[Après-Match] OGC Nice - FC Nantes

Le traditionnel 4-1-4-1 « baupien »

Néanmoins, les Canaris qui abordaient le match dans leur maintenant traditionnel 4-1-4-1 « baupien » avec Bagayoko à la place de Klasnic, suspendu pour le match, dans le rôle de l'attaquant esseulé, battaient en brèche les pronostics d'avant match pour ouvrir le score, dès la 8ème minute, sur leur première occasion. Un magnifique coup-franc de N'Daw frappé des 30 mètre à ras de terre qui venait tromper Letizi, un peu lent à partir sur le coup (0-1, 8ème). Et le FCN n'en restait pas là puisque un peu plus de 5 minutes plus tard, profitant de la désorganisation niçoise suite au premier but, le capitaine nantais Da Rocha tentait un tir qui était contré par Apam. Dans la foulée, il parvenait à récupérer le cuir et pouvait défier en face à face Letizi à l'angle des cinq mètres cinquante. Malheureusement, la balle de 2-0 était parfaitement sortie par un Letizi qui venait de faire basculer le match.

Bamogo relance Nice

C'est en effet peu de temps après cette énorme occasion nantaise que Hellebuyck, sur coup de pied arrêté accordé par l'arbitre à la suite d'une énième faute nantaise, déposait la balle sur la tête de Bamogo au niveau du point de pénalty. L’attaquant niçois, totalement seul, n'avait plus qu'à loger la balle hors de portée d'un Alonzo pétrifié sur sa ligne (1-1, 20ème). Le portier nantais doit encore se demander comment il est possible qu'un adversaire soit laissé aussi libre dans sa propre surface de réparation ! La suite de la première mi-temps est une succession d'occasions de la part de deux équipes qui se projettent vers l'avant très rapidement dès que le ballon est récupéré. L'impression d'ensemble est néanmoins favorable aux Aiglons qui prennent peu à peu l'emprise sur le match, notamment grâce au virevoltant Mouloungui sur son aile gauche qui fait passer une très mauvaise soirée à Moullec. Le FCN résiste tant bien que mal en multipliant les mauvais gestes et c'est logiquement que trois joueurs nantais se retrouvent avertis à la pause dont N'Daw, le buteur, qui sera automatiquement suspendu pour le match, ô combien important, face au Havre.

Alonzo retarde l'échéance

La seconde mi-temps redémarre pied au plancher pour des Niçois visiblement désireux de forcer le destin et qui se créent une kyrielle d'occasions coup sur coup durant les vingt premières minutes de ce second acte. Il faut un bon Alonzo et une certaine maladresse des locaux dans le dernier geste pour que l'addition ne se corse rapidement pour un FCN au bord de la rupture. La révolte nantaise vient de Bagayoko qui se démène comme un beau diable aux avant-postes et qui parvient à éliminer Apam dans la surface de réparation. Ce dernier semble pousser l'avant-centre nantais qui en rajoute pour s'écrouler dans la surface de réparation (69ème). Monsieur Auriac, l'arbitre du match, ne bronche pas, peut-être influence par la détestable impression laissée par les Canaris depuis le début du match, aussi bien au niveau de l'agressivité, que de la contestation arbitrale. Quoiqu'il en soit, le FCN vient de laisser passer sa chance.

Mouloungui logiquement

Les deux entraîneurs commencent à procéder à des changements pour compenser l'usure des organismes, soumis à un rythme relativement élevé depuis le début du match. C'est ainsi que Ben Saada remplace Modeste côté niçois, tandis que Dossevi remplace Bekamenga, côté nantais. Ces changements vont profiter aux seuls Aiglons puisque le nouvel entrant, Ben Saada, réussit un numéro de haute voltige dans le rond central avant de lancer parfaitement Mouloungui dans la profondeur. L'homme du match côté niçois, parti à la limite du hors jeu, n'a plus qu'à fixer Alonzo et l'ajuster d'un plat du pied imparable (2-1, 80ème). Le match est définitivement plié et ce ne sont pas les entrées tardives de Keserü et Djordjevic qui y changeront quoi que ce soit.

Le FCN renie tous ses principes

Le FCN a une nouvelle fois perdu à l'extérieur en toute logique. Si le contenu du match peut paraître encourageant au regard des occasions que les Nantais se sont procurés, il serait malvenu de se leurrer. L'OGC Nice n'a pas livré une très grande prestation ce soir et surtout le FC Nantes peut dire merci à monsieur Auriac pour sa relative mansuétude ne serait-ce qu'en première période. Les Canaris ont terminé la première mi-temps avec dix-sept fautes au compteur contre six pour les Aiglons… Le monde à l'envers ! Si le FCN n'est plus maintenant reconnu dans le monde de la Ligue 1 pour son jeu à la nantaise, il peut se vanter d'être une des équipes les plus physiques, agressives et « méchantes » du championnat, avec le plus grand nombre de cartons jaunes récoltés jusqu'à présent. Que du bonheur pour les amoureux du beau jeu ! Pas sur que ce soit un gage de réussite pour obtenir le maintien, seul objectif raisonnable désormais pour une Maison Jaune qui renie un à un tous ses principes fondateurs.

FCNhisto

Le jeu et les joueurs. Le Malien, qui a retrouvé sa position préférentielle, a pesé sur la défense azuréenne. L'option s'impose comme une évidence.

ALONZO (5) : Le match frustrant par excellence. Hors de cause sur les deux réalisations niçoises, le portier a pour ainsi dire été réduit au chômage technique en deuxième mi-temps. Lors du premier acte, excepté un tir de Mouloungui repoussé des deux poings, le dernier rempart n'a pas eu davantage l'occasion de se signaler. Rageant.

MOULLEC (4) : Sale soirée pour le Breton. Les vifs attaquants azuréens se sont évertués à passer sur son côté. Mouloungui l'a travaillé au corps et a insisté dans son dos. Il n'a pu colmater les brèches et n'a que trop peu apporté son écot aux offensives nantaises, par prudence, mais aussi par impuissance. Sur sa seule incursion, son centre parfait aurait mérité meilleur sort (54e).

PIERRE (5,5) : Au Ray, la défense nantaise avait cruellement besoin d'un patron. Après avoir essayé le nouveau blazer du FC Nantes vendredi, le défenseur haïtien a endossé le costume de taulier. Sûr et tranchant dans ses interventions, le défenseur axial a livré une copie propre, sans fioriture. Il a couvert l'axe pour deux. Ça n'a pas suffi.

GRAVGAARD (2) : Le joueur demande désormais la présence d'un traducteur pour répondre aux sollicitations médiatiques. Hier, c'est davantage d'un interprète dont il aurait dû s'attacher les services. Pour juger les trajectoires et les courses des attaquants niçois, ou les relances nantaises. Passif sur l'égalisation niçoise, il permet à Bamogo d'ajuster Alonzo de la tête. Mystifié par Ben Saada sur le 2e but niçois, il n'a pu empêcher Mouloungui de conclure, malgré un retour désespéré... Bad game. Il y avait pourtant des solutions alternatives sur le banc.

MAREVAL (5) : Solide au poste, il a mis vingt bonnes minutes avant d'appuyer les offensives nantaises. Les artilleurs niçois n'ont pas pilonné son côté, préférant appuyer sur le couloir opposé. Intéressant lorsqu'il a apporté le surnombre, son match est plombé par son oubli de la 80e. Jouant le hors-jeu, il a laissé Mouloungui filer au but. Dommage.

N'DAW (5,5) : Le milieu de terrain s'est rapidement illustré en ouvrant le score d'un maître coup franc. Averti pour une faute sur Modeste, le Sénégalais sera suspendu pour le déplacement au Havre. Il a nettoyé sa zone mais a baissé de pied en seconde période, préoccupé à la préservation de son but, comme sur cette occasion niçoise de la 53e où il jaillit à point nommé pour enlever de la tête un ballon brûlant que convoitait Bamogo.

DA ROCHA (6,5) : Dans tous les bons coups nantais, comme d'habitude... À son débit, la balle de break qu'il vendange à la 14e minute en perdant son face-à-face avec Letizi. C'est peu, mais rageant, la physionomie du match aurait pu basculer à ce moment. Mais il a joué juste, s'est illustré en parfait relayeur et a obtenu des coups francs intéressants, à l'expérience. Remplacé par DJORDJEVIC (89e), qui n'a pas eu le temps de s'illustrer.

FATY (4) : Certes, il se retrouvait dans une zone qui pesait lourd en vécu Ligue 1. Avec Hellebuyck, Echouafni et Faé, le milieu niçois est un mélange de vice et d'expérience. Mais il n'a que trop rarement imposé son physique. Techniquement, il n'a pas survolé les débats et n'a guère alimenté les intentions offensives nantaises. Une déception.

BEKAMENGA (2,5) : Techniquement fruste, il n'a jamais réussi à passer son vis-à-vis et a encore fait preuve d'un déchet technique rédhibitoire à ce niveau. Mais, à défaut de créer les décalages et d'éclairer le jeu nantais, il aurait pu au moins s'acquitter des tâches défensives. Au lieu de cela, il a laissé des boulevards aussi larges que la Promenade des Anglais. Il a fait le pied de grue dans son couloir. Remplacé par DOSSEVI (79e), qui n'a pas eu l'occasion de s'illustrer.

CAPOUE (5) : Il commet la faute sur Bamogo qui amène le coup franc à l'origine de l'égalisation niçoise. Pour le reste, et pour son retour après deux mois d'absence, il a tenté d'apporter sa vitesse et d'insuffler du dynamisme, sans trop de réussite. Ses permutations avec Christian Bekamenga n'ont pas perturbé la défense azuréenne. Suppléé par KESERÜ (83e), qui n'a pas eu de ballon exploitable.

BAGAYOKO (7) : Un travail de sape qui aurait mérité meilleur sort. On devinait que le FC Nantes n'était pas victime du syndrome « Klasnic dépendance. » On a la certitude que le Malien est indispensable dans ce registre d'attaquant axial, à la condition d'évoluer à ce niveau. Une activité inlassable, qui lui a permis de faire remonter le bloc nantais. Il provoque la faute qui amène le but de N'Daw, offre la balle du break à Da Rocha. Apam et Kanté ont parfois été au bord de la rupture et il aurait pu bénéficier d'un penalty après avoir été ceinturé dans la surface (69e). Ses soutiens n'étaient pas au diapason.

Ouest-France