Que sont-ils devenus ?

Vahirua : « Si Gourcuff avait un modèle, ce serait le Barça ! »

L’attaquant des Merlus évoque le début de saison exceptionnel de son club et explique les raisons de ce succès atypique. Le Tahitien s’est livré dans l’After…

On n’attendait pas de si bons résultats de Lorient…
C’est la concrétisation de plusieurs années de travail avec Christian Gourcuff. Le coach a trouvé l’équilibre parfait pour l’équipe. Un peu comme avec Raynald Denoueix à Nantes : une équipe soudée, une très bonne ambiance comme j’ai rarement vu. Il y a dans cette équipe des joueurs qui ne pensent qu’à l’équipe.

Qu’est ce qui fait qu’on arrive à ca ?
Il faut avoir les joueurs pour ça. On ne peut pas faire ça n’ importe où ni avec n’importe qui. Plusieurs joueurs connaissent ce style de jeu comme Olivier Monterrubio ou moi-même, ajouter à cela des joueurs qui ont envie d’apprendre… Ce style de jeu implique de raisonner collectivement et non pas individuellement. Cette saison, nous sommes vingt-deux à penser collectif. C’est ce qui fait notre force.

Pouvez-vous faire une comparaison entre le FC Lorient 2009-2010 et le FC Nantes 2000-2001 année de votre titre avec Nantes ?
Il y a une grosse différence : à Nantes, sur vingt joueurs, nous étions dix-huit à sortir du centre de formation. Aujourd’hui, à Lorient, il y en a deux. Pour le titre, ça va être difficile car il y a quelques gros calibres devant nous. La saison est encore longue, mais pourquoi ne pas créer la surprise ?

Votre équipe ne dispose pas de gros gabarits ni au milieu, ni devant. Est ce aussi la preuve qu’on peut jouer au football sans l’impact physique ?
On joue avec nos armes. On sait qu’on n’a pas de gros gabarits c’est pourquoi on évite le jeu aérien. On joue au sol. Quand les équipes pensent aux duels physiques, nous on pense aux duels tactiques et techniques. C’est grâce à cela qu’on a pu piéger quelques grosses équipes.

Quels sont les modèles de jeu Christian Gourcuff ?
S’il a un modèle, c’est Barcelone. C’est un style de jeu qui se construit sur du long terme avec un collectif inscrit dans la durée et surtout qui adhère aussi a cette manière de jouer. Il a tout ça à Lorient.

« L’équipe aurait pu exploser à l’intersaison »

Cela veut-il dire que Christian Gourcuff est condamné à rester au FC Lorient ?
Non, pas du tout. Il y a dans notre championnat quelques clubs qui peuvent produire ce style de jeu comme Bordeaux voire Lyon.

L’intersaison de Lorient a été marquée par le départ de quelques piliers du club et aussi par la volonté de partir de Christian Gourcuff. Comment vous, les joueurs avez-vous vécu cela ?
Perdre des cadres de l’équipe comme Christophe Jallet et Mickaël Ciani a été un coup dur. Le départ du coach aurait pu faire exploser l’équipe. Finalement, il est resté cela nous rassure de savoir qu’il est à nos cotés.

Citez nous deux ou trois joueurs à la base du succès actuel de l’équipe…
C’est difficile de sortir un joueur en particulier. Je citerais quand même Kevin Gameiro qui nous fait énormément de bien, Arnold Mvuemba , Pierre Ducasse et d’autres encore… Un gars comme Gameiro a une bonne mentalité et c’est un bon joueur. Je lui ai d’ailleurs dit que s’il continue comme ça dans deux ou trois ans les portes de l’équipe de France s’ouvriront devant lui.

Et Laurent Koscielny ?
Il a su s’imposer en défense et remplace très bien Mikael Ciani. Son duo avec Sylvain Marchal fonctionne bien. On a l’impression que ça fait dix ans qu’il joue en Ligue 1.

Avez-vous le sentiment d’être sous-estimé ?
Oui je pense qu’on a trop parlé de mon physique. Je n’ai pas un physique à courir quatre mille mètres mais je compense par ma technique et par mon sens tactique. J’ai peut-être loupé le coche par le passé mais maintenant je ne compte plus laisser passer ma chance.

