barbapapa National
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| Sujet: Qui est Maillol (hormis le grand bleu) Jeu 13 Mai - 9:47 | |
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Le Français qui veut conquérir le Brésil
Autrefois vendeur de chemises, puis agent de joueurs, Christophe Maillol est aujourd’hui vice-président d’un club de football au Brésil. Venu du sud de la France, il a trouvé place dans le Rio Grande do Sul, du côté de Porto Alegre, où il rêve d’amener ses joueurs vers le plus haut niveau, en Série A aux côtés de Flamengo et Palmeiras. Son projet se veut ambitieux, il part de la quatrième division nationale et a prévu d’associer le Seigneur en faisant de cette équipe encore sans nom le premier club catholique du pays.
Son monde à lui, c’est le rugby. Môme, Christophe Maillol a le plus bel exemple chez lui, à la maison, avec un père prénommé Christian et qui a écrit de sacrées pages sur les terrains d’Hexagone. Fabuleux joueur, à Toulon surtout, réputé entraîneur ensuite, il offre au fiston l’amour de la balle ovale, celle qui ne roule jamais comme on s’y attend. D’ailleurs, la vie du jeune homme se construit ainsi, quittant le Sud de l’Ovalie pour rebondir de l’autre côté de l’Atlantique, au Brésil où il œuvre désormais chez les cousins manchots footballeurs.
De Lyon à Canoas
Quand il était encore en France, du côté de Valence et de Lyon, il avait en gestion une de ces boutiques Serge Blanco qui fleurissent un peu partout pour ceux qui aiment s’habiller de chic et de mâle. Là il fait la connaissance de footballeurs de l’Olympique lyonnais. Nicolas Ouédec et Maxence Flachez sont les premiers qu’il conseille et guide dans leur carrière. Voilà Christophe devenu agent, profession qui l’amène au Brésil, où il crée l’agence 19 de Janeiro Esportes LTD, à São Paulo. « Ce championnat y est incontournable pour un club européen. »
Lui-même ne fut pas joueur de football, mais de rugby. C’est un jeu de passes, pas de dribbles et cela lui confère le goût de progresser dans le grand champ. Depuis des plombes, l’homme monte le projet de diriger un club. Six mois pour élaborer une stratégie, trois pour prospecter les partenaires économiques et le voilà vice-président. Le Sport Club Ulbra, installé depuis 1998 à Canoas, dans l’Etat du Rio Grande do Sul, n’est plus, mort à la suite d’une querelle de succession qui vire mal. Une autre structure prend sa place, avec le Français dans son staff.
La France a une bonne image
Au Brésil, la loi interdit aux étrangers de prendre la direction d’un club. Cela peut se comprendre, la dernière fois qu’un grand du pays a confié ses affaires entre des mains venues d’ailleurs, cela a plus que mal tourné. C’était chez les Corinthians, l’Anglo-iranien Kia Joorabchian y a laissé des caisses vides, des dettes pleines et des rêves brisés. Alors, à Canoas Alves Bernardo Gilson, grand du volley-ball, à Tourcoing l’an dernier, a pris les rênes. « Entre nous, c’est du 50-50», clame le Français, riche d’un passeport qui passe bien au pays du futebol.
Nulle référence aux dons de Michel Platini, il est ici question de bonne réputation dès lors qu’il s’agit de gérer un club. Dans cette partie d’Europe, il n’y a pas de mise en faillite ni de salaires impayés à répétition. « Le football brésilien n’est pas en très bonne santé. Il y a eu une analyse des championnats et il en est ressorti que la meilleure gestion était en France. » Alors, quand un « petit » Français débarque, avec ses idées et sa façon débarquée d’ailleurs, d’un pays où les règles sont strictes et évitent les dérapages, l’abord est facilité.
