[Après-Match] Le Havre - FC Nantes

Victime d'une inertie de la défaite qui le leste encore vers le fond du classement, le FC Nantes peut compter sur la détermination de Frédéric Da Rocha pour refuser la situation. Le capitaine des Canaris est bien décidé à ne pas revivre une descente en Ligue 2.

Selon la plupart des observateurs lors de la réception de Nancy, la manière y est désormais en ce qui concerne les bases du jeu nantais en terme d'équilibre : « Le 4-4-2 ? Ouais... acquiesce Frédéric Da Rocha un brin sceptique. Mais à Nice, c'était déjà pas mal, souligne le joueur nantais. On se sentait plus solide. » Bref, quel que soit le schéma prôné par Elie Baup, les Canaris semblent mieux armés pour en tirer parti.

En revanche, avec une petite triplette de buts inscrits à l'occasion des six dernières journées, les Nantais sont loin de défrayer la chronique sur le plan du réalisme offensif. Seul Saint-Etienne a pris le pari de se montrer moins prolifique (2 buts) avec pour premier prix l'attribution d'une lanterne rouge.

« Il faut que nous soyons plus efficaces devant le but, plus lucides, martèle le capitaine du FC Nantes. Jusqu'à présent, nous n'avons pas eu de réussite. On a manqué d'adresse. »

Une vertu que, malheureusement pour eux, les Nancéiens ont fait leur pour une victoire historique, la première en 24 confrontations de Ligue 1 à Nantes.

« À trop vouloir bien faire, on se perd... »

Alors qu'ils étaient sur la voie imminente d'une victoire qui les fuit depuis le 18 octobre (1-0) contre Saint-Etienne, les Nantais ont payé leur impatience : « Nous avons fourni beaucoup d'efforts, en fait, analyse Frédéric Da Rocha. D'où le but qu'on a encaissé. Je crois qu'on a trop voulu bien faire. Comme on sentait qu'on pouvait gagner, on s'est un peu désorganisé, laissant des espaces à l'adversaire. À trop vouloir bien faire, on se perd... » conclut-il, prétendant ne pas trop regretter le rôle défensif auquel il s'est vu confiné. « Il n'y a eu aucun problème, au contraire. Si cela peut marcher, tant mieux. Je suis au service du collectif. Je me fixe avant tout par rapport au jeu d'équipe » conçoit Da Roch'selon l'abnégation qu'on lui connaît.

«... Ne pas descendre une fois de plus »

Mais hold-up lorrain ou pas, la comptabilité est froide comme une matinée venteuse à la Jonelière. Et il est rarement recommandé de se traîner vers la trêve sans s'assurer d'un petit coussinet de points susceptible d'amortir une reprise mouvementée en 2009.« Quand je vois Nancy, je me dis qu'on peut gagner beaucoup de matches. Ils (les Nancéiens) ne sont pas plus forts que nous » analyse avec justesse le plus ancien des Canaris. « Moi, ce que je veux, c'est ne pas descendre une fois de plus. Si nous finissons 17es, je serais super content. Après, ce n'est pas, comme vous le dites, parce qu'il y a sept points entre Nancy (15e) et nous que c'est fini. Qu'on ne pourra jamais revenir sur eux. Regardez les Sochaliens ! On les croyait morts. Les revoilà... » et c'est justement contre ces mêmes Doubistes en regain de forme que les Jaunes boucleront leur année civile. Il serait bon qu'à cette occasion, ils leur ravissent le témoin d'une résurrection.

Presse-Océan

À 32 ans, Nicolas Gillet s'apprête à rencontrer - pour la septième fois, déjà ! - le club de son coeur, le FC Nantes. Impressions en trois volets.

Le Havre

« C'est un club sain, stable. Qui a envie de s'installer dans la durée en L1. Si on se maintient, ça permettra au club de grandir encore. À titre personnel, il me reste un an et demi de contrat.

« Si c'est mieux de jouer le haut de tableau en L2 que le bas de classement en L1 ? C'est mieux d'évoluer en L1. C'est plus intense, plus agréable.

« Par rapport à l'année dernière, où l'on a connu que du positif, nos difficultés proviennent, déjà, du niveau. Il faut davantage d'efficacité.

Cette saison, on a moins d'occasions en notre faveur et plus contre nous. Essayons d'être plus performants dans ces deux zones, ainsi que dans le jeu. On a beaucoup à progresser. On a des manques. On doit les compenser.

« En tout cas, il faut arrêter de parler du départ de Hoarau. Ceux qui sont là font très bien leur boulot et ont beaucoup de talent. Qui peux dire ce qui se serait passé avec lui ici ? Personne. Alors, faut arrêter avec ça... »

Nantes

« La ville me manque énormément, c'est sûr. C'est ma ville. Faute de temps, je ne reviens pas souvent. Côté foot, ce sera mon club de toujours. Il est au fond de moi. Je n'oublierai jamais toutes les années que j'y ai passées. Extraordinaires. Que ce soit sur le plan sportif ou humain. J'ai toujours un regard particulier sur le FCN.

« C'est sûr, le départ du « Doc », ça fait bizarre. Pour tout ce qu'il a fait, ce qu'il représentait. C'était plus qu'un « doc ». J'ai passé un nombre incalculable d'heures avec lui dans son bureau...

« Y reviendrais-je un jour ? Peut-être. Sait-on jamais. Je ne sais pas si les personnes au sein du club seraient intéressées ou ont ce désir de voir d'anciens Canaris revenir. Ça, je ne sais pas. Ça fait très longtemps que je ne suis pas retourné à la « Jone ». Quand vais-je y faire un petit tour ? Quand on m'y invitera (rire) ! Je ne sais pas si je serais bien accueilli. Car j'ai eu des échos d'anciens Nantais ayant eu du mal à rentrer à la Jonelière... »

Le match

« C'est toujours particulier mais ça l'est de moins en moins car je ne connais plus grand monde, excepté « Da Roche », Guillon et un peu Claudiu (Keserü). C'est différent. C'est davantage le fait de revoir les couleurs et les supporters. Même avec mes amis, on en parle moins. Ce n'est plus comme avant...

« C'est une rencontre importante mais pas décisive. Beaucoup de matches restent à jouer. Ça va être difficile, très tendu. On a besoin de points pour se défaire un peu du peloton.

« Si c'est un avantage d'avoir gagné la saison dernière ? Non. Le contexte a changé. On ne va plus jouer avec de la confiance mais plutôt avec un peu de crainte. Ça va être complètement différent.

« Klasnic-Bagayoko ? Ce sont deux bons attaquants. À nous d'être performants pour les empêcher de s'exprimer au mieux. On ne va pas non plus en faire une fixation. Sinon, chaque week-end, tu ne dors plus... »

Presse-Océan