[Après-Match] Saint-Etienne - FC Nantes

Football : Au vert, les Nantais s'arrêtent !

À Geoffroy-Guichard, les Nantais n'ont fait illusion que quelques minutes. Le temps pour Ivan Klasnic, à la réception d'un coup franc de Da Rocha, d'inscrire de la tête l'unique but nantais. Même à l'extérieur, les Canaris ne gagnent plus. Leur première défaite depuis le 16 novembre ne souffre d'aucune contestation.

SAINT-ETIENNE. (De l'un de nos envoyés spéciaux). Homme de la terre, Élie Baup s'est délecté des mots de l'ancien métallo de Glasgow, Sir Alex Ferguson, dans une interview accordée samedi à notre confrère L'Équipe Magazine. L'entraîneur de Manchester United évoquait notamment ses causeries d'avant match. Le successeur de Michel Der Zakarian a plus spécialement retenu une phrase qu'il a d'ailleurs griffonnée sur un bout de papier afin de la lire à ses joueurs avant de pénétrer sur la pelouse de Geoffroy-Guichard. Un message lourd de sens. « Les mineurs de fond savaient d'instinct que le type à côté d'eux est leur meilleur ami, car en cas de coup dur, il serait le seul à pouvoir lui sauver la vie. Et bien, les gars, sur un terrain, c'est la même chose. »

Encore un but dans le premier quart d'heure

Le coach nantais n'attendait pas que ses onze joueurs en saisissent toute la portée, seulement qu'une minorité s'en inspire. Malheureusement pour le FCN, la solidarité a une nouvelle fois fait défaut. Rien, ni personne, n'obligeait par exemple Guillaume Moullec à se précipiter pour contrôler de la poitrine un centre de Dabo à la 11'. Manque de communication avec son gardien de but, Jérôme Alonzo, par ailleurs irréprochable, grossière erreur technique, toujours est-il que le défenseur breton a rajouté la main au poitrail et de manière visible. Sanction immédiate : penalty. Le Brésilien Ilan n'avait qu'à transformer la sentence (1-1). Au passage, les Canaris ont encaissé leur dixième but dans le premier quart d'heure, un record dans le genre. Surtout ils n'auront mené que six petites minutes au tableau d'affichage. Trop peu pour semer le doute dans la tête des Stéphanois d'Alain Perrin, envoyé purger son premier match de suspension en tribune.

D'une belle tête décroisée, Ivan Klasnic avait en effet donné l'avantage aux Nantais suite à un coup franc chirurgical de Frédéric Da Rocha. Le FCN avait pris le match par le bon bout avec un Bagayoko précieux et courageux sur le flanc gauche, un De Freitas (préféré à Djordjevic) utile à la conservation et à la distribution et un bloc d'ensemble bien compact pour obliger les Verts à sauter le milieu de terrain.

Nantes abandonne le ballon

Seulement pour avoir oublié les conseils de l'Écossais Jack Stein, ancêtre de Ferguson, et surtout pour retomber bien vite dans leurs travers, les coéquipiers de Frédéric Da Rocha ont perdu le fil de la rencontre. Le milieu de terrain a abandonné la place, à l'image de N'Daw. Pour ne rien arranger, le FCN s'est offert une deuxième grosse bévue défensive, Poulard oubliant de monter au contact d'Ilan. Le Brésilien n'en demandait pas temps pour nettoyer la lucarne d'Alonzo (2-1, 30').

Sur l'ensemble de la rencontre, la défaite nantaise ne souffre d'aucune contestation. La balance des occasions penche nettement en faveur des Verts entre le tir de Payet sur lequel Alonzo s'est parfaitement couché (31') ou la frappe dans le petit filet de Matsui (46'). Gomis aurait même pu se réconcilier avec Geoffroy-Guichard s'il n'avait pas dévissé sa reprise sur un service en or de Matuidi (62'). Miralas, lui, butait sur Alonzo (85').

Ce petit but qui empêche les Stéphanois de passer devant Nantes au classement (16e). Bien sûr, les Canaris auraient pu profiter de la peur de gagner affichée par les Verts dans le dernier quart d'heure. Sur un corner de De Freitas, la tête de Poulard (80') a heurté la transversale. Presque anecdotique. Cette première défaite à l'extérieur depuis le 16 novembre pose en effet des questions plus sérieuses.

