Marseille coince encore
Battu à Lorient (2-1), l’OM perd de nouveaux points précieux dans la
course à l’Europe. De leur côté, les Merlus, qui ont mis fin à une
série de six matches sans victoire, se rapprochent du maintien.
Par Florian Egly Compte Rendu du matchAprès avoir cassé sa spirale négative face à Nice il y a deux
semaines (3-0), Marseille espérait que la trêve internationale ne lui
avait pas coupé les jambes alors qu’une victoire à Lorient lui
permettait de monter provisoirement sur le podium. En face, les Bretons
comptaient en revanche sur la venue de l’OM pour rompre avec une série
de six matches sans victoire, sans marquer le moindre but qui plus est,
soit un total de neuf heures !
Un long round d’observationPrivé de Ribéry, Rodriguez et Beye, Marseille évoluait avec une
charnière inédite Civelli-Cesar, Zubar prenant le couloir droit, alors
qu’Albert Emon maintenait sa confiance à Djibril Cissé, soutenu dans
l’axe par Nasri. Mais le début de match était plutôt à l’avantage des
Bretons qui, par leur pressing, gênaient la construction adverse. La
première occasion était ainsi à mettre à l’actif de Saïfi qui obligeait
Carrasso à repousser sa volée des deux poings (7e). Petit à petit, avec
un Nasri plus influent, l’OM commençait à mettre un peu plus le pied
sur la balle, avec deux frappes du nouvel international (13e, 25e) et
surtout un face-à-face perdu par Cissé (19e), contré par une belle
sortie de Riou, qui déviait de la tête sa tentative de lob. Cette
situation n’était pas forcément pour déplaire à des Lorientais qui
pouvaient jouir d’espaces plus importants en contre. Systématiquement
recherché par ses partenaires, Gignac adressait d’abord un bon centre à
Saïfi qui ne pouvait cadrer sa tête (30e) puis sollicitait Carrasso,
lequel s’interposait du genou juste avant la pause (42e). Ces maigres
occasions ne suffisaient pas à déflorer le tableau d’affichage entre
deux équipes qui se méfiaient l’une de l’autre et n’osaient pas
véritablement prendre de risques.
Les Merlus retrouvent les filetsAlbert Emon décidait alors de changer ses cartouches au retour des
vestiaires en lançant Olembe à la place de Cesar, Cana passant en
défense centrale. Mais c’est une première hésitation de l’arrière-garde
marseillaise qui offrait à Le Pen une bonne opportunité qu’il ne
pouvait convertir en but (47e). Une défense étrangement absente encore
sur un coup de pied arrêté de Le Pen où Saïfi, plus prompt que
Carrasso, était tout près d’ouvrir le score (52e). A force de jouer
avec le feu, les errements olympiens devaient finir par se faire payer.
Gignac, pas attaqué, avait tout le temps d’adresser un centre parfait
pour Saïfi, esseulé au milieu de deux défenseurs, et qui trompait
Carrasso d’une superbe tête plongeante (1-0, 60e). La fin de l’incurie
offensive des Merlus qui n’avaient plus marqué de but depuis 10 heures
de jeu en championnat !
Albert Emon lançait alors Pagis pour revenir au score mais c’est
une deuxième désillusion qui attendait les Phocéens. Sur un corner de
Gignac, Le Pen devançait Cissé au premier poteau pour ajouter une
deuxième unité au compteur breton (2-0, 74e). Marseille n’avait plus le
choix que de jouer l’offensive à tout-va et obtenait un penalty
transformé par Cissé (2-1, 79e) alors qu’on sentait poindre
l’énervement dans le camp marseillais. Relancé par ce but, l’OM se
jetait dans une fin de match complètement folle où Maoulida (86e) et
Pagis (88e) avaient la balle de l’égalisation au bout du pied et du
crâne mais ne pouvaient conclure. Battu pour la deuxième fois de la
saison par Lorient, Marseille repart de Bretagne avec un nouveau mal de
tête alors que les Merlus ont fait un grand pas vers le maintien.
Le jeu et les joueursAprès six matches sans victoire et sans but, Lorient a donc
retrouvé le chemin des filets, et par la même occasion le succès.
Auteur de deux passes décisives,
Gignac, le natif des
Bouches-du-Rhône, a encore une fois fait des misères à son club de
cœur, après avoir marqué au match aller (0-1). Très disponible,
l’attaquant lorientais a montré qu’il avait aussi une belle qualité de
centres, délivrant une offrande à
Saïfi, puis étant à l’origine du but de
Le Pen. Au milieu,
Ewolos’est détaché du lot par ses orientations et son gros travail à la
récupération. Excepté dans les dix dernières minutes où elle a subi le
rush des Marseillais, la défense a tenu le coup à l’image d’un
Marchal très présent sur Cissé et une nouvelle fois d’un
Riou très serein dans ses cages, du haut de ses 19 ans.
Côté marseillais, la seule satisfaction viendra du fait que le buteur se nomme
Cissé.
Mais de l’aveu même de l’attaquant olympien, cela ne suffira pas à
égayer le voyage du retour qui s’annonce très long pour une formation
qui est encore passée à côté de son rendez-vous. Les absences de Beye
et Rodriguez en défense se sont payées très cher avec un
Civelli en grande difficulté et un
Zubarpas très à l’aise dans son poste d’arrière droit. Les deux buts et la
plupart des actions dangereuses sont venus de son côté. Au milieu, on
attendait évidemment beaucoup de
Nasri après sa prestation en
Bleu. Si le meneur international a essayé de prendre le jeu à son
compte en première période, il s’est progressivement éteint. L’entrée
en jeu de
Pagis et
Maoulida, beaucoup plus percutants que
Valbuena et
Niang,
a permis d’apporter un peu d’étincelles en fin de match mais la
réussite a fui les deux entrants, qui ont eu chacun l’opportunité de
ramener un nul presque inespéré.