« Les gens croient en moi »
Malgré sa connaissance du milieu, des rouages et des personnages, Christophe Maillol n’a pas d’expérience dans la gestion de club. Et alors ? « C’est comme une société, la base, la structure, c’est la même chose. On parle d’un budget, de marketing et cela, je connais. » A l’écouter, c’est parce qu’il parle en chef d’entreprise, en entrepreneur qu’il est pris au sérieux par ces sponsors qu’il a su convaincre. « Les gens croient en moi, mon discours plaît aux patrons que j’ai croisés. Je parle d’un produit, avec des joueurs, un club. C’est clair et sain. »
Parmi les sociétés partenaires, il a attiré une marque de téléphonie, Filon (Kappa) et Petrobras. Autrefois sur le maillot de Flamengo, le groupe pétrolifère brésilien (56 milliards de dollars en chiffre d’affaires) avait décidé de tourner le dos au football. « Puis les dirigeants sont venus vers moi. Au Brésil, on vend des maillots et rien d’autre. Mon projet est plus sur le long terme. Ce qui a plu ? Actuellement, dès qu’une décision doit être prise dans un club, cela doit passer par un vote et attendre l’avis de tous les actionnaires. Chez nous, c’est simple, nous sommes deux et tout est transparent. »
Quand l’agent recrute pour lui
Parlons sous, rendement, investissement, professionnalisme… et les chèques se délient ? Au Brésil, souvent à Rio de Janeiro, la direction de nombreux clubs reste très amateur, beaucoup en sont toujours au stade d’association. Pas suffisant pour inspirer la confiance d’une économie assez solide pour avoir résisté à l’actuelle crise mondiale. « J’ai rencontré des chefs d’entreprise qui en avaient assez de la mauvaise image du football. Un joueur appartient à plusieurs sociétés, plusieurs personnes, c’est compliqué. Chez nous, c’est 100% au club. »
Agent, il n’a pas eu trop de difficultés à trouver les bons éléments… « Cela aide énormément, je peux le dire. Le fait aussi de partir sur une structure neuve, avec un Français, les gars se disent qu’ils vont être payés dans les temps. Beaucoup pensent aussi qu’à travers moi, ils auront plus facilement des contacts avec l’étranger. » L’idée de faire rebondir sa carrière attire pas mal de candidats, au Brésil les voyages cela forge la jeunesse des footballeurs. « Attention, je ne vais pas non plus scier la planche sur laquelle je suis assis… »
Le premier club catholique
Son idée, sa grande idée, celle avec laquelle Christophe Maillol espère révolutionner le football au pays du football, c’est de faire de « son » club le premier à être affilié à une structure catholique. Dans un pays où les trois quarts des habitants vouent un véritable culte à cette religion, il est d’ailleurs curieux que nul n’y ait pensé avant. Chili et Pérou ont leur Université catholique, avec des garçons pas forcément bien élevés mais qui tapent dans la balle. Le Brésil a ses Athlètes du Christ évangéliques qui cherchent à partager leur foi.
Il y a eu Muller et Silas, Taffarel et Jorginho, César Sampiao ensuite. « Au départ, le club était évangélique, nous allons le faire passer catholique. » Ulbra veut d’ailleurs dire Universidade Luterana do Brasil. « Au Brésil, il y a deux choses importantes, le football et la religion. En étant le premier club catholique dans ce pays, on espère rentrer dans le cœur des gens. » Chacun a au fond de lui, un peu de Corinthians ou de Fluminense, de Cruzeiro ou de Recife suivant où l’on est né, l’ascendance familiale, les dimanches passés au stade, le maillot porté par le grand-père, la belle-mère et le concierge…
« Une charte a été mise en place »
« Jusqu’ici, les évangéliques ont la mainmise du football, ils prient Dieu sur les terrains, dans les vestiaires, à l’église avant les matchs. Mais les catholiques sont encore les plus nombreux… » Rassembler les ouailles est-il une accroche marketing ? « Cela va nous servir, reconnaît le Français. L’emblème du catholicisme sera sur le maillot. Ce serait mentir de nier que l’aspect n’est pas important pour les sponsors. » Avec Dieu, du moins son symbole, brodé sur le tee-shirt et le Saint Esprit pour surveiller les tribunes, il y a des us à respecter.
« Le comportement rentre dans notre projet. Une charte a été mise en place auprès des joueurs. » Sur et en dehors du terrain, il y a des choses qui ne se font pas, des mots qui ne se disent pas. « Nous serons très à cheval là-dessus. Les gens en ont marre de voir ce qui se passe dans le milieu. » Cela vaut aussi, bien entendu, pour les dirigeants. Détourner des sous quand on œuvre pour le Seigneur, cela ne se fait pas. Ce dernier, bien malgré lui, « sert » alors de caution de bonne moralité et de bonne tenue. A éviter le tatouage vulgaire ou obscène.
« Du social dans notre projet »
Ulbra n’est plus, on l’a vu, la nouvelle appellation n’a pas encore été arrêtée malgré tout. Seule certitude, le club sera lié à un regroupement d’universités catholiques basé à Porto Alegre, dans le sud du pays. « Si cela se fait, nous pourrons devenir l’un des plus grands clubs du Brésil. Derrière Corinthians et Flamengo, nous pourrons être plus populaires que bien d’autres. » Le nom, l’écusson sont déjà fameux, les petits écoliers ont l’habitude de le voir, les chefs d’entreprise ont été élevés dans ces institutions, le club veut profiter de l’image.
