[Topic] Président Kita

FC Nantes. Après l'échec Sanchez, le président des Canaris a dérapé dans la presse. Ses propos vont encore compliquer sa recherche de l'entraîneur idoine.

Il est décidément in-cor-ri-gible ! Et ça va finir par lui coûter cher. Ce week-end, Waldemar Kita aurait pu encaisser l'échec de ses négociations avec Daniel Sanchez, dans la discrétion. Certes, l'entraîneur de Tours était devenu sa priorité, et les issues de secours, désormais, ne sont pas légion. Mais, puisqu'il lui faut absolument en trouver une, justement, il avait plutôt intérêt à faire profil bas et à se remettre au travail, sans attirer l'attention sur lui. En clair, sans laisser à deviner ce qui avait pu dissuader Sanchez de venir.

Car si l'ancien adjoint d'Elie Baup à Bordeaux et à Saint-Etienne a préféré décliner la proposition nantaise, c'est bien par crainte de ne pouvoir exercer sa fonction d'entraîneur dans les conditions de sérénité requises. Avant de faire connaître sa réponse, il a sondé, consulté, interrogé et est manifestement arrivé à la conclusion qu'il ne lui serait pas possible de travailler avec Waldemar Kita. Bien sûr, il s'est gardé de faire connaître ouvertement ces réticences. C'était plutôt élégant, et cela préservait les chances du président nantais de, pourquoi pas, convaincre un confrère aussi réfléchi que lui. Car WK, depuis quelque temps, s'était appliqué à tordre le cou à cette image interventionniste qui lui collait au blazer. « La saison dernière, je veux bien admettre que je me mêlais de ces questions-là (NDLR : sportives), avait-il confié dans Ouest-France. Depuis son arrivée, Elie Baup a toute autorité. Je n'interviens en rien. »

Mais voilà, les bonnes résolutions ont explosé sous le coup de la déception d'un nouvel échec ou de la pression du temps, car la reprise de l'entraînement, c'est dans trois semaines. À notre confrère L'Équipe, il a, entre autres dérapages, fait cette confession : « Cette saison, si j'avais mis plus souvent le nez dans l'équipe, nous ne serions pas descendus. » Après ça, allez donc chasser l'entraîneur soucieux de construire sans craindre l'ingérence au mieux et le limogeage au pire, à la moindre série de mauvais résultats.

Pas évident, même si Pascal Praud tente de désamorcer en parlant « d'une note d'humour ». En attendant Kita commence à traîner un paquet de refus (Jean-Pierre Papin, Guy Lacombe, Henri Michel, Alain Perrin et maintenant Daniel Sanchez) comme autant de boulets. Et Baup a laissé entendre qu'il aurait finalement mieux fait d'écouter les voix qui lui conseillaient de ne pas y aller, en août dernier. Bref, dans le milieu, sans débourser un euro, l'ex président du Lausanne Sports s'est assuré une belle campagne de pub. D'autant que, tant qu'à faire, il s'est aussi mis à dos Alain Le Roch en négligeant quelques précautions diplomatiques dans ses travaux d'approches de Christian Gourcuff, piste dont il ne parviendrait pas à faire le deuil. D'après 20 minutes, le président Lorientais serait désormais Kita-incompatible : « S'il essaie de m'appeler, je ne lui répondrai même pas ! »

Dans ces conditions, trouver un successeur enthousiasmant à Baup va bientôt tenir de la gageure. A fortiori si Waldemar Kita continue à laisser passer les occasions de se taire.

Ouest-France