[Après-Match] FC Nantes - Grenoble Foot 38

Football : Des Canaris à la cervelle de moineau

FC Nantes. En infériorité numérique et bien que menant au score, les Canaris n'ont pas réussi à masquer leurs insuffisances à Reims. Le mental est défaillant.

Réduite à dix suite à l'expulsion de Papy Djilobodji, et bien que menant au score (1-0), l'équipe de Baptiste Gentili s'est infligée un handicap supplémentaire de l'aveu même de l'entraîneur. « Au niveau du raisonnement, on avait une équipe coupée en deux : ceux qui savent comment gérer cette situation et ceux qui pensaient qu'on pouvait se contenter de notre investissement pour préserver cet avantage, alors que je sentais venir le but rémois. » En d'autres termes, le FC Nantes dispose en théorie d'éléments susceptibles de l'alimenter en matière grise quand le courant fait défaut.

Or, personne, du banc aux cadres supposés, n'a influencé le cours du match, ni infléchi la tendance. De Matheus Vivian à Papa Malick Ba, en passant par Jean-Jacques Pierre ou Bruno Cheyrou, aucun baroudeur n'a rameuté les troupes ni initié l'opération commando, encore moins redéfini la stratégie idoine. Les Canaris se sont laissés endormir par l'ex lanterne rouge, sans donner l'impression de pouvoir s'extraire de la léthargie ambiante. « Durant les vingt-cinq premières minutes, on se sentait sereins, on avait le sentiment que rien ne pouvait nous arriver. L'expulsion nous fait mal, mais ce n'est pas une excuse. Reims a su profiter de nos faiblesses et de notre manque d'expérience », avance l'ex défenseur messin.

Le FC Nantes a étalé ses lacunes mentales au grand jour et manqué simultanément de discernement et de réflexion dans sa gestion du match après la sortie prématurée de Djilobodji. Les Canaris peuvent toujours discuter, polémiquer et contester la décision d'Abdelaloui Chaoui, l'argument est partiellement balayé par la résignation qui a progressivement contaminé les jaune et vert sur la pelouse d'Auguste Delaune.

« Certains courent, d'autres pas »

Car au-delà du sentiment d'injustice, le FC Nantes a surtout affiché une propension à subir les événements. Bruno Cheyrou a concédé qu'il n'avait « plus rien dans les cannes » au moment de frapper l'ultime coup-franc de la rencontre. Ni jus, donc, ni moelle surtout. Autant à Laval, toujours en infériorité numérique, ses partenaires avaient fait corps (0-0), autant l'absence de révolte a renvoyé les Canaris à leurs doutes. Manque de caractère ? « Peut-être » répond laconiquement Matheus Vivian avant de nuancer son propos. « Non, on n'a pas manqué de caractère, ni d'envie. Mais sur le plan tactique, on a mis beaucoup de temps à s'adapter. » Conscient d'avoir saboté les plans nantais, Papy Djilobodji a néanmoins cerné les déficiences chroniques. « J'ai laissé mes coéquipiers dans la m..., mais après, ils ont mal défendu. À dix, il faut qu'on coure partout. Là, il y en a qui courent, d'autres pas. » Après Metz et Reims, auxquels le FC Nantes n'a grappillé qu'un point, le triptyque s'achève vendredi par la réception de Grenoble, ultime représentant des condamnés potentiels. Il conviendra d'accélérer la foulée et de respecter une feuille de route clairement établie. Le cas échéant, après Planète Sauvage c'est l'Océarium du Croisic qui pourrait figurer sur le maillot nantais à Ajaccio.

Ouest-France

Les Canaris piétinent et leur capitaine se met au diapason. Bruno Cheyrou ne justifie pas encore son rôle de leader. Il assume.

Bruno Cheyrou, quel était l'objectif de la réunion qui s'est tenue hier matin dans le vestiaire nantais ?

