[Après-Match] FC Lorient - FC Nantes

aucuns lorientais debout

Face à une équipe nantaise qui a pris l'eau de toute part, Lorient s'est offert un festival au Moustoir (3-0). Une première victoire de la saison à domicile qui offre aux Merlus un peu d'air au classement.

Compte rendu du match
Lorient Nantes, un derby breton ? La question risque d'être éternelle. D'un point de vue géographique et comptable, pas de doute en tout cas que les deux formations sont proches. Pourtant, les dynamiques sont en ce moment bien différentes. Si les Nantais sont sur la voie de la rédemption, avec deux succès consécutifs, les Lorientais attendent toujours leur premier succès à domicile pour sortir de la zone rouge.

Abriel décisif
La logique aurait voulu que les Canaris, en confiance, prennent d'entrée l'ascendant sur le jeu. Les hommes d'Elie Baup, cependant, n'affichaient pas les dispositions attendues. Cappone passait un début de rencontre tranquille, au contraire d'Alonso, rapidement sollicité. L'ancien Parisien réalisait un premier miracle, quand Pierre détournait involontairement un coup franc lorientais. Sur sa ligne, Alonso détournait le ballon au prix d'une formidable détente (9e). Le constat des occasions était d'ailleurs terrible pour les Nantais. Malgré un ascendant peu évident sur le jeu, les Merlus étaient les seuls à être dangereux. Tant qu'Alonso tenait la baraque, comme sur cette double parade devant Abriel (21e), les Nantais pouvaient souffler, mais la troisième opportunité allait être la bonne, Abriel ne loupant pas la cible, à bout portant, sur une remise de Morel (1-0, 30e). Les Nantais, supérieurs athlétiquement, pouvaient nourrir quelques regrets, d'autant plus que Klasnic avait loupé le cadre de peu juste avant (24e). Mais le dernier quart d'heure n'apportait pas plus d'eau à leur moulin, Gameiro loupant même une énorme opportunité devant Alonso, pas tout blanc sur l'affaire (41e).

Nantes prend l'eau
Au retour des vestiaires, les Lorientais, visiblement décidés à se mettre à l'abri d'une déconvenue dont ils sont coutumiers cette saison, accéléraient la cadence d'entrée. Gameiro s'essayait à deux frappes en dehors de la surface. La première, rapidement contrée, échouait à côté (47e). La seconde, du gauche, passait en revanche bien plus près de la cage nantaise (48e). Pris à la gorge, les Nantais se montraient incapables de réagir, et craquaient de manière incroyable. Alonzo repoussait une frappe d'Abriel. Le ballon revenait sur Gravgaard, qui se trouait complètement dans son dégagement. Morel, à l'affût, n'en demandait pas tant, et fusillait un Alonzo médusé (2-0, 54e). Et ce n'était que le début du calvaire pour le défenseur danois. Vingt minutes plus tard, l'ancien pensionnaire du FC Copenhague ratait son intervention devant Abriel, qui l'enrhumait avec délice. Un centre à ras de terre plus tard, et Gameiro, à bout portant, marquait le but du KO (3-0, 76e). Le dernier quart d'heure était donc une vraie fête pour le Moustoir, avec en cadeau le retour de Vahirua après sept mois d'absence. Lorient obtient donc son premier succès de la saison à domicile et sort de la zone rouge. Une soirée forcément référence.

Le jeu et les joueurs
Christian Gourcuff avait choisi pour ce match de densifier le milieu de terrain. Amalfitano entrait à la récupération pour y épauler Mansouri. Abriel, du coup, montait d'un cran en soutien de Gameiro. On peut dire que l'entente entre ces deux derniers a été prometteuse. Plusieurs bons mouvements et un but en récompense pour le joueur formé au PSG. Morel a vu également sa bonne prestation récompensée, alors que Jouffre a montré une bonne qualité technique. Derrière, la charnière Marchal-Ciani s'est montrée solide, alors que Cappone a fait tranquillement le boulot.

