[Après-Match] ES Troyes - FC Nantes

Ligue 2. Troyes - FC Nantes, demain. L'éphémère entraîneur nantais a vite rebondi chez le promu troyen. Mais son bref séjour à la Jonelière l'a marqué à plus d'un titre.

Jean-Marc, comment analysez-vous votre première défaite à Vannes ?

Elle est un peu cruelle en raison du contenu. On a eu la possession de balle, les occasions. Le but du jeu, c'est de marquer mais aussi de se créer des occasions. On a clairement manqué d'efficacité. Quand on fait un championnat, il faut prendre des points. Il faudra nous juger sur 10 matches. Si on est réguliers sur cette période, cela aura une signification. Notre ambition, c'est de ne pas être dans les trois derniers.

Vous dites avoir l'impression de ne jamais avoir quitté l'ESTAC, que vous avez entraîné durant trois saisons (2004-2007). Quels sentiments vous animent à l'heure des retrouvailles avec les Canaris, après votre passage éclair sur le banc nantais (9 matches) l'année dernière ?

Ici, j'ai toujours été en symbiose avec les composantes du club, l'environnement. Troyes est une petite ville, à dimension humaine. Mais je ne garde pas un souvenir douloureux de mon passage à Nantes. En tout cas, ça n'a rien à voir avec les relations que j'entretenais avec la gouvernance du Racing club de Strasbourg où j'ai vraiment souffert. À Nantes, Jean-Marc Furlan et Waldemar Kita ne pouvaient pas s'entendre. Si j'avais suivi la ligne directionnelle et les ordres du président, je serais toujours à Nantes où j'ai très bien collaboré avec Franck Kita et Gilles Favard.

Neuf semaines et demie à la tête du FC Nantes, ça s'apparente à un intérim. L'issue était-elle inéluctable ?

Quand vous disposez d'un groupe de 40 joueurs, il faut gérer les conflits d'intérêt, les égos. Les éléments ne sont pas réunis. J'ai déjà parlé du contexte. La gestion de Jean-Claude (Darcheville), proche du président était compliquée. C'était irréalisable. Pour enclencher une bonne dynamique, il faut plusieurs paramètres : un groupe réduit, pas d'ingérence de la hiérarchie dans le domaine sportif et l'instauration d'une vraie concurrence, bref, ce qui n'existait pas à Nantes et ce qui fonctionne dans des clubs comme Lyon, Bordeaux ou Lille.

Que retiendrez-vous néanmoins de votre séjour nantais ?

J'ai l'impression de n'être jamais passé à la Jonelière. Je n'ai pas eu le temps de m'installer et pourtant, j'y passais 10 à 12 heures par jour. J'ai quand même habité 6 mois à Nantes où j'ai notamment travaillé avec Vincent Bracigliano, un modèle d'honnêteté, de fidélité et d'intégrité. Je reste persuadé que Nantes est le meilleur endroit pour entraîner au niveau des infrastructures et du public qui perçoit le foot. C'est quand même là que des entraîneurs ont dit que le foot n'était pas un sport de duels, qui ont mis en valeur l'anticipation, les passes, les appels. C'est le seul endroit où on perçoit les choses différemment.

Qu'avez-vous retenu de la défaite nantaise face au Mans lundi ?

Même si le FC Nantes s'est incliné, il y a des individualités très fortes. Quand on reçoit une équipe avec un tel budget, on se demande à quelle sauce on va être mangé, si on va être à la hauteur. C'est un match qu'on craint. Et puis il y a dans cette équipe des garçons que j'apprécie mais qui ont été victimes du contexte.

Ouest-France

Ligue 2. Troyes - FC Nantes, ce soir (20 h). Après la défaite face au Mans, Baptiste Gentili pourrait brouiller les pistes pour le premier match à l'extérieur.

« C'est une question d'équilibre », fredonnait Francis Cabrel. « Il faut trouver le bon équilibre », est le refrain favori de Baptiste Gentili actuellement. On le comprend. Face au Mans, le FC Nantes n'a jamais eu l'impression d'être en mesure d'assembler un puzzle cohérent.

Pour y remédier, le coach nantais ne cache pas le besoin de renforts. En attendant, « c'est à l'intérieur de ce groupe que l'on doit trouver des solutions. On va essayer de remanier l'organisation et l'animation, avec les moyens que l'on a. »

« Quand t'es partie, ça m'a coupé les ailes », poursuivait le chanteur d'Astaffort. Les ailes, voilà bien le premier souci de Baptiste Gentili. En l'absence de Benzerga, il pourrait associer au centre Cheyrou à Vainqueur, et offrir une chance à droite à Ba. « Tout est possible », glisse-t-il du bout des lèvres.

Le pari Ndy Assembe

Sur l'autre flanc, faire remonter d'un cran Tixier (et donc positionner Carole en défense, comme à Boulogne en Coupe de la Ligue) ne semble pas être une idée si saugrenue. « C'est une éventualité, une bonne réflexion. Il faut tout explorer. » Ce milieu a évolué ensemble mercredi à l'entraînement. « On a fait une séance hier (mercredi) où on s'est mis dans une autre disposition tactique (Ba, Cheyrou, Vainqueur, Tixier donc) que l'on va essayer de mettre en place demain (aujourd'hui). » Quoi qu'il arrive, le visage du milieu nantais à Troyes sera différent de celui présenté pour l'ouverture face au Mans.

La plus grosse surprise pourrait venir des cages. Ndy Assembe a joué mercredi soir avec le Cameroun en Pologne (victoire 3-0). Un voyage (à Szczecin, à 1 500 km de Nantes) qui n'interdit pas sa participation ce soir d'après Gentili : « Tout dépend de leur état physique mais les internationaux sont à la disposition du groupe. »

Kamenar a-t-il à ce point déçu lundi pour le priver d'une place de titulaire ? Toujours est-il que Ndy Assembe, courtisé par Sochaux, se tient prêt. « Même si je souhaite toujours partir, je suis sous contrat avec Nantes. Si on me demande de jouer, je jouerai. Il y a de la fatigue liée au match de mercredi mais c'est l'entraîneur qui décide. Concernant un possible prêt à Sochaux, j'aurais aimé que les choses avancent plus vite. J'essaie d'être patient. »

Côté sochalien, on s'agace des exigences nantaises. Gilles Favard se défend : « Entre les vacances de leur président et le conseil d'administration de Peugeot (fondateur du club), c'est compliqué de trouver un terrain d'entente. Mais nous ne sommes pas contre le départ de Guy-Rolland, auquel nous souhaitons un avenir sportif brillant. »

Jouer avec son effectif comme avec un Rubik's cube ne déplaît pas forcément à l'entraîneur corse. « Ces choses-là me passionnent. Je réfléchis aux solutions possibles et c'est ce que j'aime. » Quitte à prendre des risques ? « Si vous gagnez en expérimentant quelque chose que personne n'ose imaginer, on va dire que vous êtes un génie. Si vous ratez, on va dire : « Qu'est-ce qui lui a pris ? » C'est ainsi. » Réponse ce soir.

Ouest-France