Coach Furlan

C'est un Jean-Marc Furlan soulagé qui a fait le point quatre jours et... une victoire après son arrivée.

Soulagement

« Cette victoire fait du bien, je peux vous le dire. Si je suis venu à Nantes, c'est d'abord pour le FCN, ce qu'il représente. Car pour ce que j'avais vu sur le terrain, il y avait de quoi avoir peur. Ça, je l'ai dit aux joueurs. Je dois d'autant plus les féliciter : ils ont réalisé quelque chose que je n'imaginais pas possible compte tenu de l'état psychologique dans lequel je les ai trouvés. Croyez-moi, il y avait un déficit de confiance hallucinant. »

L'avant-match

« On a bien discuté pendant trois jours. Et puis on a fait de la théorie, à l'ancienne, avec du tableau noir, des exercices sur le terrain souvent arrêtés pour expliquer de façon très précise à chacun ce que j'attendais de lui. »

Le match

« Ce qui a fait la différence dans les vingt-cinq premières minutes, c'est la capacité des joueurs à étouffer l'adversaire sous le pressing défensif.

Ils ont bien su s'adapter à ce que je leur demandais, ont respecté les consignes... même si ça a été plus compliqué avec le jeu sans ballon. »

Système

« Je me suis aperçu que les joueurs ici n'avaient pas la dimension pour jouer avec deux milieux devant la défense. Il fallait donc trouver un système à trois, à quatre au milieu.

Un système, en entonnoir, le plus sûr, compte tenu de ce que j'avais vu avant et depuis mon arrivée. »

Sentinelle

« Sur le plan du jeu, Malik Ba a été le plus brillant. C'est celui qui a le plus récupéré de ballons et qui a le mieux compris le rôle de la sentinelle devant la défense. »

Remplaçant de luxe

« J'ai pris un maximum de risques, c'est vrai. Mais c'est mon métier. Darcheville était colère de débuter sur le banc, même s'il a finalement compris : il fallait envoyer « au tampon » deux autres attaquants pour fatiguer l'adversaire avant de le faire entrer en jeu. Ça s'est bien passé, tant mieux. »

Capitaine

« Dans la dynamique de groupe, quand il y a trente ou quarante joueurs, celui qui a le brassard a besoin d'être légitime. Trois ou quatre capitaines, et c'est la situation d'échec assurée. Alors que faire ? Donner le brassard à un attaquant ? Avec moi, ils tournent beaucoup. « Quand j'ai interrogé tout le monde, deux noms sont ressortis : De Freitas et Ba.

Certes, David (De Freitas) revient juste, mais il est depuis plusieurs saisons un joueur leader de Ligue 2. Et comme il a plus de deux ans de club, il a « gagné ». Un « bon choix » m'a dit Jean-Claude Darcheville. Malik (Ba) est vice-capitaine. »

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Furlan ou l'art du temps

« Aujourd'hui, je ne fais que m'adapter », lance Furlan. Conscient de la situation, le nouveau coach sait cependant que Nantes ne s'est pas faite en dix jours. C'est une histoire sans fin, un éternel recommencement... Pour peu que vous ayez la chance - car cela en restera toujours une - d'être quasi quotidiennement à la Jonelière et sempiternellement, la même question reviendra à vos oreilles : « Comment il est le nouveau ? », « Est-ce qu'on va enfin s'en sortir ? »

Et à chaque fois de répondre, de manière presque angélique : « Cela a l'air bien, mais attendons... » Nous avions dit cela de Baup, de Rohr.

Amené, le 3 décembre dernier, à remplacer le dernier nommé, Jean-Marc Furlan n'échappe à la règle. Sauf que l'homme en saisit peut-être plus les complexités.

« Je vais être franc, j'ai l'habitude de l'être : je ne peux rien promettre pour l'instant, notamment en terme de jeu, avance l'ancien Strasbourgeois. Aujourd'hui, je ne fais que m'adapter. Je suis dans l'urgence. De toute manière, en France, seul Christian (Gourcuff) est totalement libre de ses choix. »

Confronté à une somme de blessures, un manque de complémentarité à la récupération - « On en a parlé avec Vincent (Bracigliano), il n'y a jamais eu de vraie synchronisation entre les milieux défensifs » -, l'homme repartira ainsi, vendredi, avec le même schéma que face à Arles-Avignon (milieu en losange) en attendant que son groupe reprenne confiance.

