[Topic Spécial] Actualité diverse du FCN

Ibrahima Camara : « Je n'ai peur de rien »

Ibrahima Camara (25 ans) est heureux d'avoir quitté Le Mans. « Je voulais partir depuis longtemps. C'était mieux pour moi de changer d'air car je ne jouais plus beaucoup (3 matches cette saison, N.D.L.R). Nantes, c'est une bonne solution. Même si c'est un prêt, je suis content. Je vais continuer ma route tranquillement. »

Le néo-Canari aux 73 matches de L1 (« Je connais les supporters ici, c'est un peu chaud ») a donc fait connaissance, hier, avec les terrains de la Jonelière. « Pour les avoir déjà affrontés en L1, je connais beaucoup de joueurs comme Thomas Dossevi. Ça me donne de la confiance. » Ce dont manquent cruellement ses nouveaux partenaires. En attendant, Jean-Marc Furlan se félicite de la venue du latéral guinéen, histoire de mettre la pression sur Rémi Mareval.

« Je voulais de la concurrence à ce poste, révèle l'entraîneur du FCN. Ibrahima, c'est un compétiteur, polyvalent de surcroît (il peut jouer à droite ou à gauche). Formé à Parme, il est quasiment né au foot en Italie. Ce qui m'intéresse chez lui, c'est sa grinta. Il a un très fort caractère. L'équipe en a besoin en ce moment... » C'est ce caractère, justement, qui a fait hésiter les dirigeants de la Maison jaune. Le natif de Conakry étant réputé pour deux échauffourées au MUC 72, dont une, médiatisée, avec Anthony Le Tallec il y a tout juste un an avant un certain rendez-vous face... aux Canaris !

« C'est du passé, balaie la cinquième recrue du mercato, je n'ai plus envie de parler de ça. J'ai besoin d'oublier tout ça. Avec Le Tallec, c'est le mec qui te cherche et quand tu cherches... On s'est engueulés, c'est comme ça. Moi, je suis un mec de caractère, voire dur. Je n'ai peur de rien. » Ses nouveaux partenaires sont prévenus. « Comme joueur, je suis chaud. J'ai horreur de perdre. »

L'homme semble taillé pour les dures joutes de la L2. « Je ne connais pas ce niveau. C'est plus physique que la L1. Maintenant, le foot, c'est physique, hein ! ? C'est une bonne chose pour moi. Si j'y crois ? Bien sûr. Si on gagne deux matches, on peut se retrouver troisième. » Mauvais calcul, Ibrahima...

Presse-Océan

Autrefois admiré, adulé même, le FCN (13e) est aujourd'hui l'objet de tous les quolibets. Ras-le-bol !

1 Ras-le-bol d'une équipe sans âme

C'est quoi ce « bordel » ? Mais il est où le FCN ? Honnêtement Messieurs les joueurs : n'avoir grappillé que cinq malheureux points lors des onze dernières journées (0,45 par match) ne vous suffit pas ?

À moins que votre secret dessein ne soit de rejoindre Grenoble, lanterne rouge de la L1, au panthéon du ridicule... À vous tous (38 Canaris composent actuellement l'effectif), il y aurait de quoi faire plus de trois équipes « potables » ! Mince, vous n'êtes pas des « branquignoles » ! Que vous ayez peur de mal faire, que la situation vous stresse : rien à cirer ! Posez-vous réellement la question : « Cela fait quoi de porter le maillot jaune et vert ? » Historiquement, c'est colossal. Réagissez !

2 Ras-le-bol de cette présidence à la petite semaine

On ne nie, M. Kita, ni votre investissement financier ni les insultes, inéluctablement harassantes, vous poursuivant de stade en stade. Mais où êtes-vous, que faites-vous ? Un club - vous avez suffisamment critiqué vos prédécesseurs sur ce point - ne se dirige pas depuis Paris ou Bruxelles. Or, on ne vous voit presque jamais à la Jonelière. Pis, on ignore la substantifique moelle de votre projet, notamment en terme de formation. Où allons-nous, Monsieur le Président ?Ah, c'est sûr, côté « babiole », ça reluit ! Une moto par ci, un car par là.... Sauf que le « truc » qui fait venir les gens, figurez-vous, c'est le foot. Mais là, on sèche. Monsieur, venez ! Parlez, expliquez ! Au lieu, de vouloir gouverner, y compris sur le domaine sportif, à coups d'injonctions diversement appréciables et appréciées.

3 Ras-le-bol de conseillers qui n'en sont pas

Par définition, un conseiller doit être « une personne qui donne des conseils. » Est-ce votre aura ou le souci de ne pas vous contrarier, M. Kita ? Ou alors, n'écoutez-vous personne...Toujours est-il que votre « cour » donne l'impression de faire son « p'tit business » loin des préoccupations du club ; quand elle ne tente pas, à ses heures perdues, d'intimider les médias. Sans vouloir hurler avec les loups, à quoi, par exemple, sert aujourd'hui votre directeur général au marketing et à la communication, sinon à cristalliser les rancoeurs ?De même, n'avez-vous pas l'impression que le recrutement, lorsqu'il ne transite pas par FC Nantes Plus, a été, à plus de 80 %, bâclé ? Pendant ce temps-là, des mecs « bien » et « utiles » tels Poulard et Goussé sont allés voir ailleurs. Pour notre malheur...

