[Topic] Président Kita

Les deux bancs s'étaient déjà frités durant la rencontre où certains duels, il est vrai, furent limites pour une rencontre de préparation. Le retour aux vestiaires fut plus que tendu avec une altercation verbale assez musclée entre Jean-Louis Garcia et le président nantais, Waldemar Kita. Le technicien angevin a ensuite passé sa nervosité sur ses souffre-douleur préférés, les représentants de la presse, coupables à ses yeux et comme d'habitude, de ne relever que les côtés négatifs de la sortie de son équipe. Chez lui, les conférences d'après match, à chaud, sont souvent des modèles de mauvaise foi et d'agressivité rentrée, du genre « pas un mot ne doit dépasser ». Avec lui, le football, ou tout du moins le Sco, ne devrait pas se regarder. Car cela suscite évidemment des questions, des interrogations, des contradictions aussi. Pour lui, le football, ça s'écoute. Quand c'est lui qui parle, évidemment.

Ouest-France

FC Nantes. Le président nantais s'appuie sur sa complémentarité avec son fils Franck et une relation de confiance avec Gentili pour espérer une saison « tranquille ».

Que peut-on attendre du FC Nantes, cette saisonet qu'en espérez-vous ?

De la stabilité, de la constance et l'espoir de travailler dans la tranquillité ! On s'est préparé à une année de transition, avec un nouveau staff technique, de nouveaux joueurs, des jeunes... Mais, compte-tenu de nos moyens (un budget d'au moins 18 millions d'euros), c'est difficile de ne pas dire qu'on vise une place dans les 3 à 5 meilleures équipes du championnat.

Il semble y avoir plusde modestie, plus de mesure dans votre discours...

L'expérience a montré qu'il est difficile de tout maîtriser et que tout peut arriver. On peut être très haut, comme très bas. La saison passée en a apporté la preuve.

Sur un plan plus personnel, qu'avez-vous appris ou retiré des événements de la saison dernière ?

Même quand on croit faire les choses au mieux, ça ne se passe pas toujours comme on voudrait. Sur le plan humain, j'ai été déçu par certains en qui j'avais placé ma confiance, même si je suis le seul responsable. Avec la maladie, j'ai pris du recul par rapport à pas mal de choses.

« C'est Bapti qui décide »

La place de votre fils Franckà vos côtés et au sein du club en sont-ils la conséquence ?

Il y a entre lui et moi une complicité et une complémentarité qui n'existaient pas dans l'organisation précédente. Par ses compétences, sa capacité d'analyse et de réflexion, Franck s'est imposé comme mon bras exécutif. Avec lui, je sais que les affaires sont conduites comme il faut.

Et avec Baptiste Gentili, comment s'établit votre relation ?

Avec Bapti, on se dit tout. Il ne ment pas. Il peut se tromper, comme moi, mais la confiance est là et j'espère que ça va durer. En tout cas, on va tout faire pour que ça dure. J'ai toujours considéré qu'un président devait parler, discuter avec son entraîneur, donner son point de vue. Avec Bapti, c'est ce qui se passe. Mais sur le plan sportif, le décideur, c'est lui. Nous avons une relation d'honnêteté et de confiance. Il a la même relation avec mon fils Franck.

Que répondez-vous, alors, à ceux qui prédisent que Gentili ne passera pas l'automneou l'hiver ?

Qu'on cherche à le déstabiliser ! Il fait un super boulot, avec Anziani. Il nous a sauvés, la saison dernière. Il a instauré, dans le vestiaire et sur le terrain, un super état d'esprit. Ça, tout le monde peut le voir...

La reconquête par les résultats

C'est comme ça que le FC Nantes pourra reconquérir son public et ses supporters ?

Je me suis en tout cas préparé à l'hostilité de certains supporters. Je sais ce qui peut arriver, mais je n'ai pas le choix. Y-a-t-il un autre moyen de reconquête que les résultats ? On peut parler et parler, c'est en gagnant des matches, en ayant des résultats, que le public viendra. Mais on a aussi besoin du public pour avoir des résultats...

... Des résultats, bien sûr, mais avec la manière aussi...

Pour ça, on a recruté des joueurs qui jouent au football, des gens qui ont l'esprit du jeu, qui montrent un bon état d'esprit. Je pense en premier lieu à Bruno Cheyrou, mais je pourrais citer Benzerga, Vivian, Pereira...

Le recrutement est-il bouclé ?

Non ! On veut encore deux à trois renforts, mais ça dépendra des départs de joueurs et notamment ceux qui souhaitent être transférés.

Waldemar Kita réussira-t-il au FC Nantes ?

Réussir, c'est un mot que je n'aime pas trop ! Mon ambition, c'est de remettre le FC Nantes sur les rails, lui redonner la dynamique via son centre de formation. Celui-ci a été confié à d'anciens joueurs de la maison. J'ai donné à Samuel Fenillat les moyens qu'il m'a demandés, il y a sept mois. J'ai tenu ma parole. Concernant l'équipe première, il faut nous donner du temps. Le vestiaire est en train de revivre. La saison sera dure et ça peut basculer des deux côtés.

Et la vente du club ?

Le sujet n'est pas à l'ordre du jour. Je n'ai pas investi dans ce club pour le laisser tomber au milieu du gué...

Ouest-France