« Cela revient petit à petit, il y a eu des malentendus à régler. Aujourd'hui, ma priorité est que la défense tienne bon. Qu'on retrouve une ligne solide. C'est le point de départ. J'essaie, tel que je l'ai déjà dit, d'être une sorte de guide. Mais seul le temps nous permettra de progresser. »

Afin d'accélérer le tempo, le nouvel entraîneur espère toutefois que sa formation récoltera « au moins trois points avant la trêve. » « Deux matches nuls, ça ne m'intéresse pas, rajoute-t-il. Je préfère encore perdre à Ajaccio et gagner face à Angers. » L'idéal étant « de prendre quatre, voire six » unités avant la trêve.

Un message, entre autres, transmis à Karim El-Mourabet - dont le dernier match avec le FCN remonte au 21 décembre 2007 - et Aristote Lusinga, tous deux du voyage, demain.

Que chacun souhaite fructueux.

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« On a appris à se connaître »

Jean-Marc Furlan a retiré beaucoup d'enseignements positifs des cinq jours passés près de Perpignan. À quatre jours de la reprise de la Ligue 2, l'entraîneur du FCN, après un intermède « positif » au Canet, fait le point.

Quels enseignements tirez-vous de ce stage ?

« Je suis content de l'avoir fait. Avec les joueurs, on a appris à se connaître. J'ai vu que les garçons - cela a été un peu la surprise - vivaient bien ensemble. C'est très important. Ils savent se gérer, sont respectueux. Contrairement au mois de décembre où il régnait beaucoup de morosité, le groupe était de bonne humeur, avait envie de partager des choses. J'espère qu'on va rester dans cet état d'esprit. Maintenant, nous n'étions que vingt. La configuration ne sera pas la même (retour des blessés et de ceux partis à la CAN) dans un mois ou deux. »

Et de ce match amical face au Canet (DH) ?

« Pour tirer davantage d'enseignements, il aurait fallu laisser les joueurs faire 90 minutes. Mais il était naturel que tout le monde participe. Après avoir souffert 25 minutes, car ils avaient mal aux jambes, les garçons ont multiplié les occasions. Ce qui est intéressant, c'est que l'équipe a pu montrer un fil directeur dans le jeu, avec des repères. »

Un mot sur la première prestation de Kévin Lejeune ?

« Il est conforme à ce qu'on estimait, c'est-à-dire très percutant, très rapide sur le côté gauche. Il découvre l'équipe. Avec lui, on va passer en 4-2-3-1. »

Certains ont-ils marqué des points dans les Pyrénées Orientales ?

« Des garçons comme Rodelin se sont mis en évidence, El Mourabet aussi. Maintenant, on fait une compétition où l'on a besoin de gagner des matches. On verra à Clermont-Ferrand. J'espère que le climat sera plus clément. Que ce ne soit pas jouer à la pièce, au hasard... »

L'équipe ayant été alignée vendredi soir sera-t-elle celle qui débutera dans le Puy-de-Dôme ?

« Pas forcément. J'aimerais rééquilibrer mon équipe. Peut-être qu'on peut avoir de la concurrence provenant de l'extérieur ... On le souhaite. »

En tout cas, voilà un rendez-vous empli d'inconnues...

« En effet. C'est vraiment dommage. On n'a pas besoin de ça. Voilà pourquoi il faut que j'arrive aussi à « impacter » un esprit commando. Que les joueurs soient prêts à tout, sans aucun état d'âme. Ça me paraît très important. Il faut qu'on arrive à une bonne qualité de jeu, tout en possédant un bon équilibre (défensif-offensif). »

On est à mi-parcours. Comment sentez-vous cette phase retour ?

« Si je regarde les stats, sur les dix dernières années, quand on vire à 27 points, on ne monte pas. Excepté une fois (Nice en 2002, N.D.L.R) ou deux.
Mais, d'un autre côté, c'est un championnat très ouvert. Moi, je souhaite gagner la deuxième partie.
En sachant qu'on dépend beaucoup du parcours des autres... »

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