Elie Baup, pour sa part, pensait avoir fait un pas en avant ces dernières semaines. Il en a fait deux en arrière ce samedi soir. L'ancien coach toulousain n'a pas grand chose de positif à retenir de cette soirée. L'arrière garde s'est montrée d'une lenteur incroyable à ce niveau, la charnière Gravgaard-Pierre en pole position dans la déroute. Devant, ce n'était guère mieux. On se demande où est le Klasnic du Werder et de l'Euro. Bekamenga et Bagayoko n'étaient visiblement pas à l'aise sur les côtés. Seul Alonzo, au final, ne peut pas se reprocher grand chose, avec plusieurs parades remarquables.

Le Figaro

Le FC Lorient humilie le FC Nantes

Le FC Nantes, comme en 2006-07, a pris une leçon de football et de réalisme, au stade Yves Allainmat. Antoine Buron soulignait avant la rencontre, pour la Web-TV de FCLorient.net, que les Merlus étaient capables de renouveler ce genre de prestation. Sans lui, ses partenaires l’ont fait, et de quelle manière ! Trois buts tous aussi beaux les uns que les autres. Trois buts en vivacité, en changement de jeu, en une touche de balle, avec une maîtrise collective et technique à faire rougir un Nantais. Le « jeu à la nantaise » n’est pas mort, il vit encore, et Lorient en a fait la démonstration samedi soir dans plusieurs séquences de jeu.

Un pacte physique pour aucun impact collectif

Le match débutait avec les Canaris positionnés assez haut et exerçant un bon pressing, tandis que les Merlus tardaient à rentrer dans le match. Malgré tout, la Maison Jaune ne parvenait à se montrer dangereuse et abusait rapidement de longs ballons vers l’avant. Les meilleures occasions étaient à mettre à l’actif des Lorientais. Jérôme Alonzo sauvait une première fois les siens sur un coup de tête de Michael Ciani (9e), suite à un coup-franc bien travaillé. Le portier nantais récidivait dix minutes plus tard en sortant deux arrêts sur une double frappe de Fabrice Abriel (22e), dont la deuxième tentative était déviée par Alonzo sur son poteau ! Lorient prenait le jeu à son compte et paradoxalement, c’est à ce moment là que le FCN se montrait le plus dangereux. Frédéric Da Rocha centrait instantanément pour Ivan Klasnic qui remettait de la poitrine en direction de Christian Bekamenga (24e), mais ce dernier écrasait trop sa frappe, qui était finalement contrée.

Cette action remettait les Merlus dans le bon sens. A la demi-heure de jeu, Yann Jouffre centrait au deuxième poteau, Guillaume Moullec était battu et Jérémy Morel remisait de la tête dans l’axe, pour Fabrice Abriel qui ouvrait le score (31e), toujours de la tête. Un but magnifique dans sa conception et sa réalisation. Lorient menait logiquement au score à la pause.

Le « jeu à la lorientaise »

La deuxième période débutait, les Merlus proposait le même rythme et la même envie qu’en fin de première mi-temps. En l’espace de dix minutes, les Canaris allaient en voir de toutes les couleurs, et les Lorientais allaient faire le break. Kevin Gameiro frappait puissamment et Jérôme Alonzo repoussait comme il pouvait… Suite à une mauvaise défense nantaise, décidément très lourde, Jérémy Morel récupérait le cuir pour ne laisser aucune chance au portier nantais, et le FCL menait deux buts à zéro (55e).

Les Canaris en étaient réduits à tenter leur chance de loin, mais sans danger pour Lionel Cappone. Les joueurs d’Elie Baup étaient incapables de faire une action construite, d’aligner plus de deux, voire trois passes consécutives. De longs ballons qui ne trouvaient personne, si ce n’est les Merlus, qui ne se privaient pas pour jouer vers l’avant sur chaque récupération de balle.

Le FC Lorient allait corser l’addition sur une superbe action collective, une de plus. Kevin Gameiro était au départ de l’action, il servait Fabrice Abriel qui se jouait de Michael Gravgaard, qui finissait le nez dans la pelouse, débordé en vivacité. Abriel centrait au cordeau pour Gameiro (77e) qui avait bien suivi, et qui marquait le but du K.O. Une action d’école, répétée à l’entraînement. Nantes était au fond du trou et n’allait pas s’en remettre, étant incapable de la moindre rébellion.

