Réactions Transferts du FCNA

Le recrutement du FC Nantes est quasiment bouclé. Six nouveaux joueurs ont intégré l'effectif des Canaris. Michel Der Zakarian évoque les caractéristiques de ces recrues et ce qu'il attend d'eux.

Dans un marché des transferts très frileux, comme souvent après une compétition internationale, le FC Nantes a su tirer son épingle du jeu. Six nouveaux joueurs se sont déjà engagés pour la maison Jaune, en attendant le septième et normalement dernier, en la présence de Guirane N'Daw, qui devrait signer dans les heures à venir.

Michel Der Zakarian peut donc profiter de ce recrutement bien avancé pour préparer au mieux son équipe. Il nous livre ses premières impressions sur cet arrivage néonantais.

• Jérôme Alonzo. (gardien, arrivé en provenance du Paris S.G.).En un mot. « Baraka ! » Ses points forts. « Jérôme, c'est avant tout une personnalité et un charisme. C'est un gardien de but très fort sur sa ligne et avec de très bons réflexes. Dans le jeu aérien aussi, il est assez à l'aise. » Ses points faibles. Pas de commentaire. J'attends de lui...« Je veux que Jérôme insuffle au groupe sa personnalité et son état d'esprit. C'est un gagneur, nous avons besoin de ça. »

• Ibrahim Tall, dit « Ibou ». (défenseur droit, arrivé en provenance de Sochaux). En un mot. « Travailleur » Ses points forts. « C'est un défenseur très robuste, très costaud. Je ne l'ai pas encore beaucoup vu jouer, mais ce sont les souvenirs que j'ai de lui lorsqu'il jouait à Sochaux. » Ses points faibles. « Il est un peu réservé ou timide. Je ne l'ai pas beaucoup entendu parler. Il va devoir participer un peu plus, se lâcher peut-être un peu aussi. » J'attends de lui...« C'est un défenseur très sérieux et on sait qu'avant d'attaquer, il faut savoir bien défendre. Il va bien fermer les espaces, surveiller la profondeur. »

• Michael Gravgaard. (défenseur central, arrivé en provenance du FC Copenhague). En un mot. « Personnalité ». Ses points forts. « Un physique énorme, un jeu de tête offensif et défensif très bon, une lecture de jeu, et cette mentalité qu'ont les joueurs nordiques : bosseur, rigoureux, travailleur... » Ses points faibles. Pas de points faibles évoqués pour l'international danois. Ce dernier n'est toutefois arrivé que la semaine passée, difficile de juger en si peu de temps. J'attends de lui...« Qu'il commande la défense et qu'il nous apporte toute son expérience. »

• Douglas Ferreira, dit « Douglão ». (défenseur central, arrivé en provenance de Rio Claro, Brésil). En un mot. « Athlétique ». Ses points forts. « C'est un gros bébé... Mais ça ne l'empêche pas d'être très véloce. Et puis il a un très bon jeu de tête. C'est un garçon très gentil, avec les qualités d'un joueur brésilien : la technique et l'anticipation. » Ses points faibles. « Il manque encore de repères tactiques et se laisse trop souvent aspirer vers l'avant. Mais il n'a que 22 ans, il faut lui laisser le temps. » J'attends de lui...« Je sais qu'il a du potentiel mais c'est à lui de me démontrer que je peux compter sur lui. »

• Jamel Abdoun. (Milieu offensif, arrivé en provenance de Sedan). En un mot. « Malinas. » Ses points forts. « C'est un joueur très vif, une fouine, capable d'éliminer et d'éviter les coups. » Ses points faibles. « Il faut qu'il augmente son volume de jeu, qu'il muscle un peu son football et qu'il soit plus présent dans l'impact et le travail défensif. » J'attends de lui...« qu'il nous apporte sa qualité technique, de dribble. Il va devoir distribuer de bons ballons devant, il en est capable. »

