[Après-Match] FC Nantes - FC Lorient

Compte rendu du match

Face à une équipe de Lorient incapable de gagner en 2009, les Nantais se devaient d'empocher trois points pour prendre un peu de distance sur les premiers relégables et passer devant leur adversaire du jour au classement. Un adversaire qui pouvait tout de même afficher des ambitions après avoir réalisé une prestation de meilleure facture face au PSG, malgré la défaite (0-1), d'autant que les Canaris n'étaient pas non plus en grande forme depuis quelques semaines.

N'Daw inverse la tendance
Quelque peu bousculés par des Nantais qui exerçaient un gros pressing en début de rencontre, les Merlus allaient rapidement inverser la tendance grâce à un jeu plus technique basé sur des passes rapides et l'exploitation des espaces. Jallet croisait trop sa reprise sur un corner de Vahirua (11e), tandis que Gameiro se heurtait à Audard après un joli geste technique qui lui avait permis de se mettre en position de frappe (17e). Nantes semblait fébrile et peu inspiré, mais tout allait changer avec un contre rondement mené par Bagayoko côté droit. Il adressait un centre parfait pour la tête de N'Daw qui fusillait Audard (1-0, 25e). Sur un coup-franc de ce même N'Daw, la tête de Bekamenga faisait passer un frisson dans les rangs des Merlus, mais elle filait de peu hors du cadre (28e). Lorient semblait un peu sonné mais, sur un coup-franc indirect, Vahirua réveillait les siens en obligeant Alonzo à une belle parade (35e). Amalfitano expédiait ensuite une frappe au-dessus des buts nantais (39e). Cela ne déstabilisait guère Nantes et encore moins un N'Daw en confiance qui, sur coup-franc, prenait sa chance dans un angle impossible et trouvait le poteau (41e). Finalement, le score n'évoluait plus avant la pause, malgré une énorme occasion pour Amalfitano qui se retrouvait seul face à Alonzo mais expédiait le ballon dans les tribunes (45e).

Morel remet les compteurs à zéro
La première banderille de la seconde période était plantée par l'inévitable N'Daw, mais sa frappe aussi lointaine que puissante filait hors du cadre (50e). Obertan, entré à la pause, tentait ensuite sa chance dans un angle très fermé mais trouvait le petit filet d'Alonzo (57e). Nantes avait tendance à trop reculer et à se contenter de défendre, ce qui ne plaisait guère à Elie Baup. Pour autant, Lorient ne se créait pas beaucoup d'occasions franches, à l'image de ce coup-franc de Vahirua directement sur Alonzo (65). Lorient obtenait même un penalty pour une faute de Poulard sur Moulec, mais celle-ci avait eu lieu en dehors de la surface et ce n'était finalement que justice de voir Alonzo repousser le tir d'Abriel (70e). Cet échec assommait des Merlus qui semblaient presque résignés, jusqu'à ce que Morel profite de l'apathie de la défense nantaise pour décocher une frappe terrible de 20 mètres qui ne laissait aucune chance à Alonzo (1-1, 78e). Nantes était au bord de la rupture et il fallait un sauvetage in extremis de Poulard pour empêcher Jallet de frapper (86e). Les Canaris auraient pourtant pu l'emporter sur un coup du sort, mais Audard déviait un long centre de Guillon qui semblait prendre le chemin de ses filets (89e). On en restait donc là avec un résultat qui ne fait les affaires de personne mais reste plutôt favorable aux visiteurs.

Le jeu et les joueurs
Nantes a décidément un mal fou à tenir un résultat depuis quelques semaines, mais il faut dire que l'équipe a tendance à beaucoup trop reculer dès qu'elle mène. Pourtant, tout avait bien débuté par un but de N'Daw qui était récompensé de sa grande activité. Sur ce coup, il pouvait remercier Bagayoko, à l'origine du centre et qui posait de gros problèmes à la défense lorientaise parfois dépassée athlétiquement. Leur équipe ayant totalement cessé d'attaquer en seconde période, ces deux joueurs ont logiquement disparu. Ce sont donc essentiellement les défenseurs qui ont été les plus en vue, et si Poulard et Pierre ont longtemps tenu, ils ont été bien trop statiques sur l'égalisation de Morel. Alonzo avait pourtant retardé l'échéance en sortant un penalty d'Abriel, mais cela s'est révélé insuffisant, au grand désarroi de Da Rocha qui aurait rêvé d'une autre issue pour son 400e match sous le maillot jaune.

