[Topic Spécial] Actualité diverse du FCN

Avec seulement quatre points d'avance sur le 18e, le FC Nantes est au pied du mur. Une réaction rapide est attendue pour éviter de faire rimer fin de saison avec relégation.

Savez-vous où se situait Troyes l'an passé après la 26e journée ? Réponse : quinzième. Savez-vous combien l'Estac comptait alors de points. Réponse : 31. Cela ne vous rappelle rien ? Le FC Nantes, pardi ! Savez-vous où évoluent les Troyens actuellement ? En National. Inquiétant ? Forcément.

D'autant qu'à y regarder de plus près, la situation troyenne était, à douze journées du terme, plus enviable. Les futurs relégués disposaient de sept points d'avance sur le premier condamné (Nantes n'en a que quatre) et d'une différence de buts (de moins 3) à la limite de l'équilibre (les Canaris, deuxième moins bonne défense du championnat derrière Châteauroux, traînent un passif de sept réalisations qu'il sera difficile de combler).

« Aujourd'hui, il faut s'adapter à la situation, aller à l'essentiel, ne plus rêver et d'abord éviter ce cauchemar du National », assène Baptiste Gentili, dont la première expérience en tant qu'entraîneur numéro un a débouché sur une défaite, vendredi à Nîmes (2-1). « Quand j'étais à Nice, je faisais deux valises pour aller jouer à Nantes, une avec mes affaires, l'autre pour y mettre les buts. J'étais en admiration devant cette équipe. On est très loin de cela. Il faut déjà sauver cette saison. Et repartir d'un niveau presque zéro. »

Stéphane Darbion, lucide, ne dit pas autre chose : « C'est inquiétant et cela fait longtemps que ça l'est. On n'y arrive pas, tout simplement. Soyons clairs, nous sommes à la 15e place et à seulement quatre points du premier relégable. Il faut vraiment faire attention. Acceptons de regarder la réalité en face. Maintenant, il s'agit d'aller glaner des points pour le maintien. »

Les plus pessimistes pourraient même noircir encore un peu plus le tableau. Dans la charrette 2009 figurait également Amiens, qui, au même stade de la compétition, « paradait » à la 13e place avec 32 unités au compteur. « Il faut encore gagner quatre matches », estime Michael Gravgaard. Et atteindre donc les 43 points. Un total qui n'a pas permis l'an passé aux Amiénois de sauver leur tête.

À l'inverse, les adeptes du verre à moitié plein prôneront l'analyse suivante : sur les dix dernières saisons de Ligue 2, Troyes et Amiens constituent les seuls exemples de dégringolade aussi franche ayant conduit à la sanction finale.

Mieux, ceux qui croient au miracle citeront la remontée fantastique de Grenoble il y a deux ans (combiné à l'écroulement total de... Troyes, sept points en douze rencontres), qui, malgré ses neuf points de retard sur le troisième après 26 matches, avait accroché le dernier strapontin pour la montée juste derrière... Nantes. Détail qui a son importance : les Grenoblois avaient déjà à l'époque cumulé 41 points, dix de plus que les Nantais aujourd'hui.

Jurisprudence, contre-exemple ou vérité, le FC Nantes ne doit désormais se poser qu'une seule question : est-il capable de conserver son petit pécule, ses quatre maigres points d'avance sur le premier relégable ? Au vu de l'équilibre précaire de l'équipe, tant sur le plan psychologique que physique, les douze dernières journées pourraient s'apparenter aux Douze Travaux d'Hercule. En espérant qu'ils ne s'achèvent pas par une descente aux enfers.

Ouest-France