Là aussi il y a une obligation d’être rigoureux dans la gestion, de ne pas gaspiller ni détourner. C’est une caution que Christophe Maillol et Alves Bernardo Gilson présentent aux chefs des entreprises visités. « Flamengo accuse 420 millions d’euros de dettes, Fluminense a des mois de retard dans le paiement de ses salaires. Malgré tout, il y a un potentiel formidable en joueurs, des choses à faire mais d’une manière différente. Voilà ce que nous proposons. Chez nous, chacun aura un projet scolaire, aucun ne sera à la rue sous prétexte qu’il n’a pas réussi à percer dans sa carrière de joueur. Le social est intégré à notre projet. »
Démarrage le 17 janvier 2010
Sur le terrain, l’aventure a prévu de démarrer le 17 janvier, dans le championnat d’Etat du Rio Grande do Sul, dans la même poule que Grêmio. Plus loin dans la saison, le club qui attend d’avoir un nom définitif démarrera en Série D – la quatrième division nationale – et disputera la Copa Brasil. Des invitations qui ne se refusent pas et pour lesquelles il a fallu se battre. « Français, je suis l’objet de pas mal de curiosités aujourd’hui, je le sais, je le vois dans les médias. Mais je suis attendu au tournant en cas d’échec. »
Même pas peur, le Christophe Maillol. « Le milieu est compliqué, rien n’est facile, c’est parfois malsain. » Mais, depuis cinq ans qu’il est au pays, l’homme a appris à connaître les gens et reconnaître les pièges. Ces jours-ci, d’ailleurs, il voyage en Europe auprès de trois géants, Real Madrid, Barcelone, Milan AC, pour voir comment les choses tournent rond pour eux. « Diriger un club, avoir un club à moi, c’est une fierté, un challenge aussi. » Déjà, des travaux d’extension sont prévus dans ce stade aux 4000 places. La moitié sera rajoutée.
La Série A en trois ans
Ulbra était une structure omnisports, sa suite le restera. Volley – Gilson y tenait ! -, basket, natation, judo et futsal continueront. « En futsal, ce club est un des plus grands au Brésil, au monde. Nous n’avions pas le droit de tout laisser tomber, sous peine de perdre les joueurs. » Tout est reparti, mais ce n’est pas dans un salon que le bonhomme a envie de se faire connaître, mais au grand air et sur les vertes pelouses de tout le pays, à terme en Série A, aux côtés des plus grands, São Paulo FC ou Flamengo. « Je me donne trois ans pour y parvenir. »
Ce qui lui interdit tout tentation de traînailler en route, force cette équipe à grimper d’un échelon à chaque fin de saison, dès que possible. Voilà qui est osé, culotté. « Le plus grand club, en terme de salaires, c’est Internacional, avec une masse de treize millions d’euros par an, le plus petit est Vasco de Gama, avec 2,4. Moi, je vais tourner à trois. J’ai des sponsors, un travail de longue haleine a été entrepris pour les réunir, ils me suivent parce que mon projet leur plaît, qu’ils ont confiance en moi, en mon discours, en nos valeurs. »
Ciel et blanc devant, rouge derrière
Son exemple de club, c’est le Racing club de France, dont les couleurs (ciel et blanc) se retrouvent sur le maillot des rugbymen argentins, des voisins. « J’ai toujours aimé la tenue, l’écusson. Mes joueurs porteront un blazer lors des déplacements, c’est super, cela plaît à nos chefs d’entreprise. » Tongs et tee-shirt Marcel sont priés de rester à la maison. « Je pars du rugby, avec ses vertus, le respect qu’on nous y apprend. Au Brésil, c’est un sport appelé à exploser, surtout dans le milieu des entreprises. »
Aux Jeux de Rio, en 2016, sa variante à sept sera d’ailleurs pour la première fois introduite dans le programme olympique. Dans cette attente, Christophe Maillol habillera ses joueurs de football avec un maillot blanc et ciel devant, rouge derrière. « Il sera très joli ! » promet-il, avec la réjouissance décuplée d’un « écusson magnifique ». « Franchement, ce qu’on est en train, de bâtir, cela plaît, beaucoup nous demandent pourquoi cela n’a pas été fait avant. C’est un joli rêve et j’ai envie de me réveiller le plus tard possible. »
Un ancien sélectionneur de jeunes pour entraîneur
Au nom du père, de ses trois enfants, « d’un certain ego » aussi, ce projet il y tient et il compte bien s’y accrocher, d’autant qu’il n’a pas fini de grandir, avec des ouvertures qui vont se créer au fil des saisons. En 2014, le Brésil accueille la Coupe du monde, son club, son stade seront alors bien assez grands pour y recevoir l’équipe de France, si jamais elle parvient à se glisser parmi les qualifiés. Porto Alegre n’est pas l’endroit où il fait le plus chaud et il s’y plaît bien, le Français du Sud. « J’aime l’état d’esprit de cette ville à taille humaine. »
Il s’est déjà trouvé un entraîneur avec un nom à susciter l’envie et inspirer le respect des joueurs. Il s’agit de Nelson Rodrigues, qui s’est décidé à quitter les structures de la CBF, la Confédération brésilienne de football, où il travaillait. En 2007, il fut sélectionneur des Canarinhas embarqués pour le Coupe du monde des -20 ans. Dans cette Seleção se trouvaient de futurs grands comme Pato, Marcelo, Luizão et Renato Augusto. Ce fut un fiasco, « c’est un gros coup de l’avoir fait signer. Il a gagné la Coupe sul americana ».
Source : Sambafoot
c'est le pote de nico ouédec qui, il ya peu, avait exposé des suggestions sur nantes 7..hasard ou préparation de longue date? | |
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