• Ivan Klasnic. Pas encore présent dans l'effectif (le Croate rejoindra ses partenaires le 20août), l'entraîneur nantais ne l'a pas encore vu à l'ouvrage. Il a toutefois pu l'observer dans le passé et se faire une première opinion. « C'est une pointure. Je l'ai vu quand il jouait au Werder de Brême, aux côtés de Klose, il formait un duo très complet. Il a un très bon pied gauche, un jeu de tête intéressant. C'est une très bonne recrue. »

Alonzo : "A ma place"

Nouvelle recrue du FC Nantes, Jérôme Alonzo ne cache pas son bonheur. Après sept années passées au PSG, l'ancienne doublure de Mickaël Landreau redouble d'efforts à l'entraînement pour accrocher une place de titulaire dans les buts nantais. En concurrence avec Tony Heurtebis, Alonzo vit les choses sereinement: "Je suis un homme de défis", affirme-t-il.

Jérôme, avant toute chose, comment vous sentez-vous à Nantes ? Vous êtes-vous bien adapté depuis votre arrivée ?
Je me sens complètement à ma place. Je suis arrivé sans faire de bruit, avec beaucoup d'humilité. J'ai la prétention de rien, si ce n'est d'apporter mon expérience. Je ne veux rien apprendre à personne. Je suis un homme de contacts, de défis et j'ai bien l'intention de relever ce challenge. Je me suis adapté d'autant plus facilement que j'ai été accueilli magnifiquement bien par mes coéquipiers, au même titre que tous les nouveaux. Je crois qu'on a été mis dans les meilleures conditions. Je suis ravi de mon intégration pour le moment et de tout ce qui m'entoure. Concernant la vie à Nantes, je n'en n'ai pas encore profité. On est parti à Albertville dix jours, ensuite j'ai commencé à aménager ma maison. On dort à l'hôtel, qui ne se situe pas dans le coeur de Nantes. Le tourisme, ce sera donc pour plus tard.

Vous avez disputé votre premier match sous les couleurs nantaises face à Marseille en disputant la seconde période. Vos impressions ?
C'est toujours un moment spécial dans une carrière de disputer son premier match, même amical, sous des nouvelles couleurs. Surtout quand on n'est pas un mercenaire, comme moi. J'ai tout de même passé sept ans à Paris. C'était un moment spécial. Contre Marseille en plus, il y avait une vraie symbolique. En plus, on a fait un bon match. J'ai passé 45 minutes de pur bonheur.

Votre entraîneur Michel Der Zakarian a été satisfait de votre prestation, en déclarant que vous avez bien géré les sorties aériennes, que vous étiez au point dans votre jeu au pied, tout en ajoutant que vous aviez eu la baraka sur une frappe sur le poteau. Des commentaires importants en cette période de préparation...
Vous savez, l'inverse n'aurait pas été décourageant. Si j'avais fait un match moyen, cela aurait été compréhensible au vu des séances physiques qu'on s'est tapées pendant deux semaines. Michel est suffisamment intelligent et expérimenté pour savoir qu'on ne juge pas un gardien sur 45 minutes. Il nous voit vivre au quotidien, lui, à l'inverse de vous tous qui jugez. Son choix ne se portera pas seulement sur les performances des matches amicaux, mais également sur la manière dont on vit et dont on fait vivre le groupe.

"Moi, j'ai besoin d'être heureux avec le mec avec qui je bosse"

Bien sûr, vous êtes en concurrence avec Tony Heurtebis, que vous appréciez et avec lequel vous aimez travailler. Comment voyez-vous la suite des choses dans cette course au poste de gardien titulaire ?
Pour commencer, je pense qu'il ne faut pas en faire tout un plat. C'est une situation qui n'est pas dramatique, personne n'est malade, personne n'est mourrant. Il y a deux gardiens d'une équipe de football qui vont se disputer une place pour jouer en Ligue 1. C'est une noble cause (rires). Il y aura un heureux et un déçu. Celui qui est heureux devra être très humble devant cette bonne nouvelle et celui qui est déçu devra s'accrocher pour que les choses changent. C'est une situation qu'on a vécue depuis quinze ans et l'histoire se répète... Les gens autour de nous sont bien plus circonspects et inquiets que nous deux.

