[Après-Match] FC Istres - FC Nantes

A Istres, les Canaris ont perdu le fil d'un match à leur portée. Une défaite imputable notamment au manque de rigueur et à une certaine indiscipline. La montée en Ligue 1 implique un degré d'exigence plus élevé.

On a suffisamment loué les bienfaits de la cure de jouvence pour éviter un volte-face dicté par les circonstances. Mais si la classe biberon prétend jouer des coudes dans la cour d'école de la Ligue 2, elle a aussi besoin de mettre un peu d'aplomb dans sa cervelle. Pour avoir négligé les fondamentaux et bafoué quelques principes élémentaires, elle a été renvoyée à ses chères études. La piqûre de rappel pourrait d'ailleurs être salutaire avant d'accueillir Sedan, puis de défier le Havre avant la trêve alors que s'étirait une série de neuf matches sans défaite qui laissait filtrer un sentiment d'impunité.

La jeunesse nantaise a les défauts de ses qualités. Son enthousiasme est teinté d'insouciance, sa fougue mal canalisée d'une indiscipline préjudiciable. La défaite istréenne offre un condensé des progrès et des lacunes des hommes de Gentili, avec une inspiration accrue lors des enchaînements offensifs et des errements rédhibitoires à la perte du ballon. « Dans la semaine, j'ai organisé un match de douze minutes. L'une des deux équipes, qui menait 2-0, avait deux joueurs en moins. Dans ces cas-là, tu dois te replacer pour montrer à l'adversaire que tu es fort quand tu n'as plus le ballon. On ne l'a pas fait à Istres », appuie Baptiste Gentili.

Embrassades interminables

Pour croquer dans le gâteau, le FC Nantes doit s'affranchir de ses pêchés de gourmandise. Dans le rôle du guide, Bruno Cheyrou s'est retrouvé orphelin de Matheus Vivian, dont la sortie prématurée a accentué le déséquilibre patent. Si Gentili décèle une montée en puissance de ses élèves, il assure avoir ressenti les prémices du relâchement avant le déplacement provençal. Quelques troubles du comportement qui ont impacté le scénario de la soirée istréenne. « La veille, on a fait une opposition et après trois minutes, les titulaires étaient déjà menés 2-0. J'ai dû interrompre la séance pour recadrer les choses. Le midi du match, à table, je me suis levé pour calmer certains. D'ordinaire, c'est le silence quand on déjeune, là, on ne s'entendait plus. » Les écarts de conduite ont trouvé leur prolongement après l'ouverture du score sur une inspiration de Ronny Rodelin. « Ils étaient tous en train de s'embrasser, c'était trop long... Et quand Loïc Nego entend un spectateur user du sifflet en tribune, il s'arrête de jouer. Ce sont des petits détails, on ne peut pas tout expliquer, mais la part de hasard est infime dans cette défaite », s'emporte le technicien corse qui a prévu de recadrer ses jeunes troupes.

Baptiste Gentili refuse d'évoquer un coup du sort sur le but casquette d'Ndy Assembe, plombé par une bourde de Pereira. « Dans le vestiaire, j'entendais certains dire qu'on n'avait pas de c... mais à ce moment-là, on aurait dû mener 3 ou 4 à 0. » Une thèse partagée a posteriori par Vincent Sasso. « On a peut-être pensé que c'était acquis. On manque encore d'expérience et si on veut faire quelque chose dans ce championnat, on doit gagner ce genre de match. Inconsciemment, avec notre série et l'ouverture du score, on s'est dit qu'on ne pouvait pas perdre ce match. On a moins tendance à gérer les temps forts et les temps faibles », admet le défenseur nantais.

Avant de s'incliner dans la froideur sudiste, Bruno Cheyrou, seul trentenaire au coup d'envoi, saluait l'état d'esprit manifesté par ses jeunes coéquipiers et distribuait les bons points. « C'est de mieux en mieux », se félicitait l'ancien Rennais. Le constat est toujours d'actualité mais cette fois les jeunes et verts n'échappent pas à l'avertissement.

Ouest-France