Que sont-ils devenus ?

Avec 317 matches sous les couleurs du FCN, 67 buts inscrits, trois titres de champion de France (1977-1980 -1983) dans la vitrine, l'ancien Canari est visiblement affecté par les événements qui secouent le FC Nantes. Bruno Baronchelli répond sans détour.

Bruno, qu'est-ce qui ne va pas au FC Nantes ?
C'est très grave ! Le club a perdu toutes ses valeurs. Il n'y a plus d'identité. Plus personne ne se retrouve dans le jeu du FC Nantes.

D'où vient le mal ?
Le jeu du FC Nantes s'impose sur une continuité et il était basé sur la formation. On n'y arrive pas du jour au lendemain. Aujourd'hui, c'est au coup par coup. La situation s'est dégradée petit à petit. Des gens sont arrivés mais ils ne connaissent pas le foot. Malheureusement, là c'est très grave et ce n'est pas encore terminé ! En plus, il n'y a pas que de la bonne volonté de la part des joueurs.

Vous semblez très mal le vivre...
Avec les anciens, on est malheureux. On ne peut pas être insensible. C'est un club qui m'a tout donné. J'ai peur qu'on descende encore et ça serait catastrophique.

Est-ce que ça vous semble imaginable de vous asseoir un jour sur le banc de touche du FC Nantes ?
Personnellement, j'ai toujours souhaité revenir au FC Nantes. J'ai toujours pensé que j'y reviendrais. C'est le cas de beaucoup d'anciens, je ne suis pas une exception. Est-ce que ça se fera ? J'aimerais bien.

Ouest-France

Le 7 octobre 2005, il a franchi pour la dernière fois, en tant que salarié du FC Nantes, le portail de la Jonelière. Une page du club se tournait avec le départ à la retraite de Robert Budzynski.

On a longtemps cru qu'il faisait partie des meubles, qu'il était au FC Nantes pour toujours, qu'il était indéboulonnable. Le président Roussillon en a décidé autrement et il a pris la décision de couper le cordon ombilical qui reliait encore Robert Budzynski au FCN. La fin d'une belle histoire d'amour. Et, comme pour toutes les histoires d'amour, la rupture n'a pas été facile à vivre : « Dans un premier temps, tu es en manque, tu crois que la vie s'est arrêtée, qu'il n'y a plus rien alors qu'il y a 150 000 choses à faire ! »

Tarot, footing et VTT

Robert Budzynski ne le cache pas, il a mis du temps à s'adapter à sa nouvelle existence de retraité : « Le foot, c'était toute ma vie, mais il m'a mangé. Je ne vais pas pleurer. En fait, je suis un veinard pas possible qui faisait ce qu'il voulait, ce qu'il aimait. En contrepartie, tu avales tous les problèmes du club pour que l'encadrement puisse travailler tranquillement, tu es là pour mettre de l'huile dans les rouages, pour prendre les coups. »

Aujourd'hui, la page est tournée, il a pris d'autres habitudes, ses marques comme la partie de tarot avec les copains : Coco Suaudeau, Bernard Blanchet et quelques autres. Il a aussi le footing, le VTT dans la nature : « Je découvre que je suis passé à côté de plein de choses comme la lecture. Avant, ça se limitait aux pages football des quotidiens, je découvre. Tu te dis que ce n'est pas possible, que tu as tout sacrifié pour ta passion. » Et, il le reconnaît, même sa famille : « Tout ça au nom du foot, heureusement que ma femme était là pour s'occuper de la cellule familiale, pour me remplacer. Oui, heureusement que j'ai eu une femme comme la mienne. »

Mais, si c'était à refaire, si on frappait à sa porte pour un nouveau départ, il n'hésiterait pas : « Je suis partant à 150 %, mais attention pas pour faire n'importe quoi et surtout pas avec n'importe qui ! »

Ouest-France