C'était simplement un débriefing d'après-match. Après les défaites, il y a plus de choses à dire. Celle concédée à Reims nous plombe. Le coach a rappelé ses priorités. Le plus difficile en football, c'est de jouer ensemble, de créer un collectif. Après l'expulsion de Papy Djilobodji, on n'était plus dans les mêmes dispositions, on n'a pas conservé le même état d'esprit.

Un seul point récolté à Metz et Reims, le bilan est bien maigre alors que le succès face à Vannes avait fait naître quelques espoirs...

Il faut essayer de prendre du recul. Notre victoire contre Vannes était encourageante. C'était pas mal, mais pas parfait non plus. Il ne faut pas occulter les aspects négatifs. Ceci-dit, si on s'était imposé à Reims, on revenait à la 6e place, en position d'outsiders, ce qui correspond davantage à notre statut.

13e avec deux points d'avance sur le premier relégable, le FC Nantes est-il à sa place ?

Je ne pense pas. On a mal débuté. Le collectif n'est pas suffisamment fort, ce qui met en relief les défauts de chacun. Quand on n'est pas bon, on s'attarde plus sur le déchet technique du joueur, on remarque celui qui ne va pas prendre les ballons de la tête. L'inverse se produit quand ça fonctionne.

Les joueurs cadre, dont vous faites partie peinent à assumer leur statut. Pour quelles raisons ?

Je suis capitaine, je suis devant tout le monde. Si on doit tirer sur quelqu'un, c'est d'abord sur moi. J'assume mes responsabilités. Je suis le premier à devoir être meilleur et essayer de tirer l'équipe vers le haut. S'il suffisait de le dire, ce serait facile. Quand le collectif sera plus fort, les individualités seront meilleures. C'est un cercle vertueux et non vicieux. À Reims, on a attaqué le match comme il le fallait. Mais après l'expulsion, on n'a pas été à la hauteur mentalement. On a trop subi les choses, nous n'étions pas ensemble. En conservant nos deux lignes de quatre joueurs plus Djordjevic devant, dans l'absolu, on aurait dû mieux faire.

Le FC Nantes a déjà concédé trois défaites en sept journées. Êtes-vous inquiet ?

Non, mais il ne faudrait pas continuer à perdre, sinon, cela deviendra compliqué. Au club, certains ont connu des saisons difficiles et il y a des séquelles. Mais ce n'est pas parce qu'on a concédé ces trois défaites qu'on ne peut plus monter.


Papy Djilobodji, expulsé à Reims, a écopé d'un match de suspension ferme et d'un autre avec sursis. Bernard Ginès, préparateur physique du FCN, exclu contre Vannes, fin août, a quant à lui été sanctionné de deux matches avec sursis d’interdiction de banc de touche et de vestiaire d’arbitres.

Ouest-France

Baptiste Gentili semble vouloir redonner une chance au groupe piteusement battu à Reims.

La preuve : l'entraîneur nantais réintègre Stéphane Darbion (remis de sa blessure au pied) en lieu et place de Papy Djilobodji, suspendu automatiquement après son expulsion, lundi soir.

Pour l'occasion, on pourrait peut-être assister à la première titularisation de Serge Deblé, auteur d'une bonne entrée en Champagne.

Anniversaires

Ces derniers jours, Baptiste Gentili (53 ans), Philippe Anziani (49 ans) et Erwin Zelazny (19 ans) ont pris une année supplémentaire. Le premier nommé, avec Filip Djordjevic (23 ans mardi), doit normalement fêter ça d'ici peu.

Visite

Pierre Repellini est passé avant-hier à la Jonelière. Le vice-président de l'Unecatef en a profité pour rappeler aux différents techniciens de la Maison jaune les prérogatives du syndicat des entraîneurs. Toujours utile.

Tout savoir

La vente des billets (11 000 spectateurs attendus) se poursuit dans tous les magasins E. Leclerc et à la boutique officielle jusqu'à 11 h. Ouverture des grilles à 18 h 45.

Prix des places : 7, 12 et 16 €. Majoration de 3 € aux guichets du stade.

Presse-Océan