[Après-Match] FC Nantes - Lille

Malgré la nouvelle défaite à la Beaujoire face à Lille (2-0), Elie Baup a tenté de faire bonne figure devant la presse. L'entraîneur nantais ne veut retenir que la première partie du match. Hélas pour lui, il y en a eu deux et Nantes est toujours aussi mal en point(s).

Elie, que retenez-vous de cette nouvelle défaite de vos hommes ?
Elie Baup : Je retiens surtout que le match a été plié après le penalty (Ndlr : réussi par Bastos juste avant la mi-temps). Il y a eu une faute non sifflée sur Ronny Rodelin. Cela a entraîné un accrochage entre N'Daw et Balmont. Sur le coup-franc, on a pris ce penalty sur une faute qu'on ne devait pas faire. Nous sommes rentrés aux vestiaires à 1-0 et cela a tué le match…

Que vous ont inspiré les Lillois ?
Elie Baup : Le LOSC nous a montrés l'exigence requise pour une équipe de Ligue 1. C'est une équipe solide qui rentre fort dans les duels. C'est un bloc qui commet peu de fautes défensives et qui gérer ses matches. Après avoir ouvert le score, elle nous a aspiré… On savait bien qu'ils mettraient un contre à un moment donné. C'est ce qui nous sépare des bonnes équipes de L1.

Dans quel état d'esprit êtes-vous ?
Elie Baup : Je ne suis pas abattu. Il faut s'arrêter à la première mi-temps. Nous étions à armes égales. On a essayé. On a mis trois attaquants et un numéro 10 offensif. C'est une équipe destinée à faire du jeu. On a osé. Il faut s'appuyer dessus…

Vous allez devoir vous battre jusqu'au bout ?
Elie Baup : C'est clair. On n'a aucune marge. Il faudra se battre à tous les matches et aller prendre les points… Le LOSC est une bonne équipe de L1. Elle est quatrième. Nous ne sommes pas à ce niveau. Je regrette néanmoins le premier but que nous avons concédé. Il n'aurait pas dû arriver. C'est lui qui a plié le match…

Sports24

Football : Les promesses de Ronny Rodelin

Le jeu et les joueurs. Le jeune attaquant réunionnais est un des seuls, avec Vainqueur, à avoir réussi à exister,au milieu d'une débâcle nantaise généralisée.

ALONZO (note : 5/10) : Son arrêt à la 26e sur une frappe tendue et cadrée plein axe de Bastos a sauvé la maison jaune de la catastrophe. À 1-0 pour Lille, son autre parade en début de deuxième période, sur le Brésilien, a évité le pire. Mais le pire est tout de même arrivé...

MOULLEC (4). Finalement arrière droit après le forfait de Tall, il avait, à ce poste, énormément souffert au match aller face à Bastos. Si le Brésilien est passé à droite après 20 minutes, avant de reprendre son poste en deuxième période, il a eu face à lui le jeune prodige Hazard. Pas un cadeau non plus, le Belge étant d'ailleurs à l'origine du penalty lillois...

PIERRE (3). Il avait passé une première mi-temps sans souci jusqu'au temps additionnel, quand il a commis une faute indiscutable dans la surface sur Bastos. Par la suite, il a montré des signes de fébrilité.

POULARD (3). En première mi-temps, il a eu trois relances à assurer : il les a toutes ratées. Après la pause, il est effacé par Vittek sur le deuxième but lillois. Il a ensuite été mis en difficulté sur les attaques nordistes, averti puis remplacé à la 76e par DE FREITAS. On ne connaît pas soirée plus difficile...

MAREVAL (4). Une très bonne entrée en matière avec des ballons gagnés et des combinaisons avec Bagayoko sur le côté gauche. Et quand Bastos est venu sur son côté, le Nantais a eu fort à faire mais n'a pas craqué. Il s'est cependant éteint en deuxième période.

VAINQUEUR (6). Il a été le meilleur Nantais de la soirée. Notamment en première mi-temps au cours de laquelle en plus des nombreux duels gagnés, il a su, comme toujours, porter le jeu vers l'avant. Il a tenu la baraque, en tout cas ce qu'il en restait hier soir côté nantais.

