[Après-Match] FC Nantes - AS Nancy

En vue en première mi-temps, tous les Canaris, ou presque, ont singulièrement baissé de pied à partir de l'heure de jeu. Avec, toutefois, une mention spéciale au duo Bagayoko - Da Rocha.

Alonzo (5)

Il a effectué son premier véritable arrêt à la 67e, sur un corner rentrant de Gavanon.

Avant de s'incliner sur un superbe coup de tête signé Hadji puis de repousser un beau coup franc de Bérenguer à la 83e.

La sale soirée par excellence.

Moullec (5)

Auteur de deux bons centres en première période, l'ex-Lorientais, jamais pris en défaut, a failli marquer suite à un coup franc de N'Daw. Moins bien en fin de rencontre.

Pierre (4)

Sobre, l'Haïtien a commis une seule erreur : se faire devancer par Hadji de la tête, pour l'unique but de la partie.

Dommage.

Poulard (5)

Pour son premier match de la saison, en championnat, l'ancien Brestois, qui stoppa deux ou trois raids lorrains, a rendu une copie propre. Il mérite de rejouer au Havre. Tant pis pour Gravgaard !

Averti.

Mareval (5)

S'il a apporté son écot lors des 45 premières minutes (avec néanmoins du déchet en fin d'action), combinant bien avec Capoue ou Bagayoko, on l'a moins vu par la suite.

Il ne serre pas d'assez près Bérenguer, auteur du centre décisif. Sorti sur crampe.

Remplacé par Guillon. Averti.

Faty (3)

Positionné sur le côté droit (on se demande bien pourquoi !), il n'a pas été à son avantage. Avec un peu plus de réussite, il aurait néanmoins pu marquer à la 25e, sa reprise étant malheureusement contrée d'extrême justesse.

N'Daw (5)

Buteur à Nice il y a tout juste une semaine, le Franco-Sénégalais, toujours sur coup franc lointain, a été à deux doigts de récidiver. Bracigliano le privant in extremis de ce bonheur. Généreux dans l'effort, il s'est toutefois éteint au fil des minutes.

Da Rocha (6)

Dans un rôle axial de râtisseur-relayeur, le capitaine du vaisseau jaune et vert, alors au four et au moulin, s'en est très bien tiré en première période. Lui aussi a nettement baissé de pied par la suite.

Capoue (5)

Très à son avantage avant la pause (le faible Helder a bien noté son numéro...), avec notamment deux ou trois bons centres (dont un non repris à une dizaine de mètres du but nancéein), il a lui aussi connu une baisse de régime dans le second acte.

Remplacé par Babovic.

Bagayoko (6)

Forte tête, le Malien n'a pas été verni.

Il a ainsi touché du bois juste avant la pause sur corner. Moment où il a pesé sur la défense.

Aurait dû tenter sa chance, au lieu de servir Klasnic, en tout début de seconde mi-temps.

Klasnic (5)

C'est mieux mais ce n'est pas encore ça.

À l'image de cette frappe en pivot qui passa de peu à côté (8e). Une chose est sûre : le Croate, dont le jeu est souvent fait de remises, est plus à l'aise lorsqu'il a quelqu'un près de lui, en l'occurrence Bagayoko. Qu'il décala bien à la 43e.

Il s'est battu, tentant même sa chance du droit à l'heure de jeu. Remplacé par Bekamenga.

Presse-Océan

Ligue 1 : Mamadou Bagayoko a beaucoup tenté et échoué

En soutien d'Ivan Klasnic, l'attaquant nantais a harcelé la défense lorraine. Sans réussite au final. Malheureux et maladroit.

Alonzo (5,5) : Nouveau scénario cauchemardesque pour le dernier rempart. Réduit au chômage technique en première période, il n'a effectué sa première intervention qu'à la 29e minute en s'emparant d'un ballon sur le crâne de Zerka... signalé hors-jeu. Plus sollicité lors du deuxième acte, il a repoussé des tentatives de Gavanon ou de Bérenguer avant de céder sur un coup de tête somptueux de Youssouf Hadji (75e) sans que sa responsabilité ne soit engagée.

Moullec (4,5) : plus tranchant défensivement et plus impliqué offensivement en première période qu'à Nice, le Brestois a délivré un nombre appréciable de centres bien ajustés, comme ceux à destination de Bagayoko (15e, 34e) qui auraient pu (dû) se solder par des passes décisives. Il a baissé de pied en seconde mi-temps, ratant le cadre sur un renvoi de Bracigliano (56e).

