[Topic] Président Kita

Kita doit maintenant proposer un vrai projet. Le président-propriétaire du FC Nantes ne veut pas jeter l'éponge. Il a deux ou trois semaines devant lui pour revoir sa copie.

À quelque chose malheur est bon. Quitte à aller en Ligue 2, autant être fixé rapidement. Cela va permettre aux dirigeants de se pencher d'emblée sur les dossiers, et, pourquoi pas, d'inventer un projet jusqu'alors illisible. Car, Waldemar Kita (lire par ailleurs son interview) entend bel et bien rester et donc passer outre cette impopularité que les supporters activistes promettent de cultiver tout au long des semaines à venir.

Mais il ne faudra pas traîner. Or, à l'heure où les langues commencent à se délier, la thèse selon laquelle le FC Nantes va pour ainsi dire repartir de 0, prend forme. Jérôme Alonzo, qui revendique une certaine expérience du football professionnel et de la Ligue 2 notamment, est formel. « Il faut être prêt mi-juin, pas mi-juillet, sinon, c'est mort. » Le gardien de but nantais, qui se voit bien poursuivre ici mais n'est pas seul maître de son destin, pointe aujourd'hui « le flou le plus total ». Et d'insister sur l'importance d'un nouveau départ bien ficelé : « La Ligue 2, il faut vraiment être prêt le premier jour de l'entraînement. Si ce premier jour, on ne sait pas qui est l'entraîneur, on ne sait pas si le président restera, on ne sait pas où on va partir en stage, on est mort. Il faut être, à la limite plus structuré qu'en L1, sinon, ça va finir 8e, c'est écrit d'avance. »

Baup sur le départ

Reste à savoir comment Kita va structurer son plan de relance pour se frotter à une Ligue 2 qui aura davantage de coffre que la fois précédente. Comment, mais aussi avec qui. En premier lieu, avec quel entraîneur. Car si Elie Baup botte pour l'instant en touche sur le sujet, son avenir ne s'écrira assurément pas en jaune. Autant parce qu'il a échoué dans sa mission maintien, à laquelle aucune clause libératoire n'était attachée, que parce que le défi de la Ligue 2 ne le tente pas ou que quelques présidents de L1 semblent penser à lui. Par ailleurs, l'officialisation du divorce avec Laurent Guyot n'étant plus qu'une question de temps, il va falloir trouver un responsable du centre de formation. Et un grand nettoyage se prépare au niveau de l'effectif pro, la réduction de la masse salariale joueurs étant censée incarner la cure budgétaire.

Mais les changements pourraient aussi intervenir dans l'organigramme. Si la pression populaire monte d'un ton, il n'est pas impossible que WK ait recours à la stratégie du sacrifice. Pour l'heure, il ne s'en ouvre pas et semble garder confiance en Christian Larièpe et Pascal Praud qui, chacun dans leur domaine, n'ont pourtant pas vraiment donné satisfaction. Mais la donne peut évoluer. D'autant qu'entre les deux hommes, les relations ne sont pas excellentes. Et leur vision du football n'est pas toujours raccord.

Pourtant, c'est bien à cela que vont être attentifs les supporters, mais aussi les partenaires économiques du club dans les jours qui viennent. Si Kita veut se refaire, aussi bien financièrement qu'au plan de l'image, il lui faut proposer une stratégie cohérente et si possible séduisante, donc adaptée à certaines attentes. Et s'y tenir.

Ouest-France

Nantes : Kita assume son échec mais torpille ses joueurs

Deux ans après une descente en Ligue 2, le FC Nantes s’apprête à revivre une nouvelle saison dans l’antichambre de la Ligue 1 et il faudrait bien plus qu’un miracle pour qu’il en soit autrement.

Incapables de se maintenir malgré un recrutement d’envergure avec notamment les arrivées d’Ivan Klasnic, Michael Gravgaard et Djamel Abdoun, les Nantais replongent dans une crise dont se serait bien passé le président nantais Waldemar Kita. L’homme d’affaires polonais qui a déjà investi près de 35 M€ dans le club assume cet échec, mais semble prêt à repartir en L2, comme il l’indique dans les colonnes de Ouest France « J’assume pleinement la responsabilité de cet échec et cette relégation. J’ai commis des erreurs. J’ai pris les décisions. Je suis le patron. Je reste bien sûr. Même si je sais que certains prétendent avoir des plans de reprise ou d’autres imaginent que je vais laisser tomber, je ne suis pas vendeur, je ne suis pas partant. J’ai investi, jusqu’ici, près de 35 M€. Je ne vais renoncer maintenant, parce que je veux réussir. »

Malgré tout, Kita n’est pas prêt à assumer tout seul. Pour lui, les joueurs ont une grande part de responsabilité dans la déroute et n’est pas tendre avec des derniers « Comment pourrais-je rebâtir avec ce groupe-là ? C’est un groupe de perdants. Certains ont connu la descente en 2e division, il y a deux ans, et descendent encore cette saison. Je ne vois comment on pourrait travailler avec »

Il devrait donc y avoir une grande braderie estivale sur les bords de l’Erdre. Si Klasnic, N’Daw ou Mamadou Bagayoko ne devraient pas avoir de difficultés à retrouver un club, d’autres risquent de se retrouver sur le carreau...