N'DAW (4). Au pressing, il a harcelé les Lillois dans sa zone. Mais c'était trop souvent à la limite de la régularité, ce qui l'a empêché de dominer le milieu. Il a terminé le match en défense centrale.

RODELIN (6). Titularisé à la dernière minute en raison du forfait de Tall, le jeune Réunionnais n'a pas semblé subir le poids de l'événement pour sa première en Ligue 1. Pour preuve, cette talonnade rusée pour Babovic dans les 30 mètres lillois. Puis, par la suite, des appels et des tentatives de frappe. Que de promesses après ce bon match... Remplacé par ABDOUN (77e).

BAGAYOKO (3). D'un match à l'autre, au gré des forfaits, le Malien change de poste : sur le côté gauche hier soir. Pas facile de trouver des repères, c'est sans doute pour cela que l'on ne l'a pas vu.

BABOVIC (5). Sa dernière titularisation remontait à la venue de Grenoble le 28 février dernier, alors au poste de milieu gauche. Hier soir, il évoluait dans l'axe. C'est le poste qu'il préfère et ça s'est vu, le jeune Serbe s'étant efforcé de privilégier la justesse, en épurant son jeu. S'il n'a pas été décisif, il a sans doute livré son meilleur match sous le maillot nantais. Remplacé par KLASNIC (68').

BEKAMENGA (3). Finalement placé sur le côté droit alors qu'il était au départ prévu de jouer dans l'axe, le Camerounais n'a jamais réussi à faire la différence. Sa technique imparfaite l'a encore trop souvent pénalisé.

Ouest-France

NANTES (Reuters) - Logiquement battus à domicile par Lille 2-0 samedi et moqués par leurs supporters, les Nantais accumulent les prestations médiocres qui font d'eux des candidats en puissance à la relégation.

Le FC Nantes a porté à huit sa série de matches sans victoire et le compteur reste bloqué à 30 points en autant de matches, un de plus que le dernier relégable Saint-Etienne.

La pauvreté du jeu qu'ils proposent plonge leurs supporters dans un abîme de doute. Face à un LOSC solide, discipliné et efficace, les hommes d'Elie Baup n'ont rien montré.

"Les joueurs ont essayé avec leur coeur et leurs moyens", a assuré l'entraîneur qui martèle, depuis son arrivée, que le maintien se jouera jusqu'à la dernière journée.

Punis sur une faute d'inattention juste avant la pause, les Nantais ont ensuite perdu les pédales, donnant l'image d'une équipe sans âme errant dans un stade de la Beaujoire aux allures de cimetière.

"Même si je dois passer pour un grand fou, plus ça avance, moins on est bon et plus j'y crois", a dit le gardien Jérôme Alonzo dans un élan aussi paradoxal qu'optimiste.

"LE FC NANTES, ON Y VIENT JUSTE POUR RIRE"

Il y a deux ans, Nantes avait passé les trois quarts de la saison dans la zone rouge et n'avait jamais donné l'impression de pouvoir s'en sortir. Les Canaris avaient fini en Ligue 2.

Cette fois, le club semble pris dans une spirale qui l'emmène doucement mais sûrement vers le fond. "Si on envisage la relégation ? Oui. On en est conscient", a reconnu Mamadou Bagayoko, dont la suspension pour six semaines a coûté cher.

Jusqu'ici, les dirigeants nantais estimaient en coulisses posséder une petite marge sur les autres candidats au maintien. Elle n'existe plus tant la copie est de plus en plus brouillonne.

"Cette équipe a déjà gagné des matches, et plusieurs fois, dos au mur", a rappelé Alonzo. "Et les joueurs qui avaient réussi ça ne sont pas partis."

Pour ne rien arranger, la fracture est de plus en plus grande entre le FC Nantes et un public sevré de victoire à la Beaujoire depuis quatre mois.

Les supporters ont transformé la dernière demi-heure du match en véritable calvaire, sifflant leurs protégés, applaudissant les Lillois, avant une bronca générale au coup de sifflet final.

"Le FC Nantes, on y vient juste pour rire", lisait-on sur une banderole faisant référence tant au festival humoristique tenu en ce moment dans la ville qu'aux performances des Canaris.


Le Nouvel Obs