Pierre (5,5) : guère sollicité en première période, il s'est contenté de ratisser les rares ballons qui traînaient dans sa zone. Bien sûr, une ou deux erreurs de relance sont venues ternir son bilan, mais il a longtemps mis la doublette Zerka-Hadji sous l'éteignoir, jaillissant à bon escient comme sur cette tentative de Zerka (15e) avant que Youssouf Hadji, lancé, ne surgisse dans sa zone pour crucifier les Nantais (74e). Frustrant.

Poulard (5,5) : sa dernière apparition sous le maillot nantais remontait au 11 octobre, une confrontation amicale face aux Girondins de Bordeaux. L'ex Manceau a fait dans un registre qui le caractérise : la sobriété. Il s'en est bien tiré, coupant les trajectoires et s'efforçant de relancer proprement.

Maréval (5) : L'apathie nancéienne lui a offert des boulevards et donné des ailes en première mi-temps. Le défenseur latéral est souvent venu pour apporter le surnombre et a multiplié les allers-retours sur le flanc gauche, où sont nées la plupart des initiatives nantaises. Moins saignant après le repos, il a laissé Bérenguer ajuster la mire pour Hadji. Remplacé par Guillon (75e).

N'Daw (6) : Le milieu nantais ne s'est pas contenté de jouer la lessiveuse dans l'entrejeu. À son rôle de vigie et de récupérateur, il a ajouté une touche offensive à sa partition, dans son style, en percussion, même s'il n'a pas toujours effectué les bons choix dans ses transmissions. Il aurait pu offrir le premier but à Ivan Klasnic (8e) et a encore failli débloquer le compteur sur un coup-franc puissant des 25 mètres (56e).

Da Rocha (5,5) : précieux dans son rôle de chef d'orchestre, il a impulsé les offensives nantaises et coupé les lignes lorraines avec justesse avant de faiblir progressivement après la pause. Et surtout après le but de Nancy, après lequel les Nantais ne se sont pas embarrassés de la construction.

Faty (4) : Effacé dans une zone surpeuplée, le milieu nantais a livré une copie anonyme. Défensivement, il n'a pas eu le rendement escompté, même s'il a connu peu de déchets dans ses transmissions. Offensivement, il n'a jamais trouvé les décalages et a manqué de promptitude sur un centre de Capoue au point de penalty (23e).

Capoue (5) : titularisé pour la deuxième fois consécutive, il a retrouvé ses automatismes avec Rémi Maréval, la construction empruntant souvent la voie de gauche. Souvent improductif en un contre un, il a surtout gêné la défense lorraine par sa vivacité. Helder a mis une mi-temps avant de trouver la clé. Remplacé par Babovic (83e).

Bagayoko (6) : impliqué sur la plupart des occasions nantaises, il vendange un caviar de Moullec (15e) après avoir infiltré la charnière lorraine. Généreux, il ne s'est pas économisé sur le front de l'attaque mais a manqué de réussite (tête sur le poteau, 34e) et de réalisme (tir non cadré, 42e). Bref, il a beaucoup donné sans être récompensé. Mais on demande aussi à un attaquant de marquer...

Klasnic (5) : On l'a senti concerné, disponible et impliqué. Une première en quelque sorte, son match le plus abouti, même si cela reste bien insuffisant, notamment en raison d'une mobilité déficiente et d'une lenteur préjudiciable. Il aurait pu débloquer son compteur sur un enchaînement contrôle-frappe (8e), à l'affût sur un service de N'Daw. Plus altruiste, il a aussi offert une balle de but à Bagayoko (42e). Remplacé par Bekamenga (74e).

Ouest-France

Poulard : « Je m'étais fait une raison »

Gravgaard blessé, l'ancien Manceau a été titularisé dimanche face à Nancy pour la première fois de la saison. Il a montré qu'on pouvait compter sur lui. Malgré tout, il est amer.

Jusqu'à dimanche, vous n'aviez pas joué une seule minute. Comment avez-vous abordé votre premier match en Ligue 1 depuis mai 2006 (avec Le Mans, battu... 8-1 à Lyon) ?

« Je savais que je n'avais pas le droit à l'erreur. Pourtant, je n'ai pas abordé la rencontre comme ça : je me disais que j'avais tout à gagner. »

Et vous vous êtes trouvé comment ?

« Je me suis senti assez bien, même si physiquement j'avais peur d'avoir des trous. Finalement, ça ne s'est pas mal passé. J'avais beaucoup d'envie. »

Pas trop de pression ?

« Comme avant chaque match. Il ne fallait pas que j'en rajoute, c'est tout. »

Aviez-vous, ces derniers temps, parlé avec Élie Baup ?

« Non. Avec les dirigeants non plus. Mais je comprends qu'un entraîneur ne justifie pas ses choix. »

On ne vous a donc jamais dit qu'on ne voulait plus de vous ?

« Jamais en tête à tête. Mais c'est vrai, ce que je lisais ou ce que je pouvais entendre à droite ou à gauche me faisait comprendre que ce ne serait pas plus mal si je partais. »

Pourquoi, alors, être resté ?

« J'ai vécu une belle aventure l'année dernière. Je voulais la continuer. Et puis, une saison, c'est très long... En outre, je voulais savoir si je pouvais avoir ma chance. Ou pas. Je ne voulais pas partir sans avoir essayé. »

Maintenant que vous avez « essayé », un départ au mercato est-il envisageable ?

« Je sais ce que je pense. C'est clair dans ma tête. Mais pour l'instant, je préfère ne pas en parler. On verra. Dans ma carrière, je n'ai pas été habitué à ne pas jouer du tout. Là, c'est une situation très difficile à vivre. Je ne souhaite pas continuer six mois de plus. »

Comment avez-vous vécu cette mise à l'écart ?

« J'ai trinqué. Quand ça se passe bien, que l'équipe tourne, il n'y a qu'à s'incliner. À la limite, le mieux est d'aller voir ailleurs.

« Le problème, c'est que je m'attendais à avoir ma chance un peu plus tôt, parce que ça ne fonctionnait pas spécialement comme prévu. Mais c'est comme ça. Je ne veux pas revenir là-dessus. Je mets ça dans un coin de ma tête. j'avoue que depuis trois semaines, j'avais pris du recul. Je m'étais fait une raison. J'étais devenu presque fataliste.

« En tout cas, si je suis amené à rejouer, j'irai de l'avant. »

Vous êtes un exemple pour les autres « écartés » ?

« C'est surtout Guillaume Moullec qui a montré l'exemple. Moi, avec mon seul petit match, j'espère seulement donner de l'espoir à ceux qui ne jouent pas ou peu mais qui mériteraient de jouer. »

Comment ça se passe entre vous ?

« Même si je suis quelqu'un qui intériorise beaucoup (c'est ma famille qui en subit les conséquences), je discute pas mal avec Nico (Goussé) et quelques autres.

« Je ne suis ni entraîneur ni dirigeant, mais quelqu'un comme Nico, on le voit tous les jours à l'entraînement, il plante but sur but. En réserve il est irréprochable dans sa mentalité, sa combativité. Tant mieux pour Laurent Guyot, il va aider la réserve à monter. Peut-être pourrait-il être utile en L1 ? »

Vous avez évoqué votre famille. Comment a-t-elle réagi à votre premier match ?

« Ma femme était très heureuse. Ma fille (elle a 4 ans), aussi. À quelqu'un, au téléphone, elle a dit : « Allez au stade, même si papa ne joue pas. » Par habitude... »

On sent en tout cas que tout ce qui s'est passé a laissé des traces...

« Je ne pourrais pas dire tout ce que je pense. En fait, je n'avais jamais été confronté à une telle situation. Ça m'a fait prendre du recul et prendre conscience de certaines pratiques d'un milieu où il n'y a pas de reconnaissance. Mais bon, le mieux, pour l'instant, est de laisser les problèmes personnels de côté. Seul compte le FCN. Et son maintien. »

Le FC Nantes, un club qui représente beaucoup pour vous...

« Jouer au FC Nantes a toujours été un rêve.

« C'est aussi pour cela que je suis resté : jouer en L1 sous ce maillot.

« Je veux aider le club à s'en sortir. »

Êtes-vous toujours heureux d'être footballeur ?

« Quand je fais mon métier, quand je suis sur le terrain. »

Presse Océan