Du côté de Lorient, Gameiro a tenté de faire la différence en début de match avant de disparaître un peu en seconde période. Il faut dire que dans le second acte, Obertan, entré à la pause, a phagocyté presque tous les ballons et s'est montré très actif mais parfois individualiste. Une chose est sûre, c'est qu'Abriel, qui a vu son penalty arrêté par Alonzo et a été assez discret dans le jeu, pourra remercier Morel qui a profité de la passivité de la défense adverse pour marquer d'une frappe superbe. A retenir également une prestation solide d'Amalfitano qui a plusieurs fois tenté d'apporter le danger sur le but des Canaris.

Le Figaro

Le Jeu et les Joueurs. Tenus en échec à domicile, les hommes d'Élie Baup n'étaient pas tous au diapason face aux Merlus.

ALONZO (6) : Il a bien failli être le héros de la soirée en repoussant le penalty d'Abriel (70e) après avoir posé pour la photo sur un coup franc indirect de Vahirua (35e) et s'être parfaitement interposé sur un centre tendu de Gameiro (45e). Mais ses partenaires l'ont abandonné sur l'égalisation de Morel.

MOULLEC (4,5) : Après avoir pris le bouillon dans le chaudron, il a encore souffert. Mais, s'il a souvent eu besoin de s'y reprendre à deux fois, il n'a pas non plus ouvert de brèches béantes.

PIERRE (5) : Une première mi-temps très difficile face aux petits appuis des attaquants adverses. Plus à son aise en deuxième période avec davantage de duels gagnés.

POULARD (4) : Un match qui ne lui ressemble pas. Lui, d'habitude si propre, a commis beaucoup de fautes grossières, sur Vahirua notamment. Au point de rupture sur chaque intervention, il a concédé le penalty arrêté par Alonzo (70e).

MAREVAL (4) : Une fâcheuse tendance à laisser une grande liberté de manoeuvre à son vis-à-vis. Du coup, il a toujours défendu en séance de rattrapage. On ne l'a, en outre, pas vu beaucoup devant, même si la blessure, puis la sortie de son compère Capoue ne l'ont sans doute pas aidé. GUILLON l'a relayé (82e) sans fausse note.

DA ROCHA (5) : Des kilomètres avalés pour contenir le milieu lorientais, mais aussi pour tenter de rapprocher les lignes. Au point d'y laisser parfois un peu de justesse technique. Un début de crampe a poussé Baup a le remplacer par DE FREITAS (77e), plein de bonnes intentions dans ses remontées de balle, mais le plus souvent à court de solutions.

VAINQUEUR (6) : Il gagnerait à simplifier sa conduite de balle. Mais il a, en sus du répondant physique, cette touche technique si rare dans le cheptel d'Élie Baup. Il a tenté de donner l'impulsion après la récupération, mais sans trouver suffisamment de complicité autour de lui.

N'DAW (4,5) : Le « haut niveau », c'est du détail. Cette semaine, Guirane est passé chez le coupe tifs. Résultat : un coup de boule Monsieur propre pour l'ouverture du score. Bon, en dehors de ça et de quelques frappes poids lourd, le Sénégalais a tiré la langue au milieu des mobylettes lorientaises. Il lâche notamment Morel trop tôt sur l'égalisation.

BEKAMENGA (4) : Un Beka sans sucre ! Le Camerounais a été égal à lui-même techniquement, c'est-à-dire fruste, mais pour ne rien arranger, il n'a pas eu l'impact athlétique par lequel il compense parfois.

CAPOUE (5) : Il a très rapidement pris une semelle sur le gros orteil du pied gauche. Du coup, il a couru sur des oeufs et n'a jamais eu le rendement qu'on lui connaît depuis l'arrivée de Baup. Remplacé par ABDOUN (4) à la mi-temps. Avant de délivrer deux ou trois centres bien sentis mais imprécis, l'ex-Sedanais s'est longtemps (très longtemps même) fait oublier sur son côté...

BAGAYOKO (6,5) : Un centre gauche caviar sur le but nantais. Et une activité incessante pour harceler le porteur ou multiplier les appels dans la profondeur. Il aurait mérité d'être mieux entouré et accompagné. Dans ce désert technique, on ne voit pas ce qu'il pouvait faire de plus.

Ouest-France