Lorient s'est joué de Nantes

Lorient avait fait le jeu et méritait largement sa victoire, qui aurait pu être encore plus large, sans les interventions salvatrices de Jérôme Alonzo en première période. Nantes a abusé de longs ballons, a fait preuve d’apathie défensive, d’absence de fond de jeu, et a rarement mis Lionel Cappone en difficulté. Les Merlus ont obtenu leur première victoire à domicile, ils reviennent à un point de la Maison Jaune, et sortent de la zone rouge.

Il faudra battre Marseille

Le FC Nantes doit rapidement comprendre que la puissance physique ne suffit pas à ce niveau de la compétition. Sans jouer, sans respecter le jeu et ses vertus, les Canaris risquent de retomber rapidement dans les profondeurs du classement. Frédéric Da Rocha est trop seul, De Freitas devrait pouvoir jouer à ses côtés pour poser le ballon et organiser le jeu. Elie Baup changera-t-il son équipe qui ne gagne plus, dans ce système résolument défensif ? Réponse mercredi contre l'OM, au stade de la Beaujoire.

Football : Le cauchemar de Michael Gravgaard

Le jeu et les joueurs nantais. Défensivement à la peine, à l'image de son stoppeur danois, le FC Nantes est retombé dans ses mauvaises habitudes. Et a plié face à la vivacité lorientaise.

ALONZO (note : 5/10). Trois arrêts superbes face à Ciani, Abriel et Gameiro, mais aussi trois buts encaissés sur lesquels il n'a rien pu faire. Et une sortie, sur blessure, à 6 minutes du terme. Une mauvaise soirée pour lui donc... Remplacé par HEURTEBIS (85').

MOULLEC (4). Il avait bien débuté son match en réussissant ses interventions. Mais en étant battu lors d'un duel aérien avec Morel dans sa surface, il n'a pas pu empêcher le premier but des Merlus. Ensuite, il a, comme son équipe, reculé et subi la vitesse adverse. Il était un élément de la défense nantaise hier soir, donc en difficulté.

PIERRE (4). Autant contre Saint-Etienne la semaine dernière, il avait été omniprésent, autant hier soir il n'a pas dominé sa zone. Il est retombé dans le travers de ses mauvaises relances et a eu bien du mal à contenir la vivacité lorientaise. La preuve, sur le troisième but, il est devancé par Gameiro qui lui rendait 7 ans d'écart et sans doute au moins autant de centimètres.

GRAVGAARD (2). Un match catastrophique puisqu'il a été impliqué sur tous les buts lorientais. En cause : sa lenteur, et ce n'est pas une nouveauté. D'abord quand Abriel est parti dans son dos, puis sur le déboulé de Morel à la 77e. Ensuite, c'est sur une relance catastrophique qu'il a offert le deuxième but aux Morbihannais. N'en jetez plus !

MAREVAL (4). A-t-il joué en surrégime samedi dernier contre Saint-Etienne ou a-t-il justement payé physiquement sa grosse prestation de la semaine passée ? En tout cas, il n'a pas été tranchant, notamment dans le soutien offensif, pourtant une de ses principales qualités.

N'DAW (4). Son poste de prédilection reste bel et bien celui de sentinelle devant la défense, mais cela ne garantit pas pour autant un match sans faille ni déchet de sa part. La preuve hier soir puisqu'il n'a jamais réussi à imposer sa puissance physique.

FATY (5). Il a encore beaucoup couru, couvert beaucoup de terrain, mais pour un résultat très moyen. Dans sa zone, il n'a pas pu ressortir le ballon comme il le souhaitait.

DA ROCHA (4). Bien en jambes depuis plusieurs semaines, il a encore beaucoup tenté et proposé des solutions. Mais l'animation offensive nantaise a été d'une telle pauvreté qu'il n'a jamais pu bonifier ses ballons. Et il n'a jamais trouvé la clé non plus. Remplacé par DJORDJEVIC (76').

