[Après-Match] FC Nantes - SM Caen

Le FCN (14e) reçoit Caen (1er) pour la clôture d'un championnat de Ligue 2 à oublier très vite.

Encore un effort et c'en sera fini de cette épuisante et interminable saison 2009-2010. Une saison « pourrie » pour un FC Nantes annoncé comme un des favoris à la montée et qui, au final, n'aura assuré son maintien qu'à une journée de la fin.

Mais avant de partir en vacances, les hommes de Baptiste Gentili - après avoir été ceux de Gernot Rohr puis ceux de Jean-Marc Furlan - ont un dernier match à jouer. Et un match à enjeu !

Car, ce soir à la Beaujoire, c'est tout simplement le titre de champion de France de Ligue 2 qui va se jouer. Que Caen, leader du championnat depuis le début de la saison, pourrait en effet, en cas de défaite face aux Canaris, se faire souffler par Brest. À condition, bien sûr, que les joueurs d'Alex Dupont s'imposent à Laval.

Caen, « une équipe libérée »

Le problème, pour les spectateurs, c'est qu'on a du mal à croire que les Caennais (sans Nivet), assurés - eux - de remonter en L1 depuis belle lurette, donneront tout pour un titre dont la plupart se fichent comme de leur première paire de chaussures à crampons. « Même si c'est une équipe libérée, acquiesce le coach nantais, elle laisse apparaître une certaine lassitude. Je me méfie donc. »

Baptiste Gentili se méfie d'autant plus qu'il se demande, et beaucoup de monde avec lui, si ses joueurs, dont beaucoup s'apprêtent à quitter le club, seront motivés à 100 % pour finir sur une note positive, même si les jeunes - Barré, Keita, Choubani - qu'il devrait titulariser tout à l'heure ont toutes les raisons de se montrer.

« En tout cas, s'il y a un feu d'artifice, j'espère qu'il sera en notre faveur. »

Ouest-France

Ligue 2 : FC Nantes-Caen (ce soir, 20h30). Douze joueurs sont en fin de contrat. Sous le sceau de l'anonymat, certains livrent leurs anecdotes favorites.

La reprise de volée

« Et quelle reprise de volée ! Magistrale. Le vestiaire s'était vidé, ils n'avaient fait que se chambrer durant un tennis-ballon comme deux gamins, sur le registre « je suis le meilleur » et voilà que Babovic effectue une « magnifique » reprise de volée dans la tête d'Abdoun. Ko direct ! Deux jours plus tard, Abdoun lançait malgré tout : si Babo ne joue pas, je ne joue pas ! Il nous a fallu attendre un an et demi pour qu'Abdoun avoue avoir reçu de l'argent des dirigeants en contre-partie de son silence ! »

La gestion des colériques

« Je pars de Nantes avec le souvenir de la remontée en L1 en 2008. J'étais venu ici pour vivre de tels moments. Et pourtant, en interne, tout n'était pas simple. Le président qui téléphonait au coach (Der Zakarian) la veille des matches en lui disant : tu mets Babo titulaire ! Le groupe a été intelligent pour laisser de côté certains mecs ingérables, colériques. On ne les prenait pas en compte, on faisait abstraction de leurs gestes de mauvaises humeurs ou de leur côté ombrageux pour se servir uniquement de leur compétence sportive. Cela a marché. »

Tensions à la Jonelière

« Le lendemain du match à Sochaux, synonyme de relégation. On arrive à la Jonelière, on a été pris à partie par une minortité de supporters, il y avait beaucoup d'agressivité. Ça fait bizarre de voir les gens sauter sur la voiture. À la base, c'est pas moi qu'ils cherchaient. C'était Djamel et aussi Ricardo (Faty). L'échec du FC Nantes, c'est aussi une somme de facteurs. ll ne faut pas se retrancher derrière la succession d'entraîneurs, nous les joueurs devons nous regarder dans une glace. »

La balance de Darch'

« Qui a été le premier à dire : il faut s'y tenir en parlant des petits-déjeuners et déjeuners en commun à la Jonelière ? Darcheville. Et qui n'est venu à aucun ? Darcheville ! Quand le groupe a suggéré de les supprimer, c'est le même qui a déclaré : on vous propose des choses et vous êtes les premiers à les enlever. À la Jonelière, il existe un tableau avec nos poids respectifs. Je vous le donne en mille : qui se pèse après les entraînements ? Toujours Darcheville. »

Les passe-droits de Babovic

« Le souvenir de la montée il y a deux ans. Le groupe vivait bien, même s'il était composé de forts caractères. Il n'y a jamais eu de débordement. Ensuite, le club a recruté des joueurs qui n'étaient pas complémentaires. Les dirigeants ont voulu griller les étapes à l'inverse de clubs comme Lorient ou Valenciennes. Leur objectif, c'était la première moitié de tableau en Ligue 1 minimum et l'Europe si possible ! Le fait marquant, c'est l'altercation dans le vestiaire entre Stefan Babovic et Djamel Abdoun, juste avant la 1ère journée de Ligue 1 à Auxerre. Si certains avaient fait la même chose que Babovic, ils auraient été licenciés sur le champ ! Trois jours après, les deux joueurs étaient titulaires à Auxerre... On a vite compris que le coach, pas plus que les suivants, ne pouvait gérer son groupe comme il l'entendait. »

Bagayoko ne verra pas Dubaï

« En 2007, Waldemar Kita nous promet de nous emmener en vacances à Dubaï si on parvient à remonter en Ligue 1. À quelques matches de la fin, le président s'adresse au groupe. Sur un tableau, le message présidentiel est beaucoup plus nuancé: « Je vous emmène à Dubaï si vous êtes champions de Ligue 2. » Mamadou Bagayoko se lève et invective le président en lui rappelant qu'il a menti et ne tient pas sa promesse. »

Ce soir, 20h30 au stade de la Beaujoire

FC Nantes : Kamenar - Ba, Barré, Pierre, Lejeune - Choubani, Djilobodji, Darbion (cap), Keita - Bekamenga, Djordjevic. Remplaçants: Zelazny, El Mourabet, Shereni, Nego, Moullec. Entraîneur : B. Gentili.

Caen: Thébaux - Sorbon, Leca, Heurtaux, Raineau - Seube (cap), Proment - Langil, El-Arabi, Eluchans - K. Traoré. Remplaçants : Perquis (g), Barzola, I. N'Diaye, Florentin, Toudic. Entraîneur : F. Dumas.

Ouest-France