[Après-Match] FC Nantes - Grenoble Foot 38

Football : Ivan Klasnic avait pourtant encore frappé...

Le jeu et les joueurs. Malgré un but de l'opportuniste Klasnic, qui devient meilleur buteur canari,le FC Nantes a laissé filer les trois points.

ALONZO (6 sur 10). Son arrêt de la 44' sur une frappe du gauche de Boya avait alors sauvé Nantes de l'égalisation. Ses autres interventions ont, elles aussi, été sûres. Il peut en revanche remercier l'arbitre de ne pas avoir sifflé penalty sur la faute flagrante qu'il a commise sur Moreira dans la surface...

GUILLON (4). Défensivement, il a tenu le choc, ne subissant que très peu les percées adverses. En revanche, offensivement, il n'a jamais apporté le soutien.

POULARD (5). Sobre, appliqué et vigilant dans la surface, il a réussi toutes ses interventions. Sauf sa dernière en toute fin du temps additionnel où il est battu dans les airs par Paillot sur l'égalisation grenobloise.

PIERRE (5). Sa présence athlétique est un gros plus dans les airs où il a dominé les débats. Et dans les duels homme-à-homme, il a le plus souvent pris le dessus.

MOULLEC (6). Blessé, il avait manqué les trois derniers matches des Canaris. Son retour a redynamisé le côté droit de la défense, car l'ancien Lorientais est souvent venu dans le camp grenoblois. Et défensivement, il n'a pas failli.

N'DAW (6). Lui aussi retrouvait les terrains, après un mois et demi d'absence et quatre matches manqués pour cause de blessure. Il n'a pas semblé manqué de rythme, sa puissance ayant encore parlé. Son superbe geste contrôle-frappe en fin de première mi-temps a amené le but nantais.

DA ROCHA (6). Dans le sillage de son match très complet contre Caen il y a une semaine, il a encore été aux commandes du jeu nantais. Ratissant beaucoup de ballons et s'efforçant de les donner proprement. Le capitaine nantais est incontournable dans cette équipe.

BABOVIC (5). Son dernier match en tant que titulaire remontait à près de deux mois, en Coupe de France contre Caen. Il avait donc faim de Ligue 1. Et si appétit n'a pas toujours rimé avec efficacité, son travail sur le côté gauche a été intéressant par moments. Par contre défensivement, il a été aux abonnés absents... Sans doute parce que physiquement, il a été en difficulté à partir de la 75'. Remplacé par FATY (86').

ABDOUN (4). Courir beaucoup, disait Jean-Claude Suaudeau, ne veut pas forcément dire courir correctement. Le milieu nantais en a fait l'expérience hier soir. Trop brouillon, il n'a jamais réussi à peser sur le jeu. Mais dans le repli défensif, il a respecté les consignes et rempli un rôle sur lequel Elie Baup est très vigilant.

BEKAMENGA (non noté). Placé en pointe de l'attaque, le Camerounais s'est blessé au genou dans le premier quart d'heure. Il a essayé de garder sa place, mais en vain. Remplacé à la 23'par DJORDJEVIC (6) qui a beaucoup proposé par ses courses et ses remises et pesé par son pressing. Il a fait preuve d'une combativité hors pair.

KLASNIC (5,5). Avant de marquer un vrai but d'attaquant, en reprenant de volée un ballon repoussé par Wimbée, il avait joué à l'envers. Par la suite, le désormais meilleur buteur nantais de la saison (avec 4 réalisations) a essayé de remiser, en étant de tous les bons coups nantais avant sa sortie. Le Croate a encore frappé, mais son équipe a encore fait match nul ! Remplacé par DE FREITAS (69').

Ouest-France

Les Nantais ne peuvent néanmoins s'en prendre qu'à eux-mêmes. Car, toute la deuxième mi-temps, ils ont laissé une équipe grenobloise habile en jeu court, manoeuvrer aux abords de leur surface. Voire même à l'intérieur, à l'image de ce service de Courtois pour Moreira, séché par Alonzo sans que l'arbitre ne siffle penalty (61'). Les Isérois auraient donc pu revenir plus tôt au score, ce qui, à la limite, n'aurait peut-être pas été plus mal car une possibilité de réaction aurait alors été encore possible. Si toutefois les Canaris avaient su retrouver un second souffle, ce qui est loin d'être certain, à entendre Elie Baup. « Le jeu généreux de la première mi-temps a laissé des traces, expliquait l'entraîneur nantais. Le 4-4-2 est très exigeant. Et en jouant beaucoup, on a laissé énormément d'énergie, de forces. »

Un vestiaire KO

Avec deux buts d'avance, le FC Nantes, par ailleurs trop vite privé de Bekamenga (sorti à la 23'sur blessure) aurait peut-être pu tenir la distance. Mais seul Klasnic est parvenu à faire trembler les filets (39'). Pourtant, sans collectionner les occasions franches, Nantes, dans un style bien moins agréable à l'oeil que celui de son adversaire, avait su placer de bons centres et quelques frappes de loin. Pas de quoi se relever la nuit, mais cela tenait la route. « On n'a pas su tuer le match », pestait logiquement Baup. Mais de là à s'arrêter ainsi de jouer. « On peut être déçu de notre deuxième mi-temps, reconnaissait Loïc Guillon. On a trop reculé. On n'a pas proposé de jeu. » Pour lui, davantage que la fatigue évoquée par Baup, c'est « la crispation » qui pouvait expliquer cette attitude. À moins que ce ne soit aussi une certaine forme d'inconséquence, si l'on veut lire du Yoann Poulard entre les lignes : « Les faits sont bel et bien là, on joue le maintien. Je ne sais pas si tout le monde en avait conscience. »

En ne prenant que deux points sur ses deux matches à domicile de suite (Caen et Grenoble), le FC Nantes invite donc la pression à venir s'installer de nouveau chez lui, avant un déplacement à Saint-Etienne qui, en cas de victoire aujourd'hui à Monaco, peut revenir sur ses talons. Avant ce « clasico » de la peur, « il va falloir digérer », soupirait Yoann Poulard. Car, hier soir, les Nantais étaient KO et ne s'en cachaient pas. Guillon parlait d'un « grand coup sur la tête ». Baup de « scénario cruel ». Poulard « d'abattement ».

Pourtant, les Canaris ont intérêt à ne pas s'apitoyer trop longtemps sur leur sort. Car s'ils perdent le moral, compte tenu du niveau technique et athlétique d'ensemble, il ne leur restera quand même pas grand-chose à faire valoir.

Ouest-France