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Le grand déballage autour d'Hatem Ben Arfa

Invité dimanche de "Stade 2", le sélectionneur Laurent Blanc disait vouloir "essayer de rendre l'entourage des joueurs meilleur" pour empêcher la dérive d'un milieu guidé par les intérêts financiers. En ouvrant Le Parisien ce matin, le patron des Bleus pourra se dire, un, qu'il avait bien raison, deux, qu'il lui reste du boulot.

Dans les colonnes du Parisien s'étalent les conflits dans le cercle des proches d'Hatem Ben Arfa. Dans une interview au quotidien, le père du joueur marseillais s'en prend vivement au conseiller du joueur, Michel Ouazine, qualifié de "gourou" : "Il a presque lavé le cerveau de mon fils. (...) Hatem est comme dans une secte et il faut le sortir des griffes de ce type."

Kamel Ben Arfa reproche à Ouazine de vivre aux crochets de son fils : "Il vit chez [Hatem] à Marseille. Il vit avec l'argent de mon fils. (...) Tout ce qui l'intéresse c'est de vivre sur le dos d'Hatem, et de se faire le plus d'argent possible." Il l'accuse aussi de nuire à la carrière du jeune international, parti au bras de fer avec les dirigeants de l'OM pour obtenir un bon de sortie : "C'est lui qui lui a conseillé de dire du mal de Didier Deschamps et qui lui a fait croire que ce serait super facile de lui trouver un nouveau club. A force de le remonter contre tout le monde, il pète les plombs."

"LE PÈRE D'HATEM NE COMPREND RIEN À LA SITUATION !"

Ouazine répond et se défend de ces accusations : "Je ne cherche ni la gloire ni l'argent. Seuls l'avenir et la carrière d'Hatem m'importent." Et d'attaquer à son tour : "Le père m'a menacé et a menacé Hatem ces derniers temps. C'est une question d'argent et de rétrocommissions... Le père d'Hatem ne comprend rien à la situation !" Ambiance...

Ouazine a peut-être été le premier à déceler en Ben Arfa un prodige. Voisin de la famille Ben Arfa, ancien journaliste spécialisé, c'est lui qui a aiguillé le gamin vers Clairefontaine, lui qui a su faire monter les enchères quand les agents se pressaient autour du jeune joueur. Pour finalement l'orienter vers l'OL, où Ben Arfa arrive à l'âge de 15 ans. Il a tout juste 17 ans quand il dispute son premier match de Ligue 1. Suivront quatre années chez les champions de France, où le joueur confirme son talent autant que sa réputation de garçon ingérable. Et c'est en claquant la porte qu'il quitte le club en 2008, direction Marseille.

Voyant l'entêtement du joueur, le président de l'OM semble désormais consentir à son départ. Faut-il encore que les offres affluent. Dassier l'espère et se dit même prêt à faire des efforts. "Même si je dois faire un sacrifice [financier], contraire aux intérêts du club, il n'y aura pas d'obstacle financier au départ de Hatem." "Je ferai tout pour qu'il continue à jouer au foot", assure encore le président de l'OM : "C'est un garçon de talent, mal conseillé, qui a dérapé." On y revient toujours.

Le Monde