Vous arrivez en fin de contrat à la fin de la saison. Quel est votre état d’esprit ?
Pour le moment, j’ai envie de bien briller dans ce collectif là, de bien finir la saison, et de marquer le plus de buts possible. L’année prochaine, j’aimerais signer dans un grand club pour jouer une coupe d’Europe. Pourquoi pas à Lorient, si nous terminons dans les cinq premiers.

Pour conclure. Qu’avez-vous pensé de la main de Thierry Henry ?
Il est vrai que sur le coup j’étais déçu que la France se qualifie de cette manière-là, mais bon…On a fait à Thierry un procès un peu injuste, on ne va pas en parler cependant un an !

C’est un fait de jeu, l’arbitre n’a pas vu, c’est comme ça, c’est le foot.

Et du match de l’Equipe de France ?
On ne se marre pas beaucoup pour être honnête. Lors de leur match au Stade de France, contre l’Irlande, les gars jouaient la peur au ventre. C’est normal, ils ont une telle pression qu’ils ne peuvent pas jouer libéré et c’est pourquoi ils ne peuvent pas évoluer dans un bon système de jeu.

RMC.fr

Aziza Makukula

Un petit but en dix-huit apparitions. Voilà le triste bilan d’Aziza Makukula (28 ans) lors de son passage à Nantes en 2002/03. Pourtant, les Canaris avaient fondé beaucoup d’espoirs sur cet espoir dont les débuts prometteurs en Espagne laissaient présager une brillante carrière. Depuis, le grand attaquant traîne sa carcasse dans toute l’Europe pour trouver le club qui lui permettra d’exploser au plus haut niveau. Lors du mercato d’hiver 2008, après une bonne première partie de saison au Maritimo (7 buts en 13 matches de championnat) et une première sélection avec le Portugal (4 capes pour un but au total), il pensait enfin tenir l’opportunité rêvée en signant à Benfica.

Seulement, son aventure à Lisbonne tournera court. Après trois apparitions en Liga Sagres, le natif de Kinshasa a rapidement compris qu’il ne parviendrait pas à ses fins au Estadio da Luz. Il essaiera de rebondir à l’occasion d’un prêt à Bolton lors de la deuxième partie de la saison dernière. Sans succès (6 apparitions en Premier League). À nouveau prêté cet été à Kayserispor en Turquie, l’ancien Nantais semble enfin avoir trouvé chaussure à son pied. Avec 10 buts en 11 apparitions en Süper Lig depuis le début de l’exercice, le meilleur buteur du championnat permet à son club d’occuper la 5e place du championnat. Possédant une option d’achat, son nouveau club souhaite l’enrôler définitivement dès à présent, mais tente par tous les moyens de négocier l’indemnité de transfert à la baisse, selon le quotidien sportif portugais Record.

Une situation délicate qui pourrait bien finir par irriter Benfica. D’ailleurs, la publication lusitanienne révèle que les cadors du championnat turc, à savoir Galatasaray et Besiktas, entendent profiter de ces contretemps pour venir souffler la nouvelle vedette sur le fil. Plus puissant financièrement, ils n’auraient en effet aucun mal à s’aligner sur le montant exigé par le club lisboète. Ce retour au premier plan étonnant d’Ariza Makukula vient une nouvelle fois rappeler qu’il y a une vie après la Ligue 1.

Footmercato.net

Nantes, la débandade

A Sedan, lors de la 16e journée de L2, le FC Nantes a touché le fond (3-0). Son entraîneur, Gernot Rohr a d'ailleurs payé le prix fort en étant remplacé par Jean-Marc Furlan, et la maison jaune pique sa crise. Sur le terrain, en interne, en tribune... Rien ne semble tourner rond chez les Canaris. Comment un tel club, autrefois fleuron du football français, en est-il arrivé là ? Football.fr a mené l'enquête.

La fessée reçue à Sedan (3-0), lors de la 16e journée de Ligue 2, a fait mal à Nantes. Ce revers plonge le club du président-propriétaire Waldemar Kita dans la crise. Encore...

Flashback en mai dernier. Les images des supporters canaris jetant, avec dépit, leurs cartes d'abonnés, restent dans les mémoires. Excédés par la dépréciation de leur club, les fans de l'institution canari manifestaient leur colère vis-à-vis du profond malaise qui s'est installé du côté de la Jonelière ces dernières années.