Cette bonne entente et ces bonnes conditions de travail peuvent justement vous permettre de vous surpasser à l'entraînement...
Je me suis toujours bien entendu avec les gardiens avec qui je bossais. Les gens ont voulu lancer des rumeurs sur la nature de mes relations avec Mickaël Landreau, qui étaient tout sauf mauvaises. Moi, j'ai besoin d'être heureux avec le mec avec qui je bosse. Si c'est une tête de con, ça ne marche pas. Heureusement, j'ai eu la chance que ça ne m'arrive jamais. Pour moi, c'est la suite d'une carrière longue de quinze ans: OK, on est mis en concurrence, ça excite tout le monde, mais moi je bosse tous les jours et je ferme ma gueule. Après, c'est l'entraîneur qui fait son choix, ce n'est pas moi.

Vous avez insisté sur le fait que vous n'étiez pas là en pré-retraite. Avez-vous effectué des changements dans votre mode de préparation pour mettre toutes les chances de votre côté ?
Evidemment. Quand on est doublure au PSG derrière Mickaël Landreau et quand on sait que notre seule chance de jouer, c'est que le gardien se blesse -et Mickaël ne se blesse jamais-, la préparation est effectuée plus ou moins en dilettante. En tout cas, ce que je dis n'est pas loin d'être la vérité. Je suis un compétiteur dans l'âme et quand un compétiteur n'a plus de compétition, c'est plus délicat à gérer. Là, je bosse plus. On a beau dire quand on ne joue pas, qu'on se prépare comme si on allait jouer, c'est vrai dans les mots, un petit moins dans les faits.

"La nature de mes relations avec Le Guen n'est pas désastreuse, elle est inexistante"

Avez-vous définitivement tourné la page du PSG. Vous êtes parti du club le coeur lourd, en ayant une certaine rancoeur à l'égard de Paul Le Guen ?
(Hésitant. Euh, une rancoeur ? Oui et non... Je dirais plutôt que c'est un acte manqué. Moi, je prends toujours le problème comme si j'étais de l'autre côté du miroir. Si un jour je suis entraîneur et si j'ai un gardien dont je veux me séparer et qui a été un bon et loyal soldat pendant sept ans, je prends la peine de le convoquer dans le bureau et de lui dire: Voilà Jérôme, l'année prochaine je ne repars pas avec toi. Je suis très content de ce que tu as fait, tu as été un bon mec dans le groupe et ça n'a pas été facile pour toi. Moi, j'ai croisé Paul (Le Guen) un jour dans les vestiaires, il m'a serré la main et il est parti. Je trouve cette attitude mesquine. Ce n'est pas grave, je m'en fous car la nature de mes relations avec lui n'est pas désastreuse, elle est juste inexistante. Ça n'a donc aucune espèce d'importance. J'ai fait ce que j'avais à faire pour lui, il m'a fait jouer quatre matches en deux ans, j'estime avoir fait quatre bons matches. Aux séances d'entraînement quotidiennes, j'ai été irréprochable. J'ai été déçu qu'il ne prenne pas cinq minutes pour me dire les yeux dans les yeux qu'il voulait qu'on arrête là. J'étais triste et il me semble que c'est légitime.

On a l'impression que le facteur humain compte beaucoup pour vous dans les relations professionnelles...
Il est primordial. Et si un jour je suis entraîneur, l'aspect humain sera vraiment important. Moi, je ne peux pas être bon si humainement je ne sens pas une bonne atmosphère autour de moi. Je suis comme ça...

Pour revenir à Nantes, comment jugez-vous l'effectif et le recrutement effectué par les dirigeants ?
L'effectif était déjà de qualité avant les arrivées de Gravgaard et Klasnic, des joueurs qui apportent un plus. On peut avoir une vraie équipe compétitive pour jouer mieux que le maintien.

Des objectifs ont-il déjà été fixés ?
Non, les objectifs n'ont pas été fixés. Un objectif, c'est un grand mot... A chaque jour suffit sa peine, et l'objectif premier du FC Nantes, quoi qu'on en dise, c'est de stabiliser cet effectif et de repartir en L1 l'année prochaine. Evidemment, si on finit septième c'est mieux que quinzième.