Source : Barbafoot

Même si son équipe ne sera officiellement reléguée que samedi prochain, à moins du plus incroyable retournement de situation de l’histoire de la Ligue 1, Waldemar Kita a avoué dans Ouest-France que cette triste fin n’était pas une surprise.

« Les carottes sont cuites depuis longtemps. Voilà déjà deux mois au moins, j'avais la conviction qu'on ne s'en sortirait pas, mais je ne pouvais rien laisser paraître. Au contraire, je me suis rapproché des joueurs, je me suis installé sur le banc de touche pour leur montrer que j'étais derrière eux et avec eux. Mais c'était perdu et, je peux le dire aujourd'hui, on travaille à la préparation de la saison prochaine en Ligue 2 depuis deux mois déjà », a expliqué le très contesté président du FC Nantes.

Source : Barbafoot

La Société générale fait partie de la dizaine de partenaires officiels du FCN. Malgré la descente du club en Ligue 2 et la crise économique, la banque continuera à le soutenir.

Entretien

Patrick Guénet, directeur départemental de la Société générale, partenaire officiel du FCN.

Le FCN jouera en Ligue 2 l'an prochain. Continuerez-vous à soutenir le club ?

Bien sûr que nous continuerons. Et ce, malgré une clause qui nous permet d'interrompre le contrat en cas de descente en Ligue 2. Nous sommes partenaires depuis 2003. On ne quitte pas un club qu'on aime... Ceci dit, si le séjour en Ligue 2 s'éternisait, nous serions peut-être amenés à revoir notre position. Mais je ne peux imaginer que le FCN reste dans cet état-là.

À combien s'élève votre contribution financière ?

À 300 000 €. Ce qui fait de nous le sixième partenaire du FCN. Nous offrons à tout nouveau client de la Société générale un abonnement d'un an en tribune Erdre ou en tribune Loire. Et ça marche plutôt bien. Cette année, il y a eu 1 922 abonnements « Société générale ». Soit 20 % du total des abonnements. La saison prochaine, en Ligue 2, le budget du club sera sûrement revu à la baisse. Nous adapterons notre contribution à ce nouveau budget.

Pourquoi le nom de votre banque n'apparaît-il pas sur les maillots ?

Parce que ce c'est beaucoup trop cher pour nous : il nous faudrait débourser cinq fois plus d'argent qu'aujourd'hui. Soit environ un million d'euros.

Peut-on envisager la Société générale parmi les actionnaires du FCN ?

Certainement pas. Jamais notre banque ne sera actionnaire d'un club sportif. Ce serait contraire à son éthique.

Quels conseils donneriez-vous à Waldemar Kita, l'actionnaire du club ?

Waldemar Kita doit faire le ménage et réorganiser le club. Il doit le gérer comme une entreprise avec un ou plusieurs actionnaires, une direction générale et une direction sportive, qui ont chacun une mission spécifique. Aujourd'hui, on ne sait pas qui fait quoi. Il y a un mélange des genres. Est-ce normal de voir Kita sur le banc de touche à côté des joueurs et de l'entraîneur ? Je ne le pense pas. J'insiste pour dire qu'il s'agit d'un cri du coeur et pas un cri de défiance. Il y a urgence. On assiste à un désamour entre le public et son club.

Et au niveau sportif ?

Il faut réaliser un recrutement intelligent (un joueur d'expérience par ligne) et s'appuyer sur les jeunes du centre de formation. Aujourd'hui, à l'exception de Da Rocha et de Vainqueur, le FCN est composé d'une mosaïque de joueurs mercenaires. Ils n'ont pas la fibre, la sensibilité du club. Il faut aussi un entraîneur qui connaisse le jeu à la nantaise et à qui on laisse du temps pour mettre en musique son projet. Un Gourcuff ou un Denoueix...

Envisagez-vous de prendre un jour des responsabilités dans ce club ?

Pas dans l'immédiat. Pour l'instant, je me consacre à ma banque. Une fois à la retraite, pourquoi pas ?

Ouest-France