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Football : Alonzo et De Freitas surnagent dans le Chaudron

Très remuant, De Freitas n'a pas ménagé ses efforts. Jouant entre les lignes, il s'est montré aussi à l'aise à la récupération que dans l'animation du jeu nantais. Le gardien nantais a réalisé plusieurs arrêts déterminants. Le milieu de terrain a surnagé dans l'entrejeu. Mais leurs coéquipiers n'étaient pas au diapason.

ALONZO (6 sur 10). Geoffroy-Guichard est aussi son jardin. Il y a passé quatre saisons et ramassé deux ballons dans sa cage sans que sa responsabilité ne soit engagée. Décisif à plusieurs reprises et déterminant sur une frappe de Payet (31'), il a maintenu le navire à flots, sans parvenir à éviter le naufrage.

MOULLEC (3,5). Une faute grossière (main dans la surface) a plombé son match qu'il avait plutôt bien entamé. Matsui et Payet ont alterné les visites dans son couloir et il s'est montré plutôt accueillant. Son séjour dans le Chaudron aurait pu tourner au bouillon, le Brestois expédiant au fond des filets un centre de Machado, un but logiquement refusé pour un hors-jeu de Gomis (33'). Il s'est en revanche retrouvé à point nommé pour contrer Ilan (78').

PIERRE (5). Le défenseur haïtien a remporté la majorité de ses duels. Malheureusement pour lui, le milieu de terrain n'a jamais résolu le problème Ilan. Il a vu défiler les vagues vertes qu'il a endiguées avec une certaine assurance. Averti, il sera suspendu pour le déplacement à Marseille.

POULARD (4). Il avait parfaitement lu les trajectoires stéphanoises, anticipé à bon escient et surtout contenu Gomis, au jeu prévisible. Une prestation globalement convaincante... jusqu'à la 31e minute où il a défendu sur les talons face à Ilan, laissant le Brésilien avancer balle au pied et ajuster Alonzo d'un maître-tir. La seule faute de goût, mais préjudiciable au final, malgré une superbe tête sur la barre qui aurait mérité meilleur sort (80').

GUILLON (4,5). Son duel avec son ancien coéquipier nantais Dimitri Payet a tourné à l'avantage du Réunionnais, même s'il a plutôt livré une copie propre. Offensivement, il n'a quasiment rien apporté en première période. Plus entreprenant après le repos, il a tenté sa chance (56')

ABDOUN (4). Il n'a guère pesé offensivement, a souvent effectué les mauvais choix et n'a pas pesé face à Varrault, pourtant bien fébrile. Il s'est en revanche acquitté de ses tâches défensives, avec application. Remplacé par DJORDJEVIC (71'), qui a offert plus de solutions au porteur du ballon sans se montrer dangereux.

DA ROCHA (4,5). Préposé aux coups de pied arrêtés, il a parfaitement ciselé un coup franc pour le crâne de Klasnic. Il s'est ensuite efforcé de colmater les brèches, mais n'a pas eu son influence habituelle sur la construction. Un match au courage, mais il a souffert dans l'entrejeu, à l'image de ses compères.

N'DAW (4). Un jaillissement sans retenue après vingt secondes pour marquer son territoire et puis, plus grand chose. Une partition monocorde pour le roc de Rufisque, qui a pris davantage d'initiatives après le repos. Il a ratissé moins de ballons qu'à l'accoutumée. Plus actif sur les phases offensives après le repos.

BAGAYOKO (4,5). Pour son retour après six semaines de suspension, le Malien était positionné sur le couloir gauche. Il a logiquement manqué de rythme, ne parvenant que rarement à passer en un contre un. Il n'a que trop rarement pesé, même s'il a permis au bloc nantais d'évoluer plus haut.

DE FREITAS (6,5). Placé en soutien de Klasnic, il s'est retrouvé dans tous les bons coups. Très actif à la récupération, inspiré à l'orientation, il a produit un match plein, ne rechignant à empêcher la défense verte à relancer, à couper les trajectoires. L'une des rares satisfactions. Remplacé par DOSSEVI (90+3)

KLASNIC (5,5). Une superbe tête décroisée, son cinquième but de la saison, pour commencer une soirée au cours de laquelle il a montré davantage d'implication. Mais, s'il n'a pas eu d'autre ballon véritablement exploitable, il n'a pas non plus perturbé la défense forézienne. Du Klasnic en somme. Remplacé par BABOVIC (87e).

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