A l'issue de l'exercice 2008/2009, Nantes termine dix-neuvième et fait l'ascenseur. Joint par Football.fr, le coach nantais d'alors, Elie Baup, nous raconte ce délicat passage: "J'ai beaucoup de regrets vis-à-vis de cette saison, ça s'est vraiment joué à pas grand-chose. Je voulais continuer deux ou trois ans, car gérer après la remontée immédiate, c'est toujours très compliqué." Néanmoins, les remous du club ne lui servent pas d'excuses: "Tous les clubs ont leurs problèmes. J'avais fais abstraction de toute l'ambiance autour des clubs."

La Brigade Loire parle de "vraie rupture avec le public"

Par "ambiance autour du club", il faut comprendre, entre autres, les jets d'oeufs sur des portraits du président-propriétaire Waldemar Kita... "Les supporters avaient leurs raisons", nous a sobrement confié le coach à la casquette. Les débordements observés en mai 2009 ne sont pas le fruit du hasard. Aujourd'hui, si les noms d'oiseaux et les projectiles ne sont plus, la colère des fans, elle, est toujours là.

Nous avons souhaité en savoir plus sur les raisons de ces ressentiments. Mathieu, représentant du groupe de supporters La Brigade Loire, s'est livré sans détour sur ce sujet: "Nous n'avons pas changé de position depuis l'année dernière: la direction coule Nantes. L'esprit nantais n'est plus. On a fait illusion en début de saison, mais les maux sont les mêmes qu'avant." Pour Mathieu, les responsables de cette situation sont connus: "La famille Kita et Pascal Praud (directeur général du club, ndlr) n'aiment pas le football, ils n'aiment que l'argent, alors que la force du FCN a toujours été le sportif. Ils ont fait une croix sur la formation, ils ont évincé nombre d'anciens. Avec Jean-Luc Gripond (ancien président, ndlr), ça n'allait déjà pas, mais là, il y a un climat très malsain."

La conclusion du représentant de La Brigade Loire est empreinte de pessimisme, voire de tristesse: "Nantes ne pourra pas revenir, car la même politique est menée depuis huit ans. De plus, certains haut placés ont un ego sur-dimensionné. Ils ont provoqué une vraie rupture avec le public."

Eric Carrière : "Je suis triste pour ce club"

La situation précaire du club ne date donc pas d'hier. "Tout a déjà été dit, ça fait des années qu'on en parle... Tout le monde se pose les mêmes questions..." nous a concédé Jean-Yves Queignec, journaliste spécialiste du FC Nantes pour nos confrères de Presse Ocean.

Eric Carrière, Canari de 1996 à 2001, a lui aussi évoqué, pour Football.fr, ce qu'il pensait de la situation du FCN. L'actuel joueur de Dijon (L2) partage certaines idées de Mathieu: "Le FC Nantes est un club qui a beaucoup évolué, dans sa politique et dans son recrutement notamment. Il y a moins cette philosophie de jeu qui faisait sa renommée. De l'extérieur, je ne pense pas que ce soit la formule efficace..."

Champion de France 2001 avec Nantes, Carrière parle également de la façon dont le club fonctionnait, jusqu'à son départ: "Nantes fonctionnait par cycle. Des joueurs poussaient, puis faisaient gagner le club, avant de partir pour des clubs plus huppés. C'était le cas avec Reynald Pedros, Nicolas Ouédec, Patrice Loko (tous champions en 1995 avant de partir, ndlr)... C'était le cas pour ma génération aussi, avec mon départ pour Lyon durant l'été 2001. Mais la politique a changé. Le centre de formation est moins performant. En même temps, il nécessite du temps et de l'argent. Et puis, il n'y a plus de supers éducateurs comme Raynald Denoueix."

En somme, l'ancien fleuron du football hexagonal ne doit ses déboires qu'à ses propres défaillances. La politique menée influe directement sur le sportif, pour des résultats désastreux. Malheureusement pour Nantes, le vent n'a pas l'air d'être prêt à tourner. "Je suis triste pour ce club, Nantes a toujours eu une belle image... Je compatis avec les supporters" conclut Carrière.

Football.fr