Les équipes de jeunes

L'aventure des U 19 du FCN n'ira pas jusqu'au stade de France

Le magnifique parcours des 19 ans du FCN en Gambardella a pris fin, hier après-midi, à Aurillac. Le bourreau des Canaris s'appelle le FC Sochaux Montbéliard. Les hommes de Samuel Fenillat ont explosé 4-1 en demi-finale. Finalistes la saison dernière, les jeunes nantais ne verront pas le Stade de France cette année. « C'est une très grosse déception, avoue le défenseur central François Campo. De s'arrêter comme ça aux portes du Stade de France, ça fait mal… Surtout qu'il y avait la place de passer ! »

A 2-1, en seconde période, Loïc Nego manque un face-à-face avec le gardien adverse. « C'est le tournant du match car derrière on prend un penalty….», regrette Mathieu Bideau, le responsable de la cellule recrutement jeunes au club.
Collectivement très forte les tours précédents, la machine nantaise s'est toutefois déréglée hier. La faute notamment à « des erreurs individuelles à des moments clés du match », selon le coach nantais Samuel Fenillat. Le FC Nantes a aussi payé son manque de maturité et son insuffisance sur le plan athlétique. « Dans la formation de Sochaux alignée, six joueurs évoluent tout le temps en CFA [seul Alhadhur joue en CFA 2 du côté nantais], explique Bideau. En terme de puissance, ils nous étaient largement supérieurs. »

L'élimination en Gambardella actée, les 19 ans du FCN vont devoir se concentrer sur un nouvel objectif : le titre de champion de France de la catégorie. Nantes est actuellement leader de son groupe avec trois points d'avance sur Bordeaux et un match en moins (à cinq journées de la fin). La voie vers les demi-finales est totalement libre. « Le championnat, c'est peut-être moins médiatisé que la Gambardella, mais c'est plus révélateur », conclut Bideau.

Source : Barbafoot

Pierre Bocquier, le bon élève

Malgré sa petite taille, le milieu nantais est un élément important de l'équipe des U19.

Il a beau tenter de gagner quelques centimètres avec un peu de gel dans les cheveux, Pierre Bocquier ne sera jamais un géant. Loin de là. Mais pour le gamin de l'UF Saint-Herblain, ce n'est pas une raison de faire des complexes. « J'ai d'autres atouts, je suis plus vif, j'essaie de faire parler mon intelligence de jeu. »

Le gamin, à vrai dire, a tout de l'archétype du joueur nantais. Goût de l'effort, de la combinaison, amour de la passe et altruisme surdéveloppé. « Ce n'est pas quelqu'un qui apporte beaucoup de percussion, mais il donne de l'équilibre à l'équipe, note Samuel Fenillat. Il cherche beaucoup les autres, il aime agir avec eux. »

Reste à se fixer à un poste. Ce gaucher, que ses camarades appellent parfois Lizarazu, a en effet dépanné l'an dernier comme arrière gauche. Une expérience qui lui a beaucoup appris. « J'ai beaucoup progressé défensivement. Le coach Moreau m'a montré de petits trucs, il me disait de ne pas laisser mon adversaire prendre de la vitesse, d'être intelligent dans mes déplacements. » Mais son avenir se situe plus sûrement au milieu. « Mon poste de prédilection, ce serait milieu gauche. Pour progresser, il faut que je me spécialise. »

La progression, une obsession chez le jeune garçon. « C'est quelqu'un d'attachant, mais c'est surtout quelqu'un qui sait fonctionner, on n'a pas besoin de lui répéter les choses, souligne Fenillat. Il est toujours à fond, à l'écoute, et il avance. » Jusqu'où ? « Mon père me répète souvent que j'ai de la chance d'être là. Je sais que je n'ai pas un très gros talent, je n'ai pas cette chance. Alors je me fixe des objectifs, je donne tout. Comme ça, si ça ne marche pas, je n'aurai pas de regrets. »

Ouest-France

La cote de Samuel Fenillat monte en flèche à la Jonelière, dopée par les performances des U 19, demi-finalistes de la Gambardella.

À 32 ans seulement, et après avoir mis prématurément un terme à sa brève carrière en raison d'une blessure, l'entraîneur des U 19 occupe une place de choix dans la hiérarchie des techniciens nantais. Ses joueurs sont leaders de leur championnat et disputeront ce dimanche la demi-finale de la coupe Gambardella face à Sochaux, une saison après avoir échoué en finale sous l'égide du tandem Guyot-Moreau. « Le résultat, c'est la conséquence » entend-on depuis des générations à la Jonelière. Après la grande lessive de l'intersaison (départs de Guyot, Moreau, Bazin, Chaumin...), il est considéré comme l'ultime technicien issu du sérail, malgré des divergences notoires avec ses prédécesseurs, dont il récolte néanmoins les fruits aujourd'hui. Reste que son travail est apprécié et salué. À telle enseigne qu'on lui prête une place de choix dans l'organigramme de la Jonelière la saison prochaine : le leadership de la formation nantaise - assuré aujourd'hui par Jacky Bonnevay sous contrat jusqu'en 2011 - avec une garde rapprochée composée notamment de Loïc Amisse, Stéphane Ziani. Ni plus, ni moins. « La fin de saison est tendue par rapport à ces infos sorties dans les journaux », déplore Samuel Fenillat. Les tensions pourraient rapidement s'apaiser.

La transition joueur-entraîneur

« En pro, j'ai disputé des bribes de match avec Raynald mais le plus souvent, je m'échauffais derrière le but. Je me souviens être resté 6 matches consécutifs sur le banc sans entrer lors de la saison 97-98. Parfois, je me demande si j'étais vraiment fait pour ça. J'interprétais tout. Il faut simplement se poser les bonnes questions et se dire que tout n'est pas logique. Je passais mes diplômes par précaution. J'étais blessé depuis deux saisons (ménisque). En 2000-2001, je pars à Créteil, je ne joue pas un match. Je reviens à Nantes. Je me posais des questions. Il me restait 6 mois de contrat en janvier 2002. Serge Le Dizet m'a proposé de le rejoindre sur le terrain, le doc Bryand m'y préparait mentalement depuis un moment et Jean-Claude Bauduin me voyait bien entraîner. »

Les débuts

« J'ai commencé par entraîner les 18 ans alors que j'en avais 22. Il y avait une certaine proximité. La première année, j'étais avec Serge (Le Dizet). L'équipe gagne la Gambardella. J'étais moins compétent. Le relationnel était trop fort. Au départ, on croit qu'en donnant beaucoup de consignes, les jeunes vont les appliquer, alors que c'est le contenu des entraînements qui est important. J'avais en tête les séances de Coco, Raynald et Loïc Amisse, des choses marquantes. Suaudeau était le plus instinctif, avec Raynald, tout était carré, pensé, préparé. Loïc Amisse, c'était la finesse dans la recherche, l'innovation. »

L'héritage

« Ça ne me déplaît pas que certains me considèrent comme le dernier des Mohicans. J'ai été bercé dans une façon de concevoir les entraînements et ça m'a marqué. Il n'y a rien d'utopique dans cette méthode. Elle a fonctionné. Quand on regarde certains clubs aujourd'hui comme Lorient, il y a une identité. Est-ce suffisant pour jouer le haut de tableau ? Les projets, ce sont les gens qui ont une philosophie de jeu. Le recrutement va de pair. Eric Mombaerts perçoit la formation comme on la concevait ici. J'aime bien la devise affichée au centre d'entraînement : « celui qui renonce à être meilleur cesse déjà d'être bon ». Une autre devise lue sur un abribus m'a interpellé : « ne soyez jamais, devenez sans cesse ». »

La cohabitation Guyot-Fenillat

« Au niveau du contenu, on recherchait la même chose, mais nous n'étions pas toujours d'accord sur le recrutement. Il y a eu des moments tendus, pas faciles, mais en dépit de ces divergences, je bénéficiais d'une totale liberté. »

Le revers de la médaille

« Ce que j'aime, c'est le terrain. Tout ce qu'il y a autour m'agace un peu. Notre parcours en Gambardella et notre réussite en championnat ne laissent pas indifférent. On est davantage sollicités par les médias et surtout les agents. C'est le cas en ce moment et ça m'agace. Les agents appellent de partout. Ce qui fait peur, c'est l'entourage. Je n'ai pas encore rencontré les gamins et leurs parents pour évoquer l'avenir que je reçois des textos d'agents. Il ne faut pas être borné non plus. C'est le foot qui veut ça, mais il faut être vigilant. »

Le quotidien

« Le foot, c'est 24 h sur 24. Je doute beaucoup. Je me pose des questions. Je ne vis pas toujours les choses, j'ai du mal à les savourer. En fait, quand tu entraînes, tu ne te poses jamais. Tu penses toujours à une séance, à un gamin. Tu vas voir des joueurs, les matches des adversaires. Il y a toujours des idées à prendre ailleurs. Ce n'est pas facile pour la famille. Je dois prendre davantage de recul, tendre vers une plus grande légèreté. Il y a une part d'aléatoire sur le terrain. »

Source : Barbafoot