Coupe de la Ligue

Laurent (responsable des Ultrasmarines), votre décision de boycotter les encouragements lors de Bordeaux-Vannes est-elle définitive ?
Notre position est ferme et définitive. Nous avons pris cette décision après la demi-finale face à Paris. Nous nous sommes réunis avec les membres de l'association. La direction est composée d'une vingtaine de personnes. Il y a eu débat mais nous sommes vite tombés d'accord.

Le résultat des Girondins face à Lyon vous donne-t-il des remords quant à cette décision ?
Il faut savoir que ça ne concerne en rien l'équipe. C'est un rapport de force avec la Ligue. On ne prend pas de plaisir avec cette décision, c'est dur pour nous. Mais c'est le moment ou jamais d'ouvrir les yeux. On va montrer ce que c'est qu'un stade aseptisé. On veut qu'on arrête de nous cataloguer. En plus de cela, la Ligue censure notre mouvement de grève. Il faut savoir que nous avons eu une réunion avec les gens de la Ligue, Frédéric Thiriez compris, et ça les gêne beaucoup que nous fassions grève. Ils nous ont demandé de leur montrer les banderoles que nous allons utiliser et nous avons joué le jeu. Résultat, ils nous censurent une banderole sur trois. Celle en deux parties. Nous avions décidé de déployer la première partie avec le message suivant : « Des tribunes comme vous les voulez » lors des soixante minutes de grève avant de déployer la deuxième partie au moment de commencer les chants. Sur cette partie devait être inscrit : « Des tribunes comme nous les vivons ».

Fêterez-vous les éventuels buts bordelais ?
Nous allons gérer cela de manière intelligente. Bien sur, nous lâcherons peut-être un peu de lest si l'équipe marque des buts en lançant quelques chants. Nous tenons à préciser que nous n'avons pas voulu faire grève tout le match pour deux raisons. La première, c'est que l'équipe va payer les pots cassés avec notre grève, et nous voulons tout de même lui montrer de nouveau que nous sommes derrière elle car elle fait une saison magnifique. La deuxième raison, c'est que nous respectons les autres supporters bordelais lambda qui font le déplacement au Stade de France, qui vont respecter notre grève et qui ont également le droit de vivre une belle ambiance. Et je peux vous dire que dès la 60eme minute, l'ambiance va être énorme.

En avez-vous discuté avec les joueurs ?
Plutôt avec le président Jean-Louis Triaud. Il sait que nous affrontons des moulins à vent. Il a une vision globale en étant en rapport régulier avec la Ligue et il ne faut pas croire que cela se passe toujours bien avec les clubs. Il nous a dit avec un grand sourire : « C'est dommage que vous pénalisiez l'équipe mais je vous connais, vous ne lâcherez pas ». Il a raison. Il sait que l'attitude de la Ligue envers les Ultras commence à exaspérer pas mal de monde.

Cette Coupe de la Ligue représente-t-elle tout de même quelque chose pour vous ?
Ça fait toujours une ligne de plus dans le palmarès. Mais surtout, le plus important, c'est que cette victoire sera très importante pour la dynamique actuelle dans laquelle nous sommes. Dans la course au titre, le mental sera déterminant entre Marseille, Bordeaux et Lyon. Une victoire en finale de Coupe de la Ligue serait évidemment prépondérante dans ce combat pour le titre.

Football365