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Nantes 7 va déposer son bilan aujourd'hui. Un administrateur judiciaire va tenter de retrouver un repreneur. Questions-réponses.

Pourquoi Nantes 7 dépose-t-elle son bilan ?

Depuis sa création, en décembre 2004, par le groupe Hersant, propriétaire à l'époque des journaux de l'Ouest puis par la Socpress et Serge Dassault, la chaîne privée perd énormément d'argent : 1,4 million pour la seule année 2008. Son déficit cumulé est estimé à environ dix millions d'euros. Difficile à combler en période de crise. Lors du conseil d'administration qui s'est tenu hier à Nantes, les actionnaires ont refusé de continuer à financer ce déficit. La Serpo (groupe Sipa/Ouest-France), actionnaire majoritaire (35,5 %), qui a assumé à lui seul plus de la moitié des pertes de la chaîne, estime ne plus pouvoir continuer « à perdre de l'argent dans le contexte de crise généralisée qui frappe la presse quotidienne ». Les autres principaux actionnaires de Nantes 7 sont : Le Télégramme (17%) ainsi que les Caisses d'Epargne, le groupe d'intérim nantais Synergie et la mutuelle locale Harmonie avec 14,5% des parts chacun. Le dépôt de bilan de Nantes 7 n'est hélas pas un cas isolé. Bordeaux, Lyon, Toulouse, Marseille : aucune télévision privée locale n'a réussi à trouver un véritable équilibre financier.

N'y avait-il aucun repreneur potentiel ?

Trois repreneurs potentiels avaient exprimé leur intérêt pour Nantes 7 : le Football-club de Nantes, la société Télévista présidée par Philippe Gildas, et la chaîne locale publique TéléNantes. Mais aucun de ces repreneurs n'était prêt à prendre en charge la chaîne immédiatement. Au mieux, en janvier. « Or, pour tenir jusqu'à la fin de l'année, les actionnaires actuels auraient dû dépenser 700 000 € supplémentaires, précise Michel Cellier, directeur de Nantes 7. Il n'en était pas question. »

Quel avenir pour Nantes 7 ?

Le tribunal de commerce de Nantes va nommer rapidement un administrateur judiciaire. Ce dernier va essayer de retrouver un repreneur à la chaîne qui compte 24 salariés. En attendant, Nantes 7 continue à émettre normalement. L'autre chaîne locale, TéléNantes, financée par Nantes métropole et le Conseil général de Loire-Atlantique, n'est pas concernée par ces difficultés.

Ouest-France

Daniel Augereau s'en prend à Jean-Marc Ayrault, tandis que Télénantes confirme vouloir reprendre Nantes 7.

Les deux parties n'ont jamais pu s'entendre malgré des mois et des mois de négociations. Mais hier, le ton est monté d'un cran entre actionnaires de la télé privée Nantes 7 et financeurs publics de la chaîne associative Télénantes. Alors que Nantes 7 a officiellement déposé son bilan hier, Daniel Augereau, le PDG de Synergie (15 % de Nantes 7) s'en est pris à Jean-Marc Ayrault, coupable selon lui d'avoir « toujours repoussé les tentatives de médiation entre Nantes 7 et Télénantes ». Nantes 7, « devenue au fil des mois une télé professionnelle de grande qualité, aurait pu trouver son équilibre en 2011 avec une aide ponctuelle des collectivités » estime aussi Daniel Augereau, actionnaire opposé au dépôt de bilan. « Refusant toute ouverture et misant sournoisement sur un dépôt de bilan pour récupérer à bon coût l'ensemble de la fréquence, Jean-Marc Ayrault ne pourra s'étonner des licenciements qui vont en découler » assène le patron de Synergie, ancien candidat UMP à la mairie de Nantes, qu'inquiète une possible « télé monsieur le maire » si Télénantes reprend Nantes 7.

Pour l'euro symbolique

Jean-Marc Ayrault lui a répondu, par la voix de Pascal Bolo, l'élu en charge du dossier télévisions locales à la mairie de Nantes : « Daniel Augereau fait de la politique ». Et Pascal Bolo l'assure : « Le dépôt de bilan de Nantes 7 est une très mauvaise nouvelle ». Mauvaise nouvelle pour la chaîne et son personnel (24 salariés) bien sûr, pour le pluralisme et la démocratie évidemment, et « pour Télénantes aussi » : « Les deux structures partagent le même canal. Si l'un ne va pas bien, l'autre ne peut aller bien ». Ceci dit, « Nantes se doit d'avoir une vraie télé locale ». Il a donc confirmé hier l'offre de reprise faite par Télénantes. Un projet « soutenu par les collectivités locales », notamment la ville de Nantes, Nantes métropole et le Conseil général, qui financent déjà la télé associative. Un rachat pour l'euro symbolique : « Ça ne vaut pas plus ».

« Un million d'euros à trouver »

Pourquoi alors ne pas avoir favorisé le rapprochement entre les deux chaînes lorsqu'il en était encore temps ? « Les discussions ont été très loin, c'est vrai, mais elles ont achoppé car il fallait sacrifier Télénantes à Nantes 7. Ce n'était pas possible ; la situation était inextricable ».

Et pourquoi ne pas reprendre Nantes 7 immédiatement plutôt qu'au 1er janvier 2010 ? « Il faut 700 000 € pour boucler 2009. Les collectivités ne peuvent et ne veulent pas les sortir ». Quant au projet, il repose sur « une antenne cohérente, qui s'équilibrera économiquement ». En clair, Télénantes, 16 salariés et un budget de 1,5 M€, table sur un budget de 2,5 M€ et 25 à 30 salariés au total. « Un million d'euros à trouver, cela doit être jouable » calcule Pascal Bolo. Mais la décision ne lui appartient pas : elle est entre les mains de l'administrateur judiciaire.

Mauvaises ondes pour MFM Nantes

L'équipe de MFM ne l'a su que début juillet : le décrochage départemental émettra son dernier flash ce jeudi 20 août à 7 h 58. Les raisons de cette fermeture ? Économique selon la direction. Et pourtant au dernier sondage, le décrochage de Nantes était celui qui aurait le plus progressé...

Source : Barbafoot