BEKAMENGA (4). Klasnic peinant en pointe, il a tenté de venir épauler le Croate. Mais étant devenu, en deux matches, l'élément déclencheur des buts et des victoires nantaises, il a été particulièrement surveillé. Et ainsi muselé, il est devenu inefficace. Remplacé par KESERÜ (67'), qui a dynamisé le jeu devant.

BAGAYOKO (4). Désormais positionné attaquant excentré côté gauche, puis à droite quand Bekamenga a été remplacé par Keserü, il a été très remuant, tentant de déstabiliser la défense lorientaise. Mais dans les 20 derniers mètres, toutes ses tentatives se sont éteintes.

KLASNIC (3). On veut bien le créditer de quelques remises dans le sens du jeu, mais cela a été, comme toujours, très insuffisant pour un joueur de son calibre. Est-il à la peine physiquement alors que l'on est fin octobre ? Ou bien est-il réellement concerné ? Des questions auxquelles il va falloir très vite répondre au risque de voir l'énigme croate se transformer en problème...

Ouest-France

Alonzo (5)

Le bras solide sur la tête de Ciani (9e), puis plein d'autorité devant Abriel (22e), le portier n'a en revanche rien pu faire sur les deux buts, évitant simplement aux siens de boire encore plus la tasse.

On reste, en revanche, plus circonspect sur sa sortie façon « karatéka » de la 42e minute. Remplacé, pour cause de douleurs aux adducteurs, par Heurtebis.

Moullec (4)

Hyperactif en début de rencontre - l'air du Moustoir peut-être -, contenant convenablement les velléités lorientaises, il fut surpris sur le premier but par la tête de Morel.

Une malheureuse inattention ternissant le bilan d'ensemble.

Pierre (3)

Le Haïtien est rentré dans le rang.

Solide et rassurant face aux Verts, il s'est mué en défenseur « lambda », voire médiocre peinant à faire régner l'ordre dans son pré carré.

Absent lors de l'ouverture du score, passeur décisif involontaire sur la réalisation de Morel, les Merlus lui ont laissé une arête en travers de la gorge.

Gravgaard (2)

Le fiasco de la soirée. D'une apathie confondante, le Danois voit sa responsabilité engagée sur les trois buts lorientais. Il a d'abord laissé Abriel cueillir l'offrande de Morel sans esquisser le moindre geste (30e), avant d'offrir à Gameiro l'opportunité de fusiller Alonzo en balançant le ballon tel un débutant (54e). Clou du spectacle : trente mètres de promenade en compagnie d'Abriel à observer ses passements de jambe (76e). Inquiétant. Très inquiétant...

Maréval (4)

Le jeu des Morbihannais penchant à gauche, il fut bien moins sollicité que Moullec. Est-ce pour cela qu'on l'a beaucoup moins vu, notamment sur le plan offensif ?

N'Daw (5)

De l'application, de l'engagement (en témoigne son avertissement), mais pas de réel impact.

Da Rocha (5)

S'il fallait en sauver un, ce serait peut-être Da Rocha. « Poumon » du milieu de terrain, multipliant les appels et les déplacements, le capitaine eut le mérite de tenter d'huiler un mécanisme gelé. En vain. Remplacé par Djordjevic.

Faty (4)

Une prestation quelconque. À l'image de la majorité de ses coéquipiers.

Bekamenga (4)

Surveillé comme le lait sur le feu, maintenant que la France du football, après deux buts en deux rencontres, a appris à correctement orthographier son nom, le Camerounais n'a eu que très peu d'espaces à sa disposition, peinant à combiner avec le léthargique Klasnic. Remplacé par Keserü.

Bagayoko (4)

Dans son rôle hybride de milieu gauche, le Malien n'a pas ménagé ses efforts. Seulement, il ne vit que très peu la surface de réparation.

Klasnic (2)

À quoi sert-il vraiment ?

Assurément, le Croate sent le jeu, ses quelques déviations en attestent, mais il traîne une espèce de nonchalance déconcertante, refusant tout pressing ou repli.

Nous arrivons en novembre et son casier est toujours vierge. Comme, parfois, son implication...

Presse-Océan