[Topic Spécial] Actualité diverse du FCN

Coupe de France. US Concarneau - FC Nantes (dimanche, 15h). Serge Le Dizet a entraîné les deux clubs. Selon lui, Concarneau a les moyens de battre Nantes.

Depuis votre départ pour Boulogne cet été, avez-vous suivi le début de saison de l'US Concarneau ?

J'ai vu qu'ils étaient leaders depuis le week-end dernier. L'arrivé de trois ou quatre joueurs a apporté une réelle valeur ajoutée à l'équipe. Je pense notamment à celle de Laurent Palut. Il y a une charnière centrale qui est très, très bonne.

Concarneau n'a encaissé que quatre buts en championnat...

Mathieu Viel et Laurent Palut, c'est solide. Je pensais à juste titre qu'il fallait renforcer l'axe de cette défense. On avait un bon gardien l'année dernière avec Greg Douard, mais Yvan Seznec doit apporter un peu plus de présence aujourd'hui.

Comment jugez-vous la situation du FC Nantes ?

Je ne connais plus grand monde à Nantes, il n'y a plus aucun joueur qui était présent dans l'équipe quand j'y étais. C'est un club qui, de saison en saison, s'affaiblit sportivement. Il y a un environnement très hostile, une grosse pression sur les joueurs, en permanence, et ça se traduit par beaucoup de difficulté sur le terrain. Malheureusement, je ne sais pas jusqu'où va aller cet affaiblissement... La montée en Ligue 1 reste possible, mais on voit qu'il y a de moins en moins de joueurs formés au club et de plus en plus de problèmes extra-sportifs.

La dernière fois que Nantes a fait un bon parcours en Coupe, c'était en 2006, lorsque vous étiez l'entraîneur...

Oui, nous avions perdu en demi-finale contre Paris. Mais ça fait plus de trois ans, c'est pour ça qu'on ne peut pas dire aujourd'hui que les Nantais ont l'expérience de la Coupe.

Et ils restent sur deux défaites en championnat...

Oui, je pense que le moment est propice pour Concarneau. Le potentiel est plus important à Nantes qu'à Concarneau, c'est clair, mais pour que ce potentiel s'exprime, il faut de la confiance. Et la confiance, aujourd'hui, elle est côté concarnois. Ils font un bon championnat, il y a un tirage hyper motivant pour eux, ils vont recevoir dans un stade plein à craquer, complètement acquis à leur cause. C'est vraiment le traquenard qui attend Nantes. Kérampéru, c'est un vrai petit stade de foot. La pelouse est grasse, ça va avantager l'équiper qui hiérarchiquement est inférieure. Il y a tous les ingrédients pour pouvoir espérer faire un exploit.

Vous attendez donc un match équilibré ?

Pour moi, le rapport de force est de 60-40. Il faut vraiment que les Nantais soient très forts mentalement et qu'ils ne laissent pas trop traîner le fait de tuer match, car le temps va jouer pour Concarneau. C'est vraiment le type de match où tout peut arriver. Que Nantes s'impose, ce ne serait pas une surprise mais pour moi, la plus grosse surprise serait que les Concarnois passent à côté de leur match.

Comment doivent-ils aborder cette rencontre ?

Il faut que qu'ils jouent le jeu à fond, qu'ils soient tous à cent pour cent, du début à la fin. Il faut éviter les erreurs, rester bien concentré, agressif, bien groupé et ne pas laisser Nantes jouer.

L'expérience acquise contre Lyon l'an passé, est-ce un plus ?

Aujourd'hui, on ne peut pas comparer Lyon et Nantes. C'étaient les 32es, on jouait à Guingamp... Mais pour les joueurs qui ont joué ce match, c'est toujours une expérience enrichissante dans l'approche d'une rencontre face à des professionnels. Notamment dans la préparation, l'avant-match.

Ouest-France

Comment avez-vous vécu la qualification pour le Mondial avec l'Algérie ?

Ce n'était que du bonheur. Je ne pensais pas qu'il y aurait autant de monde en Algérie. On a senti tout un pays derrière nous. Les incidents en Egypte ne nous ont pas empêchés de nous qualifier. Ils ont cassé notre bus au Caire... Mais je n'ai pas eu peur même si j'étais à côté d'une des vitres qui a été brisée. On savait qu'ils n'allaient pas nous faire de cadeau. C'était une petite guerre.

Votre périple en sélection a dû vous faire du bien moralement...

Oui, car c'est vrai qu'à Nantes, on est dans une situation délicate. Après, on est quatrièmes de Ligue 2 à un point du deuxième. Je ne vois pas pourquoi il y a tout ce cinéma autour de nous. On ne peut tout pas tout gagner non plus. Regardez les résultats de Bordeaux et Lyon... Vous, les médias, vous êtes trop exigeants avec nous. Il faut nous laisser travailler. On fera les comptes au mois de mai prochain. C'est à la fin du bal qu'on paie les musiciens, non ? En ce moment, tout le monde nous descend, nous tape dessus. Quand ça va bien, vous ne le dites pas. Si on ne monte pas en fin de saison, vous pourrez nous taper dessus !

Sur un plan personnel, comment avez-vous vécu les critiques (voir encadré) ?

Dès que je fais deux ou trois mauvais matchs, on dit que j'ai pris le melon, que je manque d'humilité. C'est faux !

Source : Barbafoot

A Nantes, les réunions s'enchaînent, les mauvais résultats aussi.

Toutes les semaines, l'entraîneur Gernot Rohr semble avoir trouvé les causes de la maladie, mais pas l'antidote. Dimanche après-midi, à Concarneau (3-0), en Coupe de France, l'élimination piteuse a démontré que le mal était très profond. Plus encore qu'on ne pouvait l'imaginer. Hier, une thérapie de groupe a été entreprise. « Nous nous sommes réunis ce matin [hier), a expliqué Rohr. J'ai l'impression qu'ils ont conscience de la situation. Ils savent que c'est à nous de nous en sortir, sans attendre l'aide de personne. » Des mots, toujours des maux. Au lendemain des matchs contre Laval (0-0) et Le Havre (4-0), en championnat, le groupe s'était déjà expliqué. A écouter Rohr à l'époque, la leçon était retenue...

Quelques jours plus tard, après la claque reçue à Guingamp (0-2), à la Beaujoire, c'est le président Kita en personne qui renfermait ses joueurs dans le vestiaire pour faire part de son mécontentement. « Je ne pouvais pas laisser passer cela, a-t-il déclaré, hier, à Ouest-France. J'ai poussé un coup de gueule ! » Sans doute pas assez fort au regard du manque d'envie et d'engagement de certains contre les Concarnois, dimanche. Dans le jeu, le FC Nantes peine depuis un mois. La ligne directrice, s'il y e a une, est confuse. Monsef Zerka nous a affirmé, hier, que le message de l'entraîneur passait parfaitement et qu'il fallait leur laisser du temps. En attendant, le président Kita, lui, est un homme pressé...

Ouest-France

Laminé (3-0) à Concarneau (CFA 2) en Coupe de France, le FC Nantes s'est efforcé de relativiser. Il est 4e de L2, faut pas l'oublier !

Quand il n'y a plus grand-chose, il reste toujours la com'. Au lendemain de son élimination, nette et sans bavure (3-0), en coupe de France, par un club de CFA 2, le FC Nantes n'a pas fait dans l'originalité. Il s'était donné une ligne, il s'y est tenu. Dans des styles différents, Pascal Praud et Gernot Rohr ont joué avec les mots autour de la phrase du jour : « il faut relativiser. »

L'exubérant directeur général a débarqué sur un tonitruant : « Ce n'est que du football ! Il n'y a pas mort d'homme ! » Un peu plus tard, Gernot Rohr, plus pincé, parlait « d'avoir du plaisir » dans le football, « ce n'est pas la guerre. On a la chance de faire ce métier, d'être en bonne santé, d'avoir des enfants, un club où il fait bon travailler, même si, en ce moment, c'est un peu tendu ». Un peu, oui. Mais, parlez d'une « mauvaise passe » si vous voulez, mais, « non, là, ce n'est pas la crise », certifie Moncef Zerka. « Une crise, c'est si on était dernier de L2. »

Or, le FC Nantes est quatrième. Gernot Rohr n'oublie pas de le rappeler, ce qu'on ne peut d'ailleurs lui reprocher. « On est à un point du deuxième. Donc, on est quand même dans une situation où tous les espoirs sont permis. » Vrai. Néanmoins, il est aussi légitime de s'inquiéter pour une équipe qui reste sur 5 matches sans avoir marqué le moindre but et en a pris 14 en 4 sorties, dont une amicale (5-0 contre Bordeaux). « L'équipe est dans le doute », convient le coach. « Le groupe est fragilisé », corroborre Praud.

Après la défaite 2-0 contre Guingamp, Waldemar Kita lui avait mis une soufflante dans le huis clos du vestiaire. Manifestement, ça n'a pas suffi. « C'était une réaction à chaud qui était positive, dit Rohr. Mais ce n'est pas ça qui va retourner une situation. C'est beaucoup plus complexe que ça. » Le successeur de Baup évoque, « des joueurs qui ne sont pas en forme, beaucoup trop à la fois », mais aussi un groupe mal boutiqué. « Sur 8 attaquants, il y a 8 attaquants centraux. » En revanche, à l'écouter, après quelques algarades entre les anciens et les modernes, le groupe aurait retrouvé ses esprits. Djamel Abdoun lui-même l'affirme, « on a un bon groupe, on a un bon coach ».

Tout n'est évidemment pas aussi rose. Pour autant, tout n'est pas encore noir non plus. « On a quand même la meilleure attaque du championnat, rappelle Gernot Rohr. Ce n'est pas venu par hasard. » Non, mais c'est aussi venu avec Klasnic et N'Diaye. Le premier a été prêté et le second n'entre plus dans le schéma de jeu. « Au début du championnat, constate Abdoun, on était cohérent. Là, il n'y a plus grand-chose. »

Si, il reste, le travail, la solidarité... Vous connaissez le poncifs du footballeur dans le doute. Et puis, il reste les entraînements à huis clos (toujours un signe de bonne santé ça, le huis clos !) et la com'. La com' de crise, ou de mauvaise passe, qui permet de dire presque tout et son contraire. « On est pas une équipe de coupes (NDLR : Nantes avait pris 4-0 à Troyes) en août en Coupe de la Ligue), ça, je le savais », dit ainsi Rohr. Bon, ben alors, oubliez ce faux bon mot du même Gernot : « On est éliminé des coupes, mais il nous reste 24 matches de coupe quand même ! »

Si vous projetez de venir à la Beaujoire vendredi, oubliez même les quatre dernières semaines, ce sera mieux.

Ouest-France