4 Ras-le-bol de ce stade abandonné

Cela ne vous a pas choqué, Monsieur le Président, d'entendre, vendredi soir, le bruyant kop brestois hurler : « Merci Kita, merci Kita ! » Pis que la désertée tribune Loire, censée supporter l'équipe, se laisse aller à des « Allez les chèvres, allez les chèvres ! »

La Beaujoire est vide, est morte, Monsieur. Et malgré vos louables initiatives - que d'invitations distribuées ! - cela n'est pas prêt de s'arranger. Il y a bien pire que la haine et la colère : il y a l'indifférence et le mépris... Nous en sommes, hélas, rendus à ce point.Quitte à paraître vulgaire,les gens « se foutent » désormais du FC Nantes. Quelle tristesse...Que reste-t-il de nos amours ?

Rien ou presque.

Etienne Kiss, Presse-Océan

Un président qui s'interroge sur l'avenir et change sans cesse de pions, un classement inquiétant, un jeu en lambeaux. Le paysage nantais interpelle.

Nantes peut-il encore monter ?

Mathématiquement, oui. Il reste 15 journées à disputer, soit 45 points en jeu. Le FC Nantes (13e) pointe à 7 longueurs du podium, en sachant que Metz a un match en retard et Arles deux. « L'histoire du football montre que tout est toujours possible », disait Waldemar Kita. C'était avant que Brest (2e) ne vienne s'imposer 4-1, vendredi soir à la Beaujoire. Compte tenu de l'état du jeu, de la dimension du groupe (38 joueurs), des rancoeurs qui le gangrènent, et du découragement auquel Jean-Marc Furlan a déjà cédé, la remontée est une gageure.

Nantes peut-il encore descendre ?

Depuis des semaines, le FC Nantes descend le tableau. Progressivement. Inexorablement ? Jean-Marc Furlan dit s'être rapidement mis en mode « maintien ». La 18e place est seulement trois points derrière et le FCN a un goal-average catastrophique. Le National, c'est donc mathématiquement possible. Et pas seulement mathématiquement. Les mêmes raisons qui semblent obérer la remontée peuvent tout aussi bien précipiter la chute.

Furlan peut-il être limogé à son tour ?

Une victoire et un nul en sept matches. C'est un bilan que des victoires en amical sur Canet-en-Roussillon et Le Havre ne suffisent à adoucir. Ces résultats, il l'a dit lui-même, le fragilisent. Sa méthode peut-être également. Quand Baup, en cours de saison, avait privilégié une approche méthodique, lui semble s'être laissé aspirer par l'aspect psychologique. Kita peut-il changer deux fois dans la saison ? L'histoire récente du FC Nantes montre que tout est possible pourrait-on le paraphraser. Cela dit, il a recruté un entraîneur pour jouer la montée et le programme a brusquement changé. C'est un argument...

Favard fera-t-il mieux que Larièpe ?

« Nous n'empilons pas les joueurs. Nous essayons de bâtir un groupe complémentaire en palliant les insuffisances que les techniciens ont pointées. » Toujours dans l'interview donnée sur son site internet, Waldemar Kita défend, en creux, le travail de Gilles Favard, son conseiller sportif, qui a conclu deux prêts pour cinq arrivées cet hiver. Seul l'avenir dira si son travail de recruteur est meilleur ou moins bon que celui de son prédécesseur, Christian Larièpe. Son rôle n'est en tout cas pas le même. Quand Larièpe prétendait dessiner un projet sportif complet, lui se cantonne aux transferts. L'organigramme fait aujourd'hui l'économie de la ligne Directeur sportif, donc d'une vision à moyen-long terme.

Kita va-t-il abandonner ?

Ce n'est pas l'envie qui lui manque. Il l'a dit dans une interview accordée à L'Equipe : « On pense à vendre. Et pas seulement vendre, carrément laisser tomber. » Trois hypothèses s'ouvrent donc. 1. Il reste, en L1, en L2 ou en National puisque tout est encore possible, avec un redimensionnement douloureux de l'entreprise dans les deux derniers cas ; 2. Il vend, mais à qui, à quels prix et conditions, car s'ils sont quelques-uns à travailler à des projets de reprise, personne n'a encore trouvé l'investisseur majeur ; 3. Il dépose le bilan et arrête les frais. C'est son droit et ce serait aussi une responsabilité lourde et pénible à assumer.

Ouest-France

Écarté, l'Haïtien pointe les dysfonctionnements du club. L'ex-capitaine tacle les dirigeants et les recrues hivernales...

Où en êtes-vous ?

« Je reviens. J'ai commencé à courir aujourd'hui (hier). J'appréhende un peu. Sur les appuis, je fais attention où je mets les pieds pour ne pas me tordre à nouveau la cheville. »

Vous êtes mis de côté. Comment vivez-vous cette situation ?

