[Après-Match] FC Nantes - Toulouse FC

Football : Le FC Nantes face à un cousin performant

Mamadou Bagayoko s'est entraîné normalement, hier matin, à la Jonelière. Il devrait donc retrouver le côté gauche où Elie Baup le consigne pour l'heure. : Franck DubrayMamadou Bagayoko s'est entraîné normalement, hier matin, à la Jonelière. Il devrait donc retrouver le côté gauche où Elie Baup le consigne pour l'heure. : Franck Dubray
Ligue 1. Nantes - Toulouse. Les Canaris sont sous pression. Face au Téfécé, bâti sur le même modèle, ils doivent s'imposer pour ne pas gamberger.
Dans les allées de la Jonelière où les micros et caméras poussent comme du bambou, en dépit de la modeste position du FC Nantes, on en parlait encore cette semaine. De quoi ? De cette fameuse série, cette chimère de trois ou quatre résultats positifs de suite, « pour passer un cap ». Le remède miracle, le pansement cicatrisant, les Nantais l'ont approché. Lorsqu'ils ont battu Grenoble en Isère puis battu Saint-Etienne, ça ressemblait au début de quelque chose. Mais les Canaris n'ont pas tenu la distance. Ils sont même ressortis en copeaux de la scierie lorientaise.

Depuis, ils n'ont pas retrouvé l'interrupteur et encore moins la lumière. Le nul contre Marseille et le revers à Lille comment bien à dessiner une série, mais pas celle à laquelle pensait Elie Baup. « Il y a une forme de logique aussi, explique le coach. Quand on reçoit Marseille, il n'est pas évident de gagner. Et sur les trois derniers matches, il y en a deux à l'extérieur, assez compliqués malgré tout. » Une lecture recevable. Il n'empêche, au moment d'accueillir Toulouse, le FC Nantes s'est rapproché du siphon. « Comme, à l'extérieur, on n'arrive pas à accrocher quelque chose, ça nous met sous pression chez nous », reconnaît Baup.

Bagayoko OK

A fortiori cette fois, car l'adversaire voyage en première classe. Toulouse (4e) s'est en effet déjà imposé trois fois à l'extérieur en six matches. Baup sait d'ailleurs qu'il va se frotter à son propre héritage. « Je les ai vus à Valenciennes et au Parc. Deux matches qui montrent les problèmes qu'on rencontre pour les surprendre. C'est assez complexe. » Ricardo Faty parle d'ailleurs d'un match « entre deux équipes qui partagent les mêmes valeurs ». Et le même système d'ailleurs (4-1-4-1). Le milieu de terrain nantais apporte néanmoins une précision de taille : « Toulouse est une équipe qui sait gagner ». Le FC Nantes lui, est encore en phase d'apprentissage de ce côté-là, même si, à la Beaujoire, le bilan de l'ère Baup n'est pas mauvais : deux victoires un nul.

Les trois sorties devant le public nantais envers lequel Faty estime avoir « une dette », n'ont pas encore dessiné une expression collective très nette. À la manoeuvre contre VA et l'ASSE, Nantes a surtout cherché à bétonner contre Marseille. « Là, on devra sans doute fournir plus jeu », estime Frédéric Da Rocha. Le portrait-robot de son équipe, Baup, lui, l'a dressé : « Je souhaite et je veux qu'on ressemble à ce visage montré contre Saint-Etienne et contre Marseille aussi. » Ça tombe bien, il va récupérer Bagayoko et Bekamenga pour animer les côtés ou les boucher, au gré des temps de jeu.

Mais si Nantes veut arriver à quelque chose sur la durée, il ne lui faudra pas seulement afficher « moins de complications quand on a le ballon » (Baup) ou « défendre tous ensemble » (Da Rocha). Il lui faudra aussi se défaire de ce raptus autodestructeur qui anéantit régulièrement ses efforts, plombe ses résultats et escamote ses progrès. Car s'il est un domaine dans lequel le FC Nantes doit stopper la production en série, c'est bien celui des buts cadeaux. Ce n'est pas une garantie, mais un préalable.

Ouest-France

FCN - Toulouse : c'est l'heure de se réveiller

Après trois matches sans victoire, le FC Nantes (16e) n'a pas d'autre alternative que de battre le TFC (4e), l'ancien club d'Élie Baup. Sous peine de glisser dangereusement au classement...

Comme on se retrouve

Ce Nantes - Toulouse, 24e du nom en L1, ne manque pas de sel. Élie Baup, après St-Etienne, retrouvant à cette occasion son ancien club (lire nos éditions d'hier). Qu'il a quitté fin mai avec fracas. Ne parlez pas d'Olivier Sadran (le président toulousain), avec qui l'histoire s'est fort mal terminée, au nouvel entraîneur nantais, ça pourrait lui donner des boutons... Celui-ci a beau clamé qu'un succès, tout à l'heure, n'aurait « en aucun cas une saveur particulière », on en doute fortement... Homme de valeurs, Élie Baup est rancunier.

L'autre fait marquant du jour ? Le (s) retour (s) au bercail de Mauro Cetto (lire par ailleurs) et de Mathieu Berson. Tous deux, c'est de bonne guerre, ont envie de briller.

Quand on sait, enfin, que Nantes ne garde pas un souvenir impérissable du dernier passage du TFC à la Beaujoire (cf. envahissement de terrain à la 85e et match perdu)...

Enrayer la chute

Trois matches sans victoire (Lorient, Marseille et Lille), voilà le baromètre du moment. Exactement le même qu'en tout début de championnat (deux revers entrecoupés d'un nul). Pour ne pas qu'il vire au gros temps, voire à la tempête, il n'y a pas 36 solutions : un succès demeure impératif.

Élie Baup, qui récupère Christian Bekamenga côté droit, en est bien conscient.

« On est toujours dans le dur, estime le technicien à la casquette, à la moyenne d'1,25 point par match. Du coup, on est dans l'obligation de prendre des points. Pour s'éloigner ainsi de la zone de relégation et faire de cette année, une année de transition. Pour, ensuite, faire quelque chose de beaucoup mieux. » On n'en est pas là. Outre un quatrième succès, les inconditionnels des Jaune et Vert attendent aussi avec impatience la première réalisation d'Ivan Klasnic (699 minutes de disette) sous le maillot nantais...

Sans-faute à domicile

Le constat est sans appel : Nantes éprouve les pires difficultés à l'extérieur. Hormis un succès à Grenoble, l'octuple champion de France, doté de la plus mauvaise attaque (8 buts), n'y comptabilise que des défaites !

« Ce qui nous met sous pression à domicile », reconnaît fatalement Élie Baup, toujours invaincu dans la cité des ducs (deux succès, un nul) avant les prochaines réceptions de Nancy, Lyon et Sochaux d'ici Noël.

Le successeur de Der Zakarian donne la marche à suivre : « Il faut que l'on amène plus de mobilité dans le jeu, qu'on joue plus simple, tout en commettant moins de fautes. On n'a pas droit à l'erreur. » Exact. Tout comme une mini-série serait la bienvenue. Pour ne pas dire une obligation. « Il faut qu'on enchaîne deux ou trois résultats. Dès lors, ça ira beaucoup mieux. »

L'objectif étant, rappelons-le, de virer à la trêve avec un pécule de 20-22 points. Pour l'instant, après 12 journées, le compteur est bloqué à 11, soit seulement deux unités de plus que le premier relégable (Valenciennes)...


Presse-Océan