au Brésilien (46e), l'édifice nantais s'était écroulé.

Ensuite, l'OM relâcha l'emprise. Si bien qu'on vit les Jaunes reprendre du poil de la bête et refaire une petite partie de leur retard en matière de possession de balle. Mais leur jeu manquait de ressort et de conviction. Preuve que cette équipe, outre les limites techniques qu'on lui connaît, commence peut-être à accuser le coup mentalement. D'autant qu'elle a, à chaque sortie ou presque, à gérer une absence de marque. Hier soir, c'était Jean-Jacques Pierre qui était suspendu. Contre Lille, ce sera Frédéric Da Rocha.

Encore une fois, si la situation n'a pas franchement empiré du côté de la Canebière, elle ne s'est pas non plus améliorée. Car Nantes a résisté un temps par les qualités qu'on lui sait désormais capable d'afficher, mais il a aussi péri par les défauts dont il ne parvient pas à se défaire.

Ouest-France

Le jeu et les joueurs nantais. Bien en place pendant le premier acte, Nantes a craqué en deuxième période, sous la pression marseillaise. MARSEILLE (de l'un de nos envoyés spéciaux).

ALONZO (note : 5/10) : Sa première parade du match, dès la reprise, a été exceptionnelle, sur une frappe à bout portant de Brandao. Par contre, sa sortie dans les airs 5 minutes plus tard aux devants du même Brésilien est à oublier.

MOULLEC (4). Il avait, dans sa zone, forte adversité avec Niang : il s'en est bien sorti, malgré quelques frissons qu'il a fait passer dans sa défense. Mais après la pause, c'est Zenden qui est arrivé... Et le Néerlandais a fait craquer le Nantais. L'ancien lorientais vit des heures difficiles ces dernières semaines.

TALL (5). Après deux mois d'absence, il a effectué son retour en étant positionné dans l'axe de la défense, une première pour lui cette saison. Jusqu'à la 55e, il avait assuré, livrant un match propre et sans faille. Mais en laissant Civelli libre de tout marquage dans la surface sur le coup franc de Zenden, il a permis à l'OM d'ouvrir le score.

POULARD (5). Ses premières interventions n'ont pas été très rassurantes, mais il a corrigé le tir ensuite, assurant son travail dans sa zone. Il a commis cependant une erreur sur le second but marseillais.

MAREVAL (3). Un match très difficile. Certes ses adversaires directs s'appelaient Koné puis Ben Arfa, mais en ne se livrant pas et en reculant trop, il a laissé le champ libre aux Marseillais sur son côté. Une mauvaise soirée pour le latéral gauche.

DA ROCHA (5,5). Une première mi-temps de marathonien avec un grand nombre de kilomètres parcourus. Mais jamais inutilement. Parce qu'autour de lui, le bloc restait organisé, il a pu rationaliser ses efforts. Après la pause, il a encore beaucoup couru, mais avec nettement moins de réussite.

N'DAW (5). Il a souvent réussi à sortir de sa zone et lancer quelques offensives. Mais n'est-il pas coupable, sur le premier but marseillais, puisqu'il n'a personne au marquage sur le corner ? Physiquement, il a pris le dessus dans sa zone, mais cela n'a pas eu de conséquence sur le jeu nantais.

CAPOUE (4). De retour dans le onze de départ après un mois d'absence, il a manqué de rythme, mais pas de vaillance. Il a aussi réussi à porter le danger vers le but marseillais à plusieurs occasions, en vain comme souvent. Remplacé par BEKAMENGA (68').

VAINQUEUR (6). Une super première période. Même positionné milieu droit, il n'a pas mis longtemps pour trouver ses repères. Défensivement, il a gagné des duels et offensivement il a, comme toujours, joué juste et vers l'avant. Après la pause, il a, comme son équipe, plié sous les assauts marseillais. Remplacé par ABDOUN (77').

KLASNIC (2). Attaquant axial, style 9 1/2, derrière Bagayoko, ou parfois en pointe, il n'a pas existé. Et notamment dans le rôle de pivot qu'on attendait de lui. Il y avait un fantôme dans l'équipe nantaise hier soir. Remplacé par DE FREITAS (88').

BAGAYOKO (4). Placé en pointe devant Klasnic, il n'a pas hésité à venir apporter son soutien défensif, notamment de la tête. Il a aussi pesé sur la défense de l'OM, l'empêchant de sortir. Mais cela n'a pas servi à grand chose.

Ouest-France