« C'est presque comme le FC Nantes, ma situation n'est pas claire. À chaque fois que je demande des explications, l'un me dit que c'est l'autre, l'autre me dit que c'est l'autre... C'est la faute de personne (sourire). Je continue à être mis de côté et le club continue de descendre. »

Où est le malaise ?

« Je ne sais pas. Lors de ma première discussion avec le coach, il m'a dit que c'était le président qui me faisait des crasses. Deux jours après, il a déclaré aux joueurs : « Jean-Jacques a fait deux bons matches mais je ne compte pas sur lui. » Aujourd'hui, je crois que les joueurs ont peur de faire de bons matches car ils ont peur de finir comme moi (rires)... »

Finalement, le problème n'est pas sur le terrain...

« Aujourd'hui, on est 38. On amène des joueurs qui sont moins bons que ceux qui sont déjà là. Soit il y a un directeur sportif, soit il n'y en a pas... À son arrivée, le coach nous a dit qu'il allait nous apprendre à jouer au football. À l'époque, on était à trois points du troisième, aujourd'hui, on est à trois points de la descente. (ironique) J'attends donc d'apprendre à jouer au foot. »

Que vous font payer les dirigeants ?

« Je ne sais pas. J'ai beaucoup discuté avec le président. Ce n'est pas sa décision. Quand ils ont voulu me faire partir cet hiver, Favard (le conseiller du président Kita) a dit que je partirais libre. Mon agent m'a dit de me méfier car ces « mecs » n'ont pas de paroles d'honneur (sic). La preuve, deux jours après, le président m'a dit qu'il n'avait jamais dit à Favard que je partirais libre... Lequel maintient toujours le contraire. Bref, l'un dit oui, l'autre non. Il y en a un qui prend la décision et le patron n'est jamais au courant. Tout ce que je demande, c'est qu'on me laisse jouer au foot comme je dois le faire. »

Est-ce les pires moments que vous ayez à vivre ici ?

« Les à-côtés, ça ne m'intéresse pas. Je suis sûr de pouvoir apporter quelque chose. Maintenant, c'est le coach qui décide. Un jour, on devait se voir, il n'était pas là. Son adjoint me dit alors de m'entraîner avec la CFA. Je le recroise, il me lance : « Je n'ai jamais dit ça, mon adjoint a mal compris... » Puis de m'expliquer qu'il a choisi, à tort ou à raison, des joueurs. Là, à tort ou à raison, le FCN continue de couler. C'est son choix. »

Toutes ces histoires, à la longue, n'est-ce pas fatigant ?

« C'est usant. Mais je suis là pour jouer. J'ai l'impression d'avoir fait cinq équipes différentes en cinq saisons. Étant blessé, je ne peux pas les encourager avant un match. Les blessés ne sont pas autorisés à entrer dans le vestiaire. Encore une autre façon de voir le foot... Je ne vais pas dire que j'en ai marre mais, tout ce que je veux, c'est déjà de revenir. Après, je peux avoir toute la motivation du monde, ce n'est pas moi qui fais l'équipe... »

Comment voyez-vous la suite ? Êtes-vous optimiste ou non ?

« Il faut l'être. Il faut que les « mecs » se remettent au travail. Ils savent ce que je pense. Pour réussir, il faut être dans de bonnes conditions. Avant Arles, on m 'a demandé de me mettre en chambre avec un coéquipier, or, elles étaient toutes occupées. Quand on veut te casser ou t'enfoncer, on cherche des choses qui n'ont rien à voir avec le foot. C'est peut-être une autre façon de faire le foot ou de gérer ses intérêts... »

Tous ces problèmes rejaillissent forcément sur le terrain...

« C'est sûr. Mes partenaires veulent tous que je retrouve le terrain. »

Avez-vous l'impression que les dirigeants veulent vous faire craquer ?

« Non, je ne craque jamais (sourire). Si c'est ce qu'ils veulent, ils ne l'auront pas. Je ne lâche pas. »

Vous êtes toujours candidat pour jouer en équipe fanion...

« En deux mois, je suis passé de capitaine à joueur indésirable. Il doit y avoir un problème quelque part... »

Justement, vous ne parvenez pas à l'identifier...

« Chacun se renvoie la balle. Je suis au milieu. J'attends toujours des explications. Pour éclaircir ma situation et savoir pourquoi on fait venir des joueurs tandis que ceux qui doivent partir sont toujours là. Après, on se plaint qu'il y a trop de joueurs. C'est la faute à qui ? »

Êtes-vous prêt à résilier votre contrat s'il le faut ?

« Oui, pour ça, ils savent ce qu'ils ont à faire (sous-entendu, payer). Si on m'interdit de terrain, pour diverses raisons, ce n'est pas une question de niveau... Tout le monde le sait. Il doit y avoir un problème quelque part. Après, si on veut faire jouer des moins bons, pour avoir des résultats, c'est bien (soupirs)... Comme je l'ai déjà dit, il faut arrêter de bluffer ! Car, pour prendre une image avec le poker, les adversaires arrivent toujours avec une bonne main, dès le flop, ils touchent le full. Et, nous, on continue à bluffer en permanence. On est morts ! Ça ne passe pas... »

Jean-Yves Queignec, Presse-Océan