Tour de France 2009

PARIS — Deux coureurs espagnols, Inigo Landaluze et Ricardo Serrano, qui ne participent pas au Tour de France, ont été déclarés positifs à l'EPO Cera, a annoncé vendredi l'Union cycliste internationale (UCI).

Les deux coureurs ont été suspendus à titre provisoire "suite à la réception de rapports en provenance des laboratoires - accrédités par l'AMA (Agence mondiale antidopage) - de Lausanne et de Paris, indiquant des résultats d'analyse anormaux", a indiqué l'UCI.

Landaluze a été déclaré positif à deux reprises, le 7 juin pendant le Dauphiné, et le 16 juin, lors d'un contrôle hors compétition.

Serrano l'a été pour sa part le 13 juin pendant le Tour de Suisse.

"De la Cera a également été trouvée dans un échantillon de sang prélevé sur M. Serrano lors d'un contrôle pré-compétition, effectué avant tout dans le cadre du passeport biologique, avant le Tour d'Italie, le 7 mai 2009", a précisé l'UCI.

Les deux coureurs sont suspendus jusqu'à la décision de la Fédération espagnole, qui doit ouvrir une procédure disciplinaire à leur encontre.

"Les deux coureurs ont le droit de demander l'analyse de leur échantillon B et d'y assister", a ajouté l'UCI.

Landaluze, qui est âgé de 32 ans, court pour l'équipe basque Euskaltel. Son titre de gloire est d'avoir remporté le Critérium du Dauphiné Libéré 2005.

L'Espagnol avait été déclaré positif à la testostérone sur cette épreuve mais avait été acquitté par sa fédération à cause d'un vice de procédure lors de l'analyse faite par le Laboratoire national français de Châtenay-Malabry.

Le Tribunal arbitral du sport (TAS) avait rejeté la demande de sanction de l'UCI et l'Agence française antidopage (AFLD) avait également classé sans suite ce dossier.

Serrano (30 ans), professionnel depuis 2003, a rejoint cette saison la formation Fuji pour laquelle il a gagné la première étape du Tour de Romandie en mai dernier.

La Cera, une forme d'EPO recombinante, a été décelée pour la première fois par les laboratoires antidopage voici un an. L'Italien Riccardo Ricco avait ouvert la liste des sportifs convaincus de dopage à ce produit.

Hincapie et Astana rient jaune

Bruyneel : «Notre stratégie était de voir Hincapie avec le Maillot. On voulait laisser sept huit minutes à l'échappée.»

En résumant outrageusement, le Maillot Jaune qui reste sur les épaules de Nocentini, c'est un peu la défaite de la dictature face à la ''démocratie participative''. D'un côté, la volonté de fer de Columbia et d'Astana, qui règne presque sans partage sur ce Tour de France en trustant victoires d'étape et top 10 au classement général. De l'autre, la résistance d'une formation française à bout de souffle après une semaine en tête du peloton. D'ailleurs, en attendant la prise de pouvoir de ses leaders dans les Alpes, le manager d'Astana Johan Bruyneel avait déjà écrit le scénario de la 14e étape et fomenté la destitution du leader prétexte Nocentini : «Notre stratégie était de voir Hincapie avec le Maillot. On voulait laisser sept huit minutes à l'échappée.»

Vincent Lavenu : «A 45 km de la ligne, j'ai fait quelque chose de nouveau. Les coureurs ont pris la décision.»

«Notre équipe a assuré un tempo modéré pour lui offrir le maillot avec moins de deux minutes d'avance », complète Lance Armstrong qui tenait à récompenser son ancien lieutenant. Le peloton a alors laissé aux douze hommes de tête et à George Hincapie (à 5'25'' samedi matin) une avance d'environ huit minutes (8'50'' à 80 km de la ligne, 7'50'' à 70 km de l'arrivée). A ce moment, Rinaldo Nocentini était d'ailleurs prêt à abdiquer : «L'équipe avait déjà beaucoup travaillé. J'avais dit à mes équipiers : ''pour moi, ça va''». Son manager Vincent Lavenu n'a d'ailleurs pas voulu demander l'effort de trop à ses coureurs : «A 45 km de la ligne, j'ai fait quelque chose de nouveau, explique le patron d'AG2R. Les coureurs ont pris la décision : soit on laisse tomber le maillot et on vise la victoire d'étape avec Nicolas Roche à l'avant, soit on travaille pour Rinaldo. Les capitaines de route (Stéphane) Goubert et (Jose Luis) Arrieta, avec les jeunes coureurs, ont pris la décision. C'est le participatif. »

Les maillots blancs, bleus et marrons ont alors formé un train à l'avant pour rogner seconde après seconde l'avance des douze hommes de tête. L'initiative collective aurait sûrement échoué sans le soutien inattendu de Garmin dans les faubourgs de Besançon : «On n'a pas parlé avec eux, assure Nocentini. On a vu trois coureurs qui sont arrivés avec nous dans les quinze derniers kilomètres. » Faut-il voir dans la collaboration de la formation de Jonathan Vaughters une forme de revanche face à sa rivale américaine Columbia ? «Je ne veux pas évoquer les stratégies, mais ce que Garmin a fait, c'était des conneries », estime Bruyneel.

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