Les équipes de jeunes

FC Nantes. Depuis le début de saison, un nombre croissant de supporters suivent l'équipe des moins de 19 ans, organisant même des déplacements.

« Les U19 à la Beaujoire ! » Le chant, un rien provocateur, est un des tubes de l'année à Marcel-Saupin. Car dimanche dernier, une fois encore, un groupe d'une cinquantaine de supporters nantais, majoritairement issus de la Brigade Loire a envahi l'enceinte historique du FCN. « En fin de saison dernière, on s'orientait vers un boycott de la Beaujoire pour manifester notre opposition à la direction, et on cherchait d'autres actions, explique Maelig, membre de la BL. On a décidé de suivre les équipes de jeunes. Entre-temps, les formateurs ont été virés et Bonnevay est arrivé. Il ne restait plus que Samuel Fenillat comme formateur historique. »

Début septembre, un premier déplacement est organisé. « Nous avons rempli un car pour Guingamp (1-0), pour la deuxième journée. On avait nos bâches, des drapeaux... À la fin du match, les joueurs sont venus spontanément nous remercier. Ça a été un moment très important. »

Des joueurs qui n'avaient pas vraiment vu le coup venir. « La première fois, on a vu un car en arrivant, on se demandait ce que c'était, et puis on les a vus avec leurs drapeaux, et ils ont commencé à chanter, se souvient le latéral Pierre Bocquier. Ça surprend, on n'a pas l'habitude. Quelque part, ça nous donne un petit plus. Ça nous aide un peu, notamment dans les matchs difficiles à l'extérieur, comme à Bordeaux, où nous sommes allés gagner. » Car le mouvement ne s'est pas arrêté à Guingamp. « Une fois par mois, on organise un car, et à chaque déplacement, il y a toujours entre deux et quatre voitures. À Bordeaux, on était même une soixantaine. Au départ, c'était une action symbolique, mais aujourd'hui, c'est surtout devenu un plaisir parce que l'équipe joue bien, et que les joueurs sont reconnaissants. Il y a eu un effet boule de neige dans le groupe. On a aussi des Magic Canaris qui viennent avec nous, et des indépendants. On continue à faire les déplacements en L2, mais on organise nos week-ends en fonction du match du dimanche. »

Il a tout de même fallu que ces supporters s'adaptent à un championnat dont les coutumes diffèrent sensiblement de celles du monde pro. « Les dirigeants bénévoles du club sont venus nous dire que les délégués étaient plus sévères à ce niveau. Il faut éviter de trop chambrer, sinon ça va dans le rapport... Du coup, on se focalise plus sur les encouragements. » Ce qui n'évite pas quelques chants hostiles à la direction de temps à autre, et quelque légers débordement, comme à Bordeaux.

Un événement pour le moment isolé. Mais dans l'ensemble, ces ultras version moins de 19 sont bien accueillis. Avec une certaine incrédulité quand même : « On a fait le déplacement à Ernée, en Gambardella, et le match a été annulé. Là-bas, les gens étaient très surpris, ils nous demandaient si on était venus de Nantes uniquement pour le match. »

Ils sont fous ces Nantais.

Ouest-France

Jules Iloki, suivez la flèche

Gambardella. Nantes - Le Mans, dimanche. Pour imiter la génération précédente, finaliste l'an passé, les Nantais pourront compter sur leur ailier supersonique.

Comme Thierry Henry, Jules Iloki vient des Ulis, et la pointe de vitesse est sa marque de fabrique. Mais la comparaison s'arrête là. Car le modèle de l'ailier canari s'appelle Franck Ribéry. « Il est tout le temps efficace. Même quand il revient de blessure, il se débrouille pour marquer ou faire une passe décisive. » Reste que le parcours du Nantais d'origine sénégalo-congolaise est pour le moment nettement moins tortueux que celui de son modèle. Débuts aux Ulis, à cinq ans, passage par Linas Montlhéry, et départ vers Nantes, à 14 ans. Jules avait le choix, il a préféré le FCN au PSG, à Lille ou à Rennes. « Ma mère est plutôt sévère au niveau de l'école, ça a compté. Et puis on a toujours plus de chance de réussir dans un club formateur. » Les débuts ne sont pas faciles, loin de sa famille. Mais très vite, Jules se trouve une bande de copains. Alex Wroblewski, Robin Lafarge, ou Mathieu Corbineau l'accompagnent depuis quatre ans. Forcément, ça crée des liens. « On est comme une famille. Sur le terrain, ça nous aide, on se comprend. » Une entente qu'il a fallu cultiver. Car Iloki a longtemps été un soliste. « Ici, on nous demande vraiment de jouer collectif, et mon poste est plus basé sur l'aspect individuel. Avec le temps, j'ai appris. Aujourd'hui, je suis plus passeur que buteur. » Un trait qu'il devra sans doute atténuer s'il veut passer l'étape au-dessus. Car les joueurs offensifs sont toujours jugés à l'aune de leurs statistiques. « Jules a un gros potentiel, il est puissant, rapide, technique, fort dans les petits espaces, apprécie Mathieu Bideau, qui l'a repéré avec Philippe Casagrande. C'est quelqu'un de très déterminé. Mais il doit progresser techniquement, et surtout se montrer décisif. » « C'est l'objectif, avoue le principal intéressé. Avant de venir à Nantes, je marquais beaucoup, et j'ai eu comme un blocage. Ça va un peu mieux depuis janvier, j'ai marqué un but et fait au moins une passe à chaque match. » Une progression qu'il faudra confirmer sur la durée. Mais le gamin des Ulis n'est pas du genre à se relâcher. « Il est toujours à fond, note son entraîneur, Samuel Fenillat. D'ailleurs, on aimerait parfois qu'il varie le rythme. Mais c'est quelqu'un qui fait les efforts, en match ou à l'entraînement, il ne calcule pas. C'est une des raisons qui fait qu'il avance. »

Le groupe nantais : Masson, Dupas - Braire, Carole, Bocquier, Djidji, Campo, Alhadhur - Veretout, Trebel, Wroblewski, Iloki, Négo, Dos Santos - Pasquier, Lee.

Dimanche, 15 h, au stade Marcel Saupin.

Ouest-France