AS Nancy-Lorraine

NANCY : Bérenguer, l'atypique

Pascal Bérenguer est un footballeur atypique. Quand ses coéquipiers vont à reculons travailler leur forme physique, lui assure prendre son pied. Son passé d'athlète y est sûrement pour quelque chose.

Avec son ami Biancalani, Pascal Bérenguer est doté d'une sacrée réputation à Nancy. En effet, rares sont les footballeurs qui ne traînent pas les pieds en venant à l'entraînement. Encore plus rares sont ceux qui assurent aimer les séances physiques. Bérenguer fait donc partie de cette espèce en voie de disparition. Et il l'assume ! « On n'est pas beaucoup comme ça, explique-t-il à Football365. C'est comme ça, on en a besoin. On a une vie rêvée mais cela ne dure pas longtemps. Alors il faut en profiter. Franchement, on ne va pas à la mine. » Les expériences du passé lui ont aussi permis de relativiser, notamment celle de son ex-coéquipier Emmanuel Duchemin : « Il a dû stopper sa carrière à cause d'une blessure et des fois, quand on fait des séances physiques, que c'est dur et qu'il fait moins dix, je pense à lui. »

Se dépenser, Bérenguer adore ça. Son passé d'athlète y est sûrement pour quelque chose. Jeune, le Nancéen a pratiqué le saut en hauteur, le décathlon et le javelot, discipline dans laquelle il fût parmi les meilleurs Français en Minimes. « Au niveau des mes qualités d'endurance, cela m'a beaucoup apporté. Au niveau mental aussi parce que c'est un sport individuel et qu'on ne peut s'en prendre qu'à soi même quand on fait une erreur ou quand on rate un saut. Si je n'avais pas réussi dans le foot, j'aurais peut-être fait du javelot. » Alors que le monde du football ne cesse de décrier les calendriers surchargés, Pascal Bérenguer, lui, va même jusqu'à prôner la répétition des matchs : « Il y a eu des hauts et des bas mais quand on a commencé à jouer tous les trois jours avec la Coupe d'Europe, je me sentais mieux parce qu'il faut que j'enchaîne les matchs pour être au top. »

La Premier League puis des meetings ?

Fort de ces aptitudes physiques, Bérenguer avoue qu'il rêve de rejoindre un championnat comme l'Angleterre. « Je parle couramment italien mais je suis vraiment plus attiré par la Premier League, notamment pour l'ambiance. J'ai deux collègues qui sont partis là-bas, Fortuné et Puygrenier, qui ne me font que des compliments sur ce championnat. Cela donne envie de connaître un peu autre chose. Mais bon, je n'en suis pas là. Je suis encore sous contrat avec Nancy. » Car pour lui, la suite, c'est d'abord l'ASNL. Et il sait très bien que le maintien ne sera pas une affaire facile à gérer. Alors pas question de tirer de plans sur la comète pour le moment. « S'il y a des opportunités, je tendrais l'oreille, avoue-t-il, parce que je pense avoir atteint un âge où je commence à être bien, je suis dans l'âge phare du footballeur. Comme tout joueur, j'ai des rêves et des ambitions. »

Et son ambition ne s'arrêtera pas à la fin de sa carrière de footballeur professionnel. Véritable mordu, il ne compte pas arrêter le sport de si tôt. « Pourquoi pas même aller jouer en amateur chez moi à Corte qui évolue en CFA 2, avance-t-il. Mon père a bien joué en DH jusqu'à 45 ans. » A moins qu'il ne décide de se tourner vers ses premiers amours : « Parfois, quand je rentre, je fais des petites séances de javelot avec mon entraîneur de l'époque. Alors pourquoi ne pas reprendre en vétéran et faire quelques petits meetings. En tout cas, je ne me vois pas arrêter le sport du jour au lendemain. Le sport, pour moi, c'est comme une drogue. » A Nancy ou ailleurs, sur un terrain de foot ou sur une piste d'athlé, on n'est vraiment pas près d